• Rouge ViF ! Les Pauvres...

    Rouge ViF !
    Les Pauvres...

     

     
    Les pauvres ? Ils avaient disparu... depuis la nuit des temps
    après les esclaves, les serfs, les paysans, les prolos, les mineurs de fond, les pauvres pêcheurs...
     
    Les pauvres ? Ils n'existaient déjà plus, on ne les voyait plus...
    Ils avaient été abandonnés aux bons soins des soupes populaires, des Secours pop et catho., des Resto du Cœur et autres Croix et Croissant ou Etoiles Rouges.

    Les chômeurs ? Ils les avaient montrés du doigt,
    ces profiteurs de l'impôt des autres et ces fainéants  longeaient les murs, ...marche à l'ombre et tais toi.

    Les coupables étaient tout désignés, ceux qui ne veulent pas travailler,les incompétents, les inemployables, les trop rebelles ou encore rebelles et même les un peu encore rebelles...
     
    Les politiques bien cravatés jouaient des classes plus ou moins pauvres contre celles plus pauvres ou encore plus pauvres, des un peu plus riches contre les uns peu moins riches ou encore les riches les plus pauvres...

    Et puis vinrent les travailleurs pauvres, ceux à qui ils avaient dit que le travail paie, qu'il fallait se lever tôt ou traverser la rue pour trouver un boulot et se payer un costard, ou apprendre à lire, qu'il fallait s'ubériser.
     
    Travailleurs pauvres qui n'arrivent plus à vivre, à manger et dorment dans leur vieilles carcasses de bagnoles pourries sur un parking encore plus pourri si ce n'est sous un pont ou une bouche de métro, ou sous un porche devenu porcherie. Les derniers passants regardaient ailleurs...

    Ceux un peu au-dessus commençaient à s'inquiéter, les fins de mois devenaient difficiles et pour certains déjà commençaient le 15 du mois si ce n'est pour d'autres dès le deux du mois déjà ...

    Ceux encore un peu au-dessus se demandaient quand leur tour viendrait qui les plongerait dans les difficultés et ainsi de suite... comment ils seraient bouffés, avalés tout cru...

    Et pendant ce temps là, la classe dominante - celle du 1% enfin surtout celle du 0,1 % - s'émerveillait et riait à pleines dents de la mondialisation, de la globalisation, du CAC40 et de WallStreet, des Paradis Fiscaux...
     
    Les syndicats ne représentaient plus qu'un microcosme des derniers acquis de la Résistance, trois quarts de siècles d'érosion lente et continue mais de résistances quand même.

    Le moment était arrivé, la révolution réactionnaire la plus antisociale pouvait se mettre en marche, le peuple mondialisé avalait pilule après pilule et s'éteignait tout doucement, sans réaction, planté devant sa télé qui remplissait de pub son temps de cerveau disponible.
     
    On lança bien quelques pavés en 68,
    on brûla quelques torches ferroviaires en 95,
    on continua à manifester chaque 1er mai...
    Il y avait parfois quelques étincelles,
    des poubelles ou des radars brûlaient,
    parfois quelques autobus...
    les trains et métro s'arrêtaient quelques jours,
    des chemises étaient arrachées,
    quelques usines ou portiques s'enflammaient,
    des portes patronales ou préfectorales étaient enfoncées et quelques bureaux dictatoriaux passaient par les fenêtres.

    Et puis vinrent les gilets jaunes, un amalgame, un mouvement composite, de tous ces laissés pour compte, les plus nombreux, passés par pertes et profits.
     
    Et se réveilla d'un coup la populace, "le Peuple" qu'ils croyaient mort, disparu à jamais, enterré, oublié...
     
    Le Peuple, en force, en nombre, en masse qui s'apercevait enfin que de la haut les cravatés, les mecs qui portaient rollex et costards à dix mille euros, les femmes en robe de luxe couvertes de bijoux, les avaient pris pour des Riens, des moins que Riens ...

    alors qu'ils étaient Tout .
     
    RED ! Merci à PJ...

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