• Une fois le vote de ces primaires passé, nos débats depuis des mois méritent d’être réévalués !

    Une fois le vote de ces primaires passé,

    nos débats depuis des mois

    méritent d’être réévalués !

     

     

    Les divers pronostics (entendu lors de CN d’E !, fin 2015, début 2016, juin 2016…) se pliaient au jeu « tel qu’il est et aux enjeux tels qu’ils seront » Que reste-t-il aujourd’hui des « référents incontournables » qui ont ainsi paralysé nos activités ? Sarkozy ? Hollande ? Juppé ? Valls ? Qui se souviendra d’avoir dit « X, Y, Z, seront des incontournables » ? OU que « les sondages ont déjà tranché » ?

    Nous avions  adopté, les 9 et 10 janvier 2016, une orientation disant : le seul candidat c’est le programme ; menons les débats publiquement pour dire sur quelles bases seraient possibles pour le choix d’un candidat opposé aux politiques néolibérales et liberticides du gouvernement » ; il était ajouté que les mobilisations éparses pouvaient fort bien se cristalliser si un thème et une occasion se présentait, notamment sur les questions liées à la Loi travail en cours de discussion… Mais tout cela a été négligé « parce que tout ca mal et ne peut aller que de plus en plus mal ». Faisons le peu qu’on peut et préparons « le jour d’après » l’élection…

     

    Ce n’est pas le jour de reprendre ce bilan : où mène mais aussi d’où vient ce jugement pessimiste sur les possibilités de luttes sociales à grande portée politique comme celles du printemps dernier ?  Comment se fait-il qu’Ensemble !, pratiquement, ne se soit pas soucié, durant quatre mois, de susciter une action politique de la gauche alternative visant à dialoguer avec la situation créée par l’intersyndicale à sept et les mouvements dans leur diversité ? Et pourquoi l’Appel des Cent est trop resté une initiative acceptée mais prise en charge seulement par une partie de notre mouvement ?

    Nous devrons en discuter. Mais pour l’instant il y a plus urgent.

     

    Maintenant, nous avons, outre Le Pen, un Macron qui fait du surf entre la droite et la gauche, gonflé aux aliments pour bébé Hollande, sous le contrôle de Minc (l’ex-conseiller de Valéry Giscard d’Estaing), de Kouchner (le rallié à Sarko), Gérard Collomb (ce vieux canasson de Lyon qui a préféré faire élire Wauquiez aux dernières régionales que risquer de voir gagner une alliance de gauche…

     Sur Macron, juste pour rire, il faut anticiper un peu. Veut-il l’abolition des « lois Macron » et la renégociation  des mêmes questions dans des conditions démocratiques ? Comment pense-t-il transformer les productions avec une priorité aux urgences écologiques ? Quel doit être le salaire minimum et pour combien d’heures ? Comment les services publics auront-ils les moyens pour se développer ? Et quelle Europe faut-il viser après le Brexit, l’étouffement de la Grèce et devant la politique de Trump, et aussi celle de Poutine ?

    Ne faisons pas à son sujet les mêmes erreurs que sur les « Incontournables ».

     Il y a moyen que les bulles éclatent ou se dégonflent : dire son programme sans être en porte-à-faux lui sera un exercice redoutable. Même si Bayrou ou Raffarin devaient le rejoindre rapidement, on ne pariera pas que cela lui ajoutera un zeste de « nouveauté »…

     

    Notre objectif est de faire converger les mouvements populaires avec une gauche opposée aux politiques suivies depuis 2012, d’apporter à tous des réponses.
    Certaines ne nous satisferont pas :

    • Par exemple : Hamon et Mélenchon tomberont facilement d’accord sur le maintien du budget militaire quand nous voulons une diminution des dépenses d’armement, la reconversion de ces industries, et des initiatives internationales pour la Paix.
    • Ni l’un ni l’autre ne proposent que les entreprises et les banques qui vivent des aides et fonds publics depuis des lustres soient déclarées « biens publics » et gérées avec d’autres méthodes et d’autres objectifs
    • Laissons ouverte la liste qui peut se compléter, sans doute…

     

    Pour certaines l’accord existe :

    • La 6e République, avec ce qu’elle suppose comme mesures immédiates.
    • L’abrogation de la loi travail et la reprise de discussions sur les progrès à faire au profit des salarié.e.s et de tou-te-s, chômeurs, précaires…

    D’autres méritent une vérification précise :

    • L’augmentation du SMIC et des indemnisations de celles et ceux qui sont dans l’impossibilité d’avoir un emploi (y compris les minimas sociaux) à au moins 1000€ : plus de la moitié de la population vit avec moins de 1700€ et plus de 6 millions avec moins de 800€
    • Les mesures pour un droit effectif à la santé ( Sécurité sociale à 100%, reconstruction du service public…).
    • Avec un budget permettant de remettre sur pieds, de garantir un service public accessible à toutes et tous (par exemple créer les postes d’enseignant.e.s pour réduire la taille des classes et permettre des pédagogies de la réussite pour tou-te-s).
    • Des décisions immédiates pour une sécurité sociale professionnelle donnant un salaire à tou-te-s les personnes de 18 à 25 ans et ce salaire jusqu’à ce qu’ils/elles trouvent, renforcer dans l’immédiat les droits des chômeur-euse-s. 
    • Un nouveau Traité pour une nouvelle Europe…
    • Je ne vais pas ici développer  et détailler !
    • NOUS AVONS, FORT JUSTEMENT, LE CADRE DEJA TRAVAILLE DE L’APPEL DES CENT POUR QUE CES DISCUSSIONS SE POURSUIVENT.

