• Contre-feux.

    Les jeunes, des « assistés », selon LaREM

     
    Vendredi 7 Mai 2021
     

    à l’extension du RSA, Emmanuel Macron préfère l’accompagnement rémunéré vers le travail.

    un dispositif déjà-vu qui doit être annoncé d’ici à l’été.

     
     

    « Une mesure symbolique pour aborder 2022 »,

    a déclaré l’entourage présidentiel à Europe 1, en référence à la nouvelle aide promise aux 18-25 ans en situation de précarité qui n’ont ni emploi ni formation.

     

    Or, il faudra plus que des discours pour endiguer la pauvreté qui ne cesse de s’incruster.

    Certes, le montant de l’aide semble alléchant sur le papier : 500 euros par mois.

    Mais le gouvernement se contente de servir du réchauffé.

    Le dispositif ressemble en effet beaucoup à un outil créé il y a huit ans, sous l’impulsion du président Hollande, la garantie jeunes.

    Celle-ci visait à aider les 18-25 ans en situation de précarité à trouver un emploi ou une formation, en leur versant une allocation plafonnée à 497 euros.

    Dans un rapport publié en janvier 2021, le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse pointait les limites d’un tel dispositif, relevant, en substance, qu’il s’agit d’une aide soumise au bon vouloir des décideurs politiques, quand le RSA est un droit.

     

    Alors que les jeunes sont les premières victimes de la crise et que celle-ci continue de produire ses effets, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il n’était « pas un grand fan » de l’ouverture du RSA aux 18-25 ans.

    Légitimant en creux la fable de « l’assistanat » des jeunes.

    Le président conditionne d’ailleurs le versement de l’aide de 500 euros à la recherche « active » d’un emploi.

    Il faut lui rappeler que des milliers de jeunes ont perdu leur travail en 2020, qu’ils ont basculé dans une situation de grande pauvreté, et que le soupçon récurrent d’assistanat ne repose sur aucune étude sérieuse, ni sur la moindre statistique.

    En se contentant de reprendre un thème cher à la droite, le gouvernement passe à côté des enjeux essentiels, et crache son mépris. 


    votre commentaire
  • Élections 2022.

    Présidentielle, dernier vote pour les communistes

     

    Vendredi 7 Mai 2021
     

    Ce week-end, les adhérents du PCF se prononcent sur leur stratégie pour les échéances de l’an prochain.

    En avril, leur Conférence nationale a opté pour la candidature de Fabien Roussel.

    Un choix débattu localement ces dernières semaines.

     
     

    Candidat ou pas, cette fois Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, devrait être fixé d’ici à la fin du week-end.

    Dès ce vendredi et jusqu’à dimanche, les adhérents de sa formation sont invités à se prononcer sur leur stratégie en vue des élections présidentielle et législatives de 2022.

    Alors que, pour l’heure, la gauche est en mauvaise posture dans les sondages, deux options sont sur la table.

    La première est celle d’une candidature communiste à la présidentielle, quinze ans après celle de Marie-George Buffet, en 2007.

    Selon le texte soumis au vote, elle aurait vocation à « œuvrer à la remobilisation du monde du travail et de la création, de la jeunesse, des forces vives du pays, sans lesquel le s aucun changement majoritaire ne sera possible » à travers une « une nouvelle offre politique ».

    Mais aussi à « faire prévaloir à gauche des solutions transformatrices » et « renforcer l’influence communiste »

    Elle serait assortie d’une proposition de « pacte d’engagements communs » incluant « des mesures immédiates, des propositions structurelles, appuyant les luttes, pour constituer une majorité de gauche à l’Assemblée nationale »

     

    La seconde option plaide pour une candidature commune avec les autres forces de gauche politiques, sociales et citoyennes,

    « dans la clarté d’un projet de rupture », pour éviter une « division » jugée mortifère.

    Une nouvelle Conférence nationale serait alors convoquée au second semestre, pour évaluer les avancées et prendre des décisions en conséquence.

     

    L’option d’une candidature PCF favorite

    C’est le choix d’une candidature communiste qui part favori dans ce scrutin.

    En mars, une majorité du Conseil national du PCF s’est prononcée en ce sens (68 voix, contre 45 et 18 abstentions), tout comme 66,41 % du millier de délégués réunis en avril pour une Conférence nationale en distanciel – contraintes sanitaires obligent.

