• PCF 38ème Congrès - Vote des adhérents sur les 4 textes de préparation

    PCF 38ème Congrès

    Vote des adhérents sur les 4 textes de préparation

     

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    PCF : le temps de la désunion

    Les votes au moment des Congrès nationaux fixent l’image d’une organisation qui fut autrefois le plus grand parti de France. Cette fois, le Congrès s’annonce comme celui d’un parti éclaté et globalement rétracté.

    Regards - Roger Martelli >>>>>

     

    Les communistes votent contre leur direction : et maintenant ?

    Lors d’un vote interne, les membres du PCF ont préféré un texte alternatif à celui de la direction sortante. Première historique qui risque de déboucher sur une période d’incertitudes et d’interrogations.

    Regards >>>>>

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    Communiqué du PCF

    Résultat officiel :

    Les 4, 5 et 6 octobre, 49 231 communistes à jour de leurs cotisations et ayant adhéré au PCF il y a plus de trois mois, devaient choisir le texte de base commune de discussion pour le 38e congrès.


    30 841 de ces électrices et électeurs inscrit·e·s ont voté, soit 62,65 % des inscrit·e·s.

    Il y a eu 661 bulletins blancs ou nuls, et 30 180 suffrages exprimés.

    Cette participation montre la vitalité militante et démocratique du PCF.

    La proposition de base commune adoptée par le Conseil national, « Le communisme est la question du XXIe siècle », a obtenu 11 467 suffrages, soit 38 % des exprimés.

    Le texte alternatif « Se réinventer ou disparaître ! Pour un printemps du communisme » a réuni 3 607 suffrages, soit 11,95 % des exprimés.

    Le texte alternatif « Pour un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle » totalise 12 719 suffrages, soit 42,14 % des exprimés.

    Le texte alternatif « PCF : Reconstruire le parti de classe, priorité au rassemblement dans les luttes » a, quant à lui, atteint 2 387 suffrages, soit 7,91 % des exprimés.


    En application de nos statuts, le texte « Pour un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle » devient donc la base commune de discussion dont tou·te·s les communistes doivent désormais se saisir pour la travailler, l’enrichir de tous les débats et contributions jusqu’au terme du congrès, avec l’impératif d’une construction collective.

    Après la grande consultation des communistes, l’assemblée nationale des animatrices et animateurs de section, les états généraux du progrès social, de la révolution numérique, les rencontres Niemeyer, les assises communistes de l’écologie, la convention pour l’art, la culture et l’éducation populaire, une nouvelle étape dans la tenue de notre congrès extraordinaire est franchie.

    Il reviendra au Conseil national des 13 et 14 octobre, ainsi qu’aux conseils départementaux, d’analyser et de tirer les enseignements politiques des choix effectués les 4, 5 et 6 octobre par les communistes.

    La gravité de la situation politique et sociale en France, en Europe et dans le monde met en devoir tou·te·s les communistes de réussir le congrès afin que notre peuple dispose d’un Parti communiste français à la hauteur des enjeux cruciaux de ce début de XXIe siècle.

    Commission nationale Transparence

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    Documents et textes 38 ème congrès PCF >>>>>

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    Analyse et réaction... par un Camarade d'Ensemble !

    L'histoire ne repasse pas les plats,

    mais les erreurs présentent toujours la facture.

    Il y a un certain confort, de l'extérieur du PCF, à évoquer le résultat de la consultation interne.

    Je suis de ceux qui pensent en effet qu'il n'y avait pas de « bon choix » dans cette consultation, pour la simple raison qu'il ne pouvait pas y en avoir.

    Je suis convaincu que le courant communiste, s'il veut être porteur d'une alternative et apporter sa contribution à sa construction ne peut pas, dans la France d'aujourd'hui s'exprimer à travers un « parti communiste », si bien que les différentes manières de l'orienter, dès lors que ce n'est pas vers son dépassement ne peuvent à mon sens le conduire qu'à une disparition « par le bas », qu'à sa réduction à un spectre qui ne ferait plus peur à personne et ne hanterait que les nostalgies.

     

    Cela ne veut pas dire que les textes en compétition libre et non faussée étaient pour moi équivalents, et l'un d'entre eux (pour un Printemps du communisme) avait globalement ma préférence, même si j'étais dubitatif sur ses choix en termes de décisions politiques immédiates : c'est lui qui donnait du communisme l'approche où je me reconnais le mieux, et je sais donc ce que j'aurais voté si j'avais été membre du parti : mais ce que je ne sais pas c'est pourquoi je l'aurais été.

     

    Le vote des militant-e-s est quoi qu’il en soit un événement historique, à la hauteur de l'importance de ce parti dans le paysage politique – et qu'il ne faut donc ni surestimer, ni sous-estimer.

    C'est dans l'histoire du parti communiste la première fois à ma connaissance que la direction est mise en minorité.

