• Répression des fraudes. Avec le Covid, le risque des faillites en cascade

    Mardi, 28 Juillet, 2020

    Répression des fraudes.

    Avec le Covid, le risque des faillites en cascade

     

    Dans le sillage de l’épidémie, les retards de paiement ont explosé, menaçant des milliers d’emplois. L’administration assure rester attentive.

     

    Une facture traîne sur un bureau, et c’est une réaction en chaîne qui s’enclenche.

    Pendant le confinement, les retards de paiement entre donneurs d’ordre et fournisseurs ont pris l’allure d’un véritable fléau.

    En difficulté depuis le début de la crise sanitaire, certaines sociétés n’ont pas pu payer leurs fournisseurs à temps, qui à leur tour n’ont pas pu honorer leurs factures.

    En bout de course, des faillites en cascade et autant d’emplois menacés.

    « En temps normal, nous avons une soixantaine de sollicitations par semaine. Au début de la crise, au mois de mars, nous en étions entre 500 et 600 », indiquait à France Info Pierre Pelouzet, médiateur national des entreprises, en juin.

    Une hausse spectaculaire du nombre de procédures à laquelle s’est également ajouté un allongement des retards.

    De dix jours en moyenne avant la crise, les délais d’attente ont été multipliés par dix.

     

    Une situation alarmante à laquelle la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) assure prêter une attention toute particulière.

    « Le plus urgent, c’est d’éviter l’effet de cascade », garantit Virginie Beaumeunier, directrice de l’administration.

    « Un comité de crise de défauts de paiement a été créé. Il nous fait remonter les informations, et à chaque signalement, nous appelons les entreprises pour les sensibiliser, nous avons privilégié les règlements à l’amiable. Avec, en cas d’échec, la menace de faire du name and shame », détaille-t-elle.

    Le danger, donc, de voir ses méfaits exposés aux yeux du public.

     

     

    Un risque que certaines entreprises, avant l’épidémie déjà, n’ont pas hésité à prendre, au détriment de leurs partenaires les plus fragiles.

    En 2019, selon le dernier rapport d’activité de la DGCCRF publié ce lundi, les sanctions distribuées aux grandes entreprises ont augmenté : en tout, 271 procédures d’amendes administratives ont été conduites, pour un total de 33,9 millions d’euros.

    Si les mauvais élèves sont de toutes tailles et de tous secteurs, la répression des fraudes s’est concentrée sur les plus grosses entreprises, dont l’effet boule de neige des retards de paiement prend des airs de monstre colossal.

    Mais le montant des pénalités interroge.

    En novembre 2019, la société française de téléphonie SFR a été épinglée pour ses mauvaises pratiques, et s’est vu attribuer l’amende la plus lourde : 3,8 millions d’euros pour des retards de paiement répétés.

    Une somme qui semble bien maigre face aux 8,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires de l’entreprise en 2018.

     

    Marie Toulgoat

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