    Arrivé à la tête du PCF en 2018 sur le thème « PCF is back », Fabien Roussel a d’ailleurs vite fait savoir qu’il était volontaire pour se lancer dans la course à l’Élysée et il a obtenu le soutien de 73,57 % des participants à la conférence d’avril.

    L’investiture fera tout de même, elle aussi, l’objet d’un vote, ce week-end, puisque deux autres candidats, le Parisien Emmanuel Dang Tran et le Val-de-Marnais Grégoire Munck, se sont fait connaître.

    Le député du Nord n’en est pas moins dans les starting-blocks : « Nous ne voulons pas proposer une candidature de témoignage, et nous voulons faire un bon résultat. Nous voulons convaincre largement, créer une dynamique, du neuf, entraîner du monde, il faut s’y prendre maintenant», assure-t-il en rappelant que, « même si ce n’est pas notre choix, pour les Français, c’est l’élection centrale ».

     

    Néanmoins, ces dernières semaines, les débats se sont poursuivis localement malgré des lourdes contraintes du fait de la situation sanitaire.

    « Il est difficile de réunir nos assemblées de sections, mais certaines se tiennent et on a organisé la possibilité de vote par correspondance avec, malgré tout, une participation qui s’annonce importante puisqu’on a déjà reçu plusieurs dizaines de votes », explique Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF en Gironde.

    La question soumise au débat n’est pas moins épineuse : déjà, en 2017, le choix de soutenir Jean-Luc Mélenchon, défendu par la direction d’alors, avait été âprement discuté.

    Une Conférence nationale avait d’ailleurs opté pour une candidature autonome, avant que celle de l’insoumis n’emporte une majorité de votes parmi les adhérents.

    Cette fois, la majorité est plus affirmée, mais le risque d’une nouvelle élimination de la gauche complique aussi la donne.

    « Personne n’est convaincu d’avoir la vérité révélée, tout l’enjeu est de savoir comment on construit une alternative politique et tout le monde sent bien qu’il n’y a pas de solution miracle », témoigne Sébastien Laborde, qui fait état de débats locaux beaucoup plus sereins que sur les réseaux sociaux, où ils sont parfois virulents.

    Lui juge qu’une candidature communiste est la meilleure option :

    « On est dans une crise sociale, économique, écologique très grave, cela crée une situation inédite : les contradictions du capitalisme et des politiques libérales sont mises à nu.

    Il y a besoin d’une expression politique qui donne du sens à la contestation et qui ouvre une perspective de changement », plaide-t-il,

    pointant les désaccords de fond et stratégiques avec le candidat FI, qui a à nouveau tendu la main au PCF, cette semaine.

    « En 2017, Jean-Luc Mélenchon ne s’inscrivait pas dans le clivage gauche-droite, c’était une erreur », argue-t-il.

     

    Les déceptions engendrées par les socialistes au pouvoir en 2012 figurent aussi au tableau : « La gauche est très affaiblie car toute une partie de nos concitoyens s’en est détournée, déçue par le quinquennat Hollande.

    Une candidature communiste peut permettre de s’adresser à eux et on ne peut pas faire comme si le score du Rassemblement national était intangible. »

     

    Les pièges d’un scénario catastrophe

    Fabien Roussel ne dit pas autre chose et juge indispensable de s’adresser aux « deux tiers des électeurs (qui) ne veulent pas du duel Macron-Le Pen ».

    « Il est là, l’enjeu de cette élection : sortir du capitalisme et redonner de l’espoir à la classe ouvrière, reconquérir les cœurs et les têtes ! » a-t-il lancé lors de la Conférence nationale.

    Le député du Nord ne ferme pas la porte au rassemblement, mais le cantonne aux législatives. 

     

    Il faut travailler à « un contrat de mandature basé sur un accord législatif qui ne soit pas conditionné à un accord pour la présidentielle », a ainsi plaidé le porte-parole du PCF, Ian Brossat, lors de la rencontre initiée en avril par Yannick Jadot (EELV).

    Si l’option d’une candidature communiste était majoritaire, « on se rendra de toute façon à toutes les initiatives auxquelles on sera invités et nous prendrons des initiatives tout au long de l’année qui vient pour pousser au débat, à gauche, aux clarifications et aboutir à des convergences », détaille Christian Picquet, membre de la direction nationale en charge de la commission qui a rédigé le texte d’orientation.

