• Santé. Demain, un Covid endémique ?

    Santé. Demain, un Covid endémique ?

    Mardi 18 Janvier 2022
     

    La dangerosité moindre d’Omicron, combinée aux progrès de l’immunité induits par la vaccination et les nombreuses contaminations, laisse certains croire à un avenir meilleur.

     

    Ce sont deux petites lettres, mais qui changent (presque) tout.

    De « pandémique », le Covid, qui déferle partout à cause de la vague liée au variant Omicron, pourrait bientôt devenir « endémique », à en croire plusieurs experts.

    La semaine dernière, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a ainsi estimé que nous allons « vers une endémisation du virus ».

    « Avec l’augmentation de l’immunité dans la population – et avec Omicron, il y aura beaucoup d’immunité naturelle en plus de la vaccination –, nous nous dirigerons rapidement vers un scénario plus proche de l’endémicité », a assuré Marco Cavaleri, le chef de la stratégie vaccinale de l’EMA.

    Une maladie endémique est une affection qui sévit de manière stable et durable dans un lieu donné. Sous-entendu sans mettre à mal le système de santé à cause d’épisodes de surchauffe incontrôlables.

     

    Cela peut-il être le cas dans un avenir proche avec le Covid ?

    La trajectoire actuelle de l’épidémie en France pourrait le laisser penser.

    Ainsi, l’Institut Pasteur vient-il d’affiner ses prévisions, en tablant désormais sur des hypothèses plus optimistes que celles envisagées il y a quelques semaines.

    « On s’oriente vers des scénarios qui restent très compliqués pour l’hôpital, mais ne sont pas les plus durs qui auraient pu survenir », a résumé à l’AFP le chercheur ­Simon Cauchemez.

     

    L’Espagne ouvre le débat

    Le pic des hospitalisations quotidiennes pourrait être atteint fin janvier et compris entre 2 500 et un peu plus de 5 000.

    On dépasserait alors le record du printemps 2020, mais pas pour les admissions en soins critiques, qui seraient limitées, elles, à 6 000 au total, contre plus de 7 000 alors.

    Les chercheurs appliquent là les leçons du passage d’Omicron en Afrique du Sud et au Royaume-Uni.

    Là-bas, les personnes infectées l’ont été moins durement qu’avec Delta.

    Et quand une hospitalisation était nécessaire, elle durait moins longtemps.

     

    Au total, l’impact serait « potentiellement absorbable par les services hospitaliers, si on fait un effort pour diminuer la transmission », a estimé Simon Cauchemez.

    Des efforts qui ont déjà été réalisés, à en croire son collègue épidémiologiste Arnaud Fontanet.

    « La catastrophe sanitaire a été évitée, en partie grâce au comportement des Français », car «on aurait pu avoir une situation vraiment plus dégradée s’il n’y avait pas eu, depuis début janvier, un effort collectif » qui a permis la « réduction du nombre de contacts », a indiqué le chercheur, lundi sur France Inter.

    Lequel table aussi sur «des épidémies de Covid très régulières pendant les phases hivernales, lors des années qui viennent », mais aux conséquences moindres, grâce à une immunité renforcée par les vaccinations ou les infections.

    Très largement vaccinée, l’Espagne du socialiste Pedro Sanchez a indiqué qu’elle travaillait à un nouveau modèle de suivi de la maladie, autour duquel elle veut ouvrir un débat au niveau européen.

    Ce modèle laisserait de côté la comptabilité de chaque cas positif et renoncerait même aux tests en cas de symptômes mineurs.

    Seuls des médecins « sentinelles » seraient chargés de surveiller d’éventuelles flambées, à l’image de ce qui est pratiqué en France pour la grippe.

    « La décision espagnole, scientifiquement compréhensible, me semble très précoce, a jugé lundi Yves Coppieters, épidémiologiste à l’université libre de Bruxelles, dans la Croix.

    Partir du postulat que les futurs variants du Sars-CoV-2 seront bénins comme les autres coronavirus qui infectent déjà l’homme et provoquent des rhumes, c’est un pari.

    Mais qui nous dit que nous ne verrons pas arriver un nouveau variant plus létal dans les prochains mois ? »


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