• Plan Fret SNCF : Sur les mesures écolo de Jean CASTEX - par Laurent Brun

     
    Laurent BRUN
    Secrétaire Général
    de la Fédération des Cheminots CGT
     
     
     
    Plan Fret SNCF :
    Jean  CASTEX redécouvre les autoroutes ferroviaires, qui sont pourtant la panacée des pouvoirs publics depuis 15 ans.
    Résultat : l’effondrement du mode ferroviaire.
    Une autoroute sans capillaire, ça ne sert à rien.
    L’Etat se trompe encore !
     
    Sur les  mesures écolo de Jean CASTEX:
     
    1/ Après avoir fait la démonstration que la libéralisation est un échec MAIS avoir gagné la casse de l’entreprise publique SNCF, maintenant les patrons réclament des subventions et les obtiennent...
     
    2/ face à l’échec de la libéralisation dans toute l’Europe, l’UE a autorisé les subventions publiques l’année dernière.
    Le Gouvernement prévoit donc des aides à hauteur de 150 millions d’euros
    (60 pour la diminution par 2 des péages, le reste pour des aides diverses).
     
    3/ Avec 100 millions de subventions, le FRET public SNCF aurait été largement excédentaire en 2000, alors qu’il transportait 30% de marchandises de plus que l’ensemble des opérateurs aujourd’hui et qu’il faisait vivre 7000 salariés de plus !
     
    4/ Mais le principal problème du Plan Castex, c’est que c’est le même que les 3 plans précédents : casse des emplois, promotions des « autoroutes ferroviaires »... donc il va probablement aboutir au même résultat : pas de relance.
     
    5/ Les subventions ne permettront donc que de stabiliser les trafics existants et surtout de remettre les Entreprises Ferroviaires dans le vert.
    Elles perdent toutes environ l’équivalent d’1/3 de leur CA, comme quoi le Statut des cheminots n’a rien de déterminant dans le « coût ».
     
    6/ Que sont les autoroutes ferroviaires promues par le Gouvernement ? Ce sont des corridors longue distance sur lesquelles l’infrastructure est fiabilisée.
    Autrement dit on promeut les transports transnationaux à travers cette mesure.
     
    7/ C’est une vision libérale que l’UE a reprise et encouragée depuis 15 ans :
    Les marchandises arrivent par quelques ports d’entrée (ports de Rotterdam, Anvers et éventuellement Barcelone) pour être ensuite distribuées dans l’espace du marché commun par les grandes infrastructures
     
    8/ Il n’y a pas de politique portuaire sérieuse en France donc développer les autoroutes ferroviaires se fait au bénéfice des autres grands ports européens et d’un encouragement à la longue distance qui est contraire aux besoins environnementaux.
     
    9/ Par ailleurs, le trafic international ne représente que 37% des marchandises transportées en France (et nous devrions pousser pour que ça se réduise au lieu de le favoriser) donc le report modal massif ne peut pas venir d’une politique qui oublie 63% du trafic.
     
    10/ Plusieurs autoroutes ferroviaires existent déjà et elles n’ont pas permis un report modal massif.
    Il faut s’occuper du transport intérieur.
    Et pas seulement pour les grandes centrales ou les grandes industries qui concentrent leurs flux.
     
    11/ Pour cela il faut un outil public.
    En effet, les libéraux ont tenté la relance locale dans les zones industrielles avec la création d’opérateurs fret de proximité.
    En gros, chaque ZI doit avoir sa petite compagnie ferroviaire qui collecte les wagons et forme les trains.
     
    12/ La encore, l’idée est de socialiser les pertes et privatiser les bénéfices.
    Ce qui coûte c’est la manœuvre des wagons.
    En le faisant faire par un OFP, on supprime une partie des coûts.
    Les grandes compagnies n’ont plus que la traction des trains à faire sur longue distance.
     
    13/ Comme on a concentré les coûts sur les OFP et qu’ils sont locaux, on va demander des subventions.
    Telle collectivité va payer la formation du personnel, telle autre les travaux d’infrastructure, une autre encore l’achat du locotracteur pour la manœuvre...
     
    14/ Ces subventions sont de faibles montants donc se voient moins, mais si les OFP avaient marché, quelques dizaines de milliers d’euros multiplié par toutes les ZI de France, ça aurait représenté des sommes collossales.
    La libéralisation coûte un pognon de dingue !
     
    15/ ça ne marche pas non plus parce qu’il faut une politique des transports coordonnées à l’échelle nationales pour que les dispositifs au point de départ soient les mêmes que dans la ZI d’arrivée, et aussi pour que le train ne revienne pas à vide...
     
    16/ Conclusion : les subventions ne doivent pas servir les actionnaires et être rationalisées, il faut une politique des transports qui s’appuie sur les besoins (incluant la réduction des distances), qui coordonne tous les acteurs...
    Il faut une entreprise publique nationale !
     

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