     

     

    Mais, au sein du PCF, tous ne sont pas convaincus qu’une candidature permette de déjouer les pièges d’un scénario catastrophe.

    « L’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen n’est plus à exclure. (…)

    Ses chances sont maximisées par le rejet d’Emmanuel Macron par une part croissante de la population, ainsi que par la crise sanitaire (…).

    L’extrême droite va bénéficier, l’an prochain, d’un alignement des planètes inédit et ne compte pas laisser passer sa chance… Allons-nous les laisser faire ? » alertent ainsi certains des partisans d’une stratégie de rassemblement, dans un nouveau texte commun pointant un « rempart républicain » qui « a largement cédé ».

     

    Dans le Gard, le responsable départemental, Vincent Bouget, voit se profiler un risque d’abstention au moment du vote dans son département :

    « Pour beaucoup de communistes qui se sont exprimés ici, le choix entre les deux options n’est pas satisfaisant. »

    « On entend beaucoup d’interrogations, d’incertitudes, tant sur les vies personnelles, que sur ce qui peut arriver dans le pays d’ici à 2022, beaucoup d’inquiétudes à l’image de ce qui s’est passé avec l’appel des généraux soutenu par Marine Le Pen », relève aussi le militant.

    À titre personnel, s’il n’est pas hostile à l’idée de mettre une candidature communiste dans le débat, il estime que le compte n’y est pas :

    « Il ne suffira pas d’exposer nos idées et de compter sur notre force militante pour parvenir mécaniquement à entraîner l’adhésion et à débloquer une situation extrêmement périlleuse. »

    « Il ne s’agit pas de craindre un faible score (1,93 % en 2007 – NDLR), ce n’est pas cela qui doit nous contraindre », poursuit-il,

    mais « si, d’ores et déjà, on dit qu’il n’y a pas de rassemblement possible à la présidentielle, je ne vois pas comment on va entraîner celles et ceux qui avec nous cherchent une issue et se désespèrent aujourd’hui de la division ».

     

    Reste un large accord parmi les communistes sur les ruptures qu’ils entendent défendre dans la campagne, tant avec les politiques actuellement conduites, qu’avec le système.

    Emploi, salaires, droits sociaux, services publics, transition écologique… listent parmi les priorités les responsables départementaux.

    « Un projet qui sorte notre pays du capitalisme, de l’exploitation des hommes, des femmes comme des ressources naturelles, qui bâtisse le programme des Jours heureux du XXIe  siècle », résume Fabien Roussel, qui veut proposer « un pacte aux Français » pour rompre avec le poids de la finance, utiliser l’argent autrement et changer sans attendre la vie quotidienne. 

    Dès dimanche soir, la voie choisie par les communistes pour y parvenir sera connue.


    votre commentaire
  • [Vendredi 07 Mai 2021

    Les Actualités Politiques ]

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Rejoignez les 150 marches

    pour le climat dimanche 9 mai

     

    Cartographie des mobilisations du 9 mai partout en France >>>>>


    votre commentaire
  • Rouge ViF !

    Du Patrimoine des plus riches

    aux revenus des Smicards...

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19

    L'art de retourner sa veste...

     

    Macron "tout à fait favorable" à la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19

    Les propos du chef de l'Etat font suite à l'annonce des Etats-Unis, désormais favorables à la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid.

     

    Brève France info TV >>>>>

     

    Covid-19 :

    les Etats-Unis favorables à la levée des brevets sur les vaccins

    La levée temporaire des brevets sur les vaccins est notamment réclamée par l'Inde et l'Afrique du Sud pour pouvoir accélérer la production.

    Mais les laboratoires pharmaceutiques s'y opposent.

    Article rédigé par franceinfo avec AFP

    votre commentaire
  • Espagne. Pablo Iglesias refuse de jouer les punching-balls

     
    Jeudi 6 Mai 2021
     
     

    Victorieuse aux régionales de Madrid, la droite gouvernera avec le soutien des néofascistes.

    Le cofondateur de Podemos passe la main à Yolanda Diaz, la ministre communiste du Travail.

     

    Au bout de la nuit,

    mardi soir, à l’issue de l’élection pour l’assemblée régionale de Madrid marquée par le triomphe de la droite alliée aux néofascistes, c’est le refrain d’un poète et chanteur cubain qui, au moment de tourner la page, s’impose dans la tête de Pablo Iglesias.

