• Projet Pegasus. Malgré un conseil de défense, la France se mure dans le silence

    Projet Pegasus.

    Malgré un conseil de défense,

    la France se mure dans le silence

     

     

    Quatre jours après les premières révélations du scandale d'espionnage, Emmanuel Macron a convoqué, jeudi, une réunion au sommet, sans toutefois s’exprimer dans la foulée.

     

    Le gouvernement français décide enfin de réagir.

     

    Après plusieurs jours de flottement, le président de la République a tenu, jeudi 22 juillet, « un conseil de défense exceptionnel dédié à l’affaire Pegasus et à la question de la cybersécurité », a annoncé aux premières heures de la matinée Gabriel Attal.

    Le porte-parole du gouvernement affirme d’ailleurs qu’Emmanuel Macron « suit au plus près ce dossier et prend cette affaire très au sérieux ».

    Il faut dire qu’un de ses numéros, tout comme ceux de son ancien chef de gouvernement, Édouard Philippe, et de quatorze ministres font partie du listing susceptible d’avoir été espionné par le royaume du Maroc, via le logiciel Pegasus de l’entreprise israélienne NSO Group.

     

    L’exécutif temporise

    Néanmoins, à l’heure où nous écrivions ces lignes, aucune déclaration n’a été faite à l’issue de ce conseil de défense.

    Un silence qui illustre un peu plus l’embarras du gouvernement.

    La veille, déjà, Jean Castex avait fait le choix de temporiser.

    « Je crois qu’il serait irresponsable de notre part de dire des choses tant que nous ne savons pas exactement ce qu’il en est », affirmait le premier ministre. 

    Par prudence, et avant les résultats des expertises, Emmanuel Macron a changé de téléphone ainsi que de numéro, tout en exigeant un renforcement des protocoles de sécurité, a fait savoir l’Élysée.

     

    Depuis plusieurs jours, l’exécutif se contente de répéter qu’il attend les résultats des investigations en cours.

    « Cette enquête ne dit pas si ses téléphones (ceux du président – NDLR) ont été tous effectivement infectés, si des données en ont été “retirées” ! » a encore martelé Gabriel Attal, jeudi matin.

    « L’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information a commencé à proposer aux personnes qui pourraient avoir été ciblées par une attaque un accompagnement technique », a précisé le porte-parole à l’issue du Conseil.

     

    La gêne est d’autant plus palpable que le Maroc, malgré la répression qu’il mène contre ses opposants, est un partenaire de la France dans divers domaines, allant de la lutte antiterroriste à la gestion des flux migratoires subsahariens.

    Mais l’absence de répliques politiques et diplomatiques prévaut également à l’égard du gouvernement israélien, dont l’aval était nécessaire à toute commercialisation du logiciel de NSO Group.


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