     

    Ce cadre aves ses composantes politiques, associatives, syndicales, permet d’avancer sur deux débats.
    Une discussion stratégique, que Gilles Alfonsi a rappelée : « Enfin, c'est assez troublant de lire sous la plume de camarades qui se revendiquent toujours d'idées très neuves en matière d'émancipation, idées autogestionnaires que je partage souvent, des propositions opportunistes en matière électorale. Les autogestionnaires sont-ils condamnés à l'impuissance permanente ? »

     

    L’opportunisme n’est-il pas d’abord dans la soumission au cadre électoral imposé ? L’acceptation au nom du réalisme du fonctionnement d’un système politique a bout de souffle a pu masquer une situation, somme toute inouïe.

    Comment ne pas voir que, dans les bouleversements actuels, dans la situation présente, un bel exercice politique d’inspiration « autogestionnaire » est devant nous.

    Puisque les deux mois qui viennent vont permettre d’arriver à une convergence de projets, - ou de ne pas y arriver !- la discussion ne dépend pas des « sommets », sauf sur UN POINT décisif : il faut un accord pour tenir des débats publics sur des choix communs, par grand sujets, pour telle ou telle question, en fonction des initiatives locales, que se tiennent des Assemblées de citoyen-ne-s !

    Elles peuvent être alimentées par une masse de réflexions et d’expériences pratiques existantes :

    Nous avons le cadre de l’Appel des Cent. A dire vrai, les 50 propositions, qui y sont énumérées, peuvent former une trame des points d’accord à court et moyen terme.

    Il existe diverses plate formes politiques d’exigences, dont tout le monde devrait débattre publiquement :

    Notre santé en danger, et le groupe Princeps sur les médicaments

    Convergence des services publics

    Pour un nouveau Traité pour une autre Europe (nous avons un texte préparé qui sera discuté au CN...)

     Celle de l’arc de forces réunies par la LDH contre l’état d’urgence à la liste des forces appelant à la manifestation du 19 mars

    La pétition sur la Sécu

    Les exigences de sante au travail

    L’accueil des réfugié.e.s

    Les diverses propositions pour l’Ecole, à débattre

    Les contre-propositions au sujet du Salaire et du travail

    Les alternatives en termes d’agriculture et de consommation

    Les questions de Finances, de la disparition des paradis fiscaux et des changements de la fiscalité

     

    Sur la plupart des questions quotidiennes, si nous voulons reconstituer une véritable gauche,  existent des propositions pour certaines très nettes.

    Bref : c’est à ce que produisent les mouvements sociaux que la plate forme politique  candidats devrait répondre.
    Parallèlement, les enjeux d’une recomposition du rapport des forces, et donc des formes d’une démocratie réelle, devraient être un axe d’activité publique d’E !, avec des initiatives sur les questions de propriété et d’émancipation.

     

    Au-delà, deux précisions :

    Pour un accord, il suffit de deux éléments :

    * des points essentiels : abandon de la 5e République, abrogation de la Loi travail, mesures sociales immédiates, nouveau Traité pour une nouvelle Europe…

     

    *  La décision d’une force regroupée (qui reprenne ce qu’aurait dû être le Front de gauche) qui veille à pousser le changement. La force du changement peut passer par un soutien à une force (comme c’est le cas au Portugal actuellement…un soutien sans participation ?).

    Cette force devrait-elle avoir un accord pour les législatives, avoir des candidatures distinctes de celles du PS ? Je pense que oui : on ne sort pas de la continuité historique du PS en un jour ! Et une indépendance de propositions et de votes dans une Assemblée est la condition pour que les débats politique soient animés dans le pays autrement que par de effets de télévision. Cela pose, dans tous les cas, de façon renouvelée la question d’accord de répartition de circonscriptions entre FI, le PCF, nous-mêmes, les EELV se reclassant…

    Cessons donc de voir petitement, comme si nous étions le dos au mur. Cessons de considérer qu’un virage à droite est généralisé dans ce pays et ne nous autorise qu’une attitude de repli – pour sauvegarder quoi ?  Tout ce que nous ferons permettra des échos positifs ici dans de nombreux secteurs, et dans combien de pays ?

     

    Cela nous posera, sans aucun doute, une discussion sur la force politique à construire dans la durée. Mais il vaut mieux ne pas reporter cette discussion au « jour d’après » une défaite. Et, somme toute, la construction des perspectives d’un peuple de gauche en mouvement vaudra mieux que les variations plus ou moins « scientifiques » pour commenter le concept de « populisme ».

    On peut s’en tenir, pour l’instant, à prendre date puisque cette question fera partie de nos discussions dans les mois qui viennent.

     


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