    « Je ne sais pas quel est le destin/en chemin, c’était ce que j’étais. »

    Un clin d’œil, à la fois digne et mouillé, à Silvio Rodriguez qui, un jour, en transit à l’aéroport de Miami, avait retrouvé en miettes sa guitare décorée d’un autocollant figurant le Che.

    Cette haine lui avait inspiré la strophe précédant la citation : « Ils disent qu’ils vont me traîner sur des rochers quand la révolution s’effondrera, qu’ils m’écraseront les mains et la bouche, qu’ils m’arracheront les yeux et le pénis. »

     

    Adulé – un peu – et honni – beaucoup, voire à la folie – dans une capitale espagnole qui, à quelques jours du dixième anniversaire, le 15 mai, du soulèvement des indignés sur la Puerta del Sol, vire à l’extrême droite , le cofondateur de Podemos jette l’éponge.

    Après avoir quitté, mi-mars, la vice-­présidence du gouvernement d’alliance dirigé par le socialiste Pedro Sanchez pour se lancer directement dans la bataille de ces élections régionales anticipées, Pablo Iglesias est, avec ses colistiers, parvenu à sauver le groupe Unidas Podemos à la communauté autonome de Madrid.

     

    Campagne nauséabonde

    Promise à la disparition pure et simple, tout comme les néolibéraux de Ciudadanos qui, eux, s’évaporent complètement, siphonnés par le Parti populaire (PP), la coalition de gauche voit, avec 7,2 % des voix, son nombre d’élus passer de 7 à 10.

    Mais, au terme d’une campagne nauséabonde et hystérique, menée tambour battant par Isabel Diaz Ayuso, la madone de la droite qui a commencé sa carrière en alimentant le compte Twitter du chien de son ex-mentor à la région, et ses alliés néo­fascistes de Vox,

    le leader emblématique de la gauche espagnole tire une leçon catégorique :

    « Quand on cesse d’être utile, il faut savoir se retirer », lance-t-il, en annonçant qu’il abandonne ses mandats et quitte la « politique institutionnelle ».

     

    En réalité, au sein d’Unidas Podemos, le pas de côté de Pablo Iglesias est prémédité et programmé depuis quelques semaines, au bas mot.

    « Il est évident qu’aujourd’hui je ne contribue pas à rassembler, constate-t-il après la victoire écrasante de la droite en voie de trumpisation à Madrid.

    Je ne suis pas la figure qui pourrait participer au renforcement de notre force politique, surtout depuis qu’on fait de moi le bouc émissaire qui mobilise les pires instincts de ceux qui détestent la démocratie. »

     

    Dès mardi soir, afin de ne pas être un « obstacle au renouvellement de direction », il confirme donc le passage de relais à la communiste Yolanda Diaz .

    La ministre du Travail qui, très populaire, elle, selon les enquêtes d’opinion, l’a déjà remplacé à la vice-présidence du gouvernement et ne devrait pas tarder à le faire en tant que cheffe de file d’Unidas Podemos.

    « L’Espagne est aujourd’hui un pays meilleur grâce à Pablo Iglesias », salue Alberto Garzon, ministre de la Consommation et coordinateur d’Izquierda Unida.

     

    Vrai-faux coup de théâtre

    Mais, au-delà de la liesse à droite et à l’extrême droite qui redoublent de crachats sur leur punching-ball préféré, ce vrai-faux coup de théâtre dans Unidas Podemos ne doit pas effacer la véritable surprise à gauche lors de ces élections régionales : Mas Madrid.

    Au terme d’une campagne réussie, emmenée par une tête de liste méconnue au départ (Monica Garcia), le mouvement né d’une scission « ni droite ni gauche » de Podemos en 2019, aujourd’hui ripoliné aux couleurs écologistes, a, avec 17 %, dépassé les socialistes qui culminent à 16,8 % – leur pire résultat à Madrid depuis l’instauration des communautés autonomes en Espagne.

    À l’instar de la droite, mais pas pour les mêmes raisons, Inigo Errejon, ex-alter ego de Pablo Iglesias devenu, après leur rupture, porte-parole et un des trois députés de Mas Pais, veut croire que les élections de Madrid produiront un effet national.

    « Nous ne sommes pas sur Mars, nous sommes en Espagne, tout cela aura un impact sur le pays », estime-t-il.

    Pas sûr, toutefois, à ce stade car, comme le rétorque la socialiste Carmen Calvo, l’autre vice-présidente du gouvernement, tout en reconnaissant la « déroute » de son camp, « ça ne fonctionnera pas comme ça dans le reste de l’Espagne ».

     

    ---------------------------------------------

    À l’extrême droite toute !

    Pour l’élection régionale de Madrid, le pari de la gauche n’a pas fonctionné.

    Si la participation a été élevée, elle a, en fait, renforcé le plébiscite d’Isabel Diaz Ayuso, la candidate du Parti populaire (PP) qui, avec près de 45 % des voix, a littéralement phagocyté ses ex-alliés de Ciudadanos (3,6 %).

    En nombre de sièges, la droite dépasse seule les trois groupes de gauche (PSOE, Mas Madrid et Unidas Podemos).

     

    Elle n’atteint pas la majorité absolue, mais elle peut d’ores et déjà compter sur le soutien des élus ouvertement néofascistes de Vox.

    Un virage à l’extrême droite dont le PP est prêt à faire un modèle à l’échelle de toute l’Espagne…


    votre commentaire
  • Histoire. Macron s’enivre du souvenir de Napoléon

    Le chef de l’État a rendu un hommage appuyé à l’Empereur disparu il y a deux cents ans, considérant que sa vie constitue « une invitation à être pleinement soi ».

     

    Le président de la République avait promis de commémorer la figure de Napoléon Bonaparte de façon « équilibrée ».

    Il a surtout rendu un hommage aux accents lyriques à l’Empereur déchu, mercredi, à l’occasion du bicentenaire de sa mort.

    Dans son discours, Emmanuel Macron n’a pas caché son admiration pour l’« enfant d’Ajaccio devenu maître de l’Europe », ni ses sentiments romantiques au moment d’évoquer « les canonnades de la campagne d’Italie, l’entrechoquement des sabres ­d’Austerlitz, les suppliques grelottantes des soldats de la Grande Armée engagée en Russie ».

     

    Bonaparte,« l’ultime intuition de combler la figure du roi »

    Le chef de l’État estime même que Napoléon incarne « cette part de France qui a conquis le monde ».

    S’il a pris soin de saluer le « génie militaire », le bâtisseur de monuments et l’administrateur, Emmanuel Macron est allé bien au-delà.

    Ainsi, le président considère que Napoléon « poussa le plus loin en pratique l’héritage des Lumières », sut « ancrer la Révolution dans la ­durée » et projeter le « modèle révolutionnaire à l’échelle de l’Europe », tout en ayant « l’ultime intuition de combler la figure du roi ».

     

    Pourtant l’Élysée avait promis une prise de parole « équilibrée ». ­

    Emmanuel Macron, dans son discours, annonce lui-même vouloir éviter toute « célébration exaltée », disant préférer « une commémoration éclairée, pour regarder notre histoire en face et en bloc ».

    Il a donc tenté de donner quelques gages, maladroits, qualifiant Napoléon d’ « aigle et ogre », d’ « Alexandre et de Néron », de « despote éclairé », et ajoutant qu’il fut à la fois « l’âme du monde et le démon de l’Europe ».

    « De l’Empire nous avons renoncé au pire et de l’Empereur nous avons embelli le meilleur », a-t-il mesuré.

     

    Mais le président, qui a reconnu que le rétablissement de l’esclavage par Napoléon était une « faute » et une « trahison de l’esprit des Lumières », n’a pas souhaité s’étendre sur le coup d’État bonapartiste du 18 Brumaire qui mit fin à la Ire République.

    « Sa vie est une épiphanie de la liberté », affirme même le chef de l’État au sujet du despote.

    « On aime Napoléon parce que sa vie a le goût du possible » et constitue « une invitation à être pleinement soi ».

    Au détriment des autres, sans doute.

    Si Emmanuel Macron a dit vouloir interroger « ce que Napoléon dit de nous et ce que nous avons fait de lui », sa façon d’admirer sans recul un militaire qui a écrasé le Parlement, la presse, les nations voisines, les libertés et les vies humaines, en plus de sans cesse glorifier sa personne, dit hélas beaucoup de lui. 


    votre commentaire
  • Fil ouvert le 4 mai 2021

     

    Appel pour les libertés,

    contre les idées d’extrême droite

    A Lire ici >>>>>

     

     

    Un collectif de militant·e·s politiques, associatifs, syndicalistes et de personnalités de la société civile appelle à une grande manifestation au printemps 2021 pour dire non à l’extrême droite et à ses idées qui se propagent jusqu’au gouvernement.

     

    Depuis maintenant plusieurs mois nous constatons toutes et tous que le climat politique et social en France, comme partout en Europe et dans le monde est de plus en plus imprégné́ par l’extrême droite et ses idées.

     

    Face à ce climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives, nous appelons à une réaction forte, unitaire et rassembleuse, pour réaffirmer notre combat commun contre l’extrême droite, ses idées, et toutes celles et ceux qui participent à sa propagation.

     

    De Bolsonaro à Trump en passant par Orban et Salvini, nous assistons à une offensive raciste et réactionnaire particulièrement inquiétante pour l’avenir de la planète. En France, cette offensive raciste a pour corollaire la multiplication des politiques sécuritaires, liberticides et anti-sociales.

     

    Braises incandescentes

     

    Ce climat ne doit rien au hasard.

    Le gouvernement, et ses quatre vigies Darmanin, Vidal, Blanquer et Schiappa, se chargent de l’alimenter depuis des mois.

    De la loi sécurité́ globale à la loi sur le séparatisme en passant par la chasse à l’islamo-gauchisme et la suppression de l’Observatoire de la laïcité, ce quinquennat accumule les gages à destination de l’extrême droite, en reprenant ses éléments de langage mais aussi certaines de ses propositions.

     

    Quand on souffle sur des braises incandescentes et qu’on passe son temps à attiser les haines, cela a des conséquences concrètes. Cela peut même conduire au pire comme nous l’avons vu récemment avec l’attentat contre la mosquée de Bayonne.

     

    Après l’envahissement du Conseil régional d’Occitanie par l’Action Française, le saccage d’une librairie et l’attaque de la marche lesbienne à Lyon par des identitaires, les polémiques sur le prétendu islamo-gauchisme et le prétexte de groupes de parole entre personnes discriminées pour attaquer l’UNEF ou s’en prendre à Audrey Pulvar, un cap supplémentaire vient d’être franchi.

    En moins de 72 heures, un néo-nazi voulant mener un attentat contre la mosquée du Mans a été arrêté, la mosquée de Nantes a été, elle, incendiée, et le centre culturel islamique de Rennes a été recouvert de tags islamophobes.

    Un appel de militaires factieux, s’appuyant sur la chasse aux sorcières lancée par des membres du gouvernement, est diffusé par l’hebdo d’extrême droite Valeurs Actuelles et est soutenu par Marine Le Pen sans réaction d’Emmanuel Macron ni que gouvernement ne porte plainte devant la justice.

     

    Amalgames honteux

     

    Nous ne pouvons accepter que celles et ceux qui subissent haine, discrimination, et injustice soient aujourd’hui accusés de racisme et jetés en pâture par l’extrême droite.

    Nous n’acceptons plus que la lutte contre les actes terroristes, que nous condamnons fermement, s’accompagne d’amalgames honteux

    Nous ne pouvons accepter que nous militantes et militants politiques, syndicaux, associatifs soyons montrés du doigt alors que chaque jour ce gouvernement déroule un tapis rouge à l’extrême droite avec ses Lois réactionnaires et liberticides.

    Nous ne pouvons plus accepter les menaces directes qui nous sont maintenant faites.

     

    Nous, militant·e·s politiques, associatifs, syndicalistes et personnalités de la société civile appelons à une grande manifestation au printemps 2021 pour dire non à l’extrême droite, à ses idées qui se propagent jusqu’au gouvernement et défendre nos libertés individuelles et collectives.

    Nous nous adressons aux associations, syndicats, collectifs, partis qui partagent le fond de cet appel pour qu’ils se réunissent afin d’en construire les conditions.

     

    Premiers signataires :

    - Arié Alimi, avocat

    - Ariane Ascaride, actrice

    Manon Aubry, députée européenne (co-présidente du groupe GUE/NGL)

    - Clémentine Autain, députée (LFI)

    Esther Benbassa, sénatrice (EELV)

    – Manu Bompard, député européen (groupe GUE/NGL)

    Taha Bouhafs, journaliste (Le Média)

    Julia Cagé, economiste

    Anthony Caillé, syndicaliste CGT-Police

    Emilie Cariou, députée (Nouveaux Démocrates)

    Majdi Chaarana, trésorier de l’UNEF

    Eric Coquerel, député (LFI)

    Esther Cyna, enseignante à l’université Sorbonne-Nouvelle

    – Françoise Davisse, réalisatrice

    Pascal Debay, responsable confédéral du collectif contre l’extrême droite pour la CGT

    Laurence De Cock, historienne

    – Joséphine Delpeyrat, porte-parole de Génération·s

    – Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général fédération SUD Santé Sociaux

    Alma Dufour, chargée de campagne aux amis de la terre

    Mathieu Delvaminck, président de l’UNL

    Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice

    – David Dufresne, cinéaste et écrivain

    Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL

    Eric Fassin, sociologue et anthropologue

    Elsa Faucillon, députée (PCF)

    – Caroline Fiat, députée (LFI)

    Aurélie Filippetti, autrice et ancienne Ministre de la Culture

    – Gérard Filoche, porte-parole de GDS

    Léa Filoche, conseillère de Paris (Génération·s)

    Bruno Gaccio, journaliste

    – Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France

    Denis Gravouil, secrétaire Général CGT spectacle

    Benoit Hamon, fondateur de Génération·s et ancien ministre

    Cédric Herrou, militant pour l’aide aux migrants

    – Julien Hezard, secrétaire général de l’UD CGT Meurthe et Moselle

    Pierre Jacquemain, journaliste (Regards)

    – Eddie Jacquemart, président national de la CNL

    Aurore Lalucq, députée européenne (Place Publique)

    Mathilde Larrère, historienne des Révolutions

    – Yvan Le Bolloc’h, acteur

    Benjamin Lucas, coordinateur national de Génération·s

    Mélanie Luce, présidente de l’UNEF

    – Corinne Masiero, comédienne

    Caroline Mécary, avocate

    Jean Luc Mélenchon, député, Président du groupe LFI

    – Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME CGT

    Danièle Obono, députée (LFI)

    Younous Omarjee, député européen (LFI)

    – Mathilde Panot, députée, co-présidente du groupe LFI

    Gilles Péret, réalisateur

    Eric Piolle, maire de Grenoble (EE-LV)

    – Ugo Palheta, sociologue (Université de Lille)

    – Stéphane Peu, député (PCF)

    Jean Louis Peyren, syndicaliste CGT Sanofi

    – Jean-François Pellissier, porte-parole d’Ensemble

    Thomas Piketty, économiste

    – Pablo Pillaud-Vivien, journaliste (Regards)

    Natacha Pommet, secrétaire générale de la Fédération Cgt des Services publics

    Thomas Portes, porte-parole de Génération·s

    Paul Poulain, membre fondateur d’Emancipation Collective

    Philippe Poutou, porte-Parole du NPA

    Gaël Quirante, secrétaire départemental Sud PTT 92

    Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère de Paris (EE-LV)

    Ali Rabeh, maire de Trappes (78)

    Muriel Ressiguier, députée (LFI)

    Sandrine Rousseau, économiste (EE-LV)

    Danielle Simonnet, conseillère de Paris (LFI)

    François Ruffin, député (LFI)

    – Anthony Smith, syndicaliste CGT Inspection du travail

    Mireille Stivala, secrétaire générale de la Fédération Cgt de la Santé et de l’Action sociale

    Aurélien Taché, députée (Nouveaux Démocrates)

    – Azzedine Taibi, maire de Stains (PCF)

    Sophie Taillé-Polian, sénatrice (Génération.s)

    – Baptiste Talbot, coordinateur de la CGT Fonction publique

    Fabien Villedieu, syndicaliste SUD Rail

    Emmanuel Vire, secrétaire général du syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT)


    votre commentaire
  • Clémentine Autain :

    « Le changement de cap sera immédiat »

     

     

    Clémentine Autain, candidate aux élections régionales, soutenue notamment par la FI et le PCF, publie ce jeudi un nouveau livre, Pouvoir vivre en Île-de-France.

    Entretien.


    votre commentaire