    Et s'il faut voir les côtés positifs de la chose, il y a d'une part que la preuve est faite que c'est possible (ce qui est la traduction d'un changement profond dans les mœurs de ce parti depuis le début du siècle, hélas contemporain de son effondrement), et d'autre part l'affirmation d'un mécontentement profond à l'égard d'une direction dépourvue d'orientation, et que nombre de militant-e-s ont voulu sanctionner – même si c'est en votant majoritairement pour un texte dont il n'est pas excessif de dire que certains de ceux et celles qui le portaient ont longtemps partagé cette responsabilité.

    La mise en minorité de la direction relève certainement au moins autant du « vote sanction » (ce qui est bien) que de l’adhésion au texte qui a emporté la majorité.

     

    Celui-ci – portée par un rassemblement un peu hétéroclite, et porté à la majorité par un électorat plus hétéroclite encore – est marqué par un tropisme « identitaire » certain, même si ce n'est pas sa seule caractéristique, et s'il est aussi porteur de propositions qui peuvent mériter discussion.

    Cela dit, dans la mesure où l'un de ses points forts était de regretter que le PCF n'ait pas présenté son propre candidat en 2017 – une hypothèse qui aurait certainement conduit à une catastrophe électorale inutile – je crains qu'il ne ressorte du congrès une orientation sectaire qui signera le glas du parti communiste, et sa disparition comme force susceptible de jouer son rôle dans la construction d'une alternative : une « disparition par le bas », dont la célébration du centenaire pourrait bien être la seule activité.

     

    Mais ce disant, je ne prétends pas dire ce qui aurait permis au parti communiste de redevenir le grand parti qu'il a été dans le passé.

    L'histoire ne repasse pas les plats, et les erreurs que l'on commet apportent toujours, un jour ou l'autre, leur facture.

    LL

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    PCF Finistère

    Résultats de la consultation interne des communistes pour la base commune du Congrès des 23-24-25 novembre dans le Finistère

     

    Voici le résultat de la consultation des adhérents du PCF Finistère sur la base commune de discussion du Congrès des 23 au 25 novembre à Ivry.

    Merci à tous les camarades qui ont organisé le vote et les débats dans les sections.

    Merci à tous les adhérents qui ont exercé leur souveraineté à l'occasion de ce scrutin interne important, et qui ont contribué à apporter leurs réflexions sur l'avenir du PCF, les choix et directions qu'il doit prendre.

    Notre Parti a une nouvelle fois fait la preuve de sa capacité à conjuguer exigence politique, sens critique, volonté de construire, fraternité et écoute de la diversité des points de vue.

    Tous les textes ont été examinés, discutés, pris au sérieux.

    Unis, rassemblés, et prêts à engager des transformations qui s'imposent pour peser davantage sur le débat politique et être mieux entendus, nous sortirons plus forts!

    Fraternités à tous nos camarades, ceux du présent et ceux de l'avenir!

    Maintenant, nous avons un mois et demi pour continuer à travailler la base commune de discussion, notamment en intégrant l'apport utile d'autres textes qui ont été appréciés par beaucoup de communistes, comme nous sommes nombreux à l'attendre. 

    Et pour continuer, plus que jamais, à tenter de nourrir les luttes pour résister et faire naître l'espoir dans le peuple, avec un projet d'alternative à la domination capitaliste et à néo-libéralisme. 

    Ismaël Dupont

     

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    Inscrits: 514 
    Votants: 325 (63%) 
    Blanc: 1
    Nuls: 3 
    Exprimés: 321

    Projet de base commune présenté par le Conseil national du PCF: "Le communisme est la question du XXIe siècle": 181 voix (56,3%)

    Texte alternatif n°1: "Se réinventer ou disparaître! Pour un printemps du communisme": 24 voix (7,5%)

    Texte alternatif n°2: "Pour un manifeste du parti communiste du XXIe siècle": 95 voix (29,6%)

    Texte alternatif n°3: "Reconstruire le parti de classe. Priorité au rassemblement dans les luttes": 21 voix (6,5%)

     

    Au niveau des sections du Finistère: 

    Audierne: 75% pour la base commune du CN - 25% pour le texte alternatif n°2 

    Brest: 71% pour la base commune du CN - 20% pour le texte alternatif n°2 - 4,7% pour le texte alternatif n°1 , 3% pour pour le texte alternatif n°4

    Carhaix-Huelgoat: 87% base commune du CN - 13% texte alternatif n°1

    Concarneau: 50% texte alternatif n°3 - 40% base commune du CN- 10% texte alternatif n°2 

    Crozon-Châteaulin-Chateauneuf: 77% base commune du CN - 11% texte alternatif n°2 - 11% texte alternatif n°3

    Douarnenez: 75% base commune du CN - 25% texte alternatif n°1

    Fouesnant: 77% base commune du CN - 11% texte alternatif n°2 - 11% texte alternatif n°3

    Lanmeur: 77% texte alternatif n°2: - 22% base commune du CN 

    Le Relecq Kerhuon: 63% base commune du CN - 15,7% texte alternatif n°2 - 10,5% texte alternatif n°1 - 10,5% texte alternatif n°3

    Moëlan-sur-Mer: 100% base commune du CN

    Morlaix: 44% base commune du CN - 34% texte alternatif n°2 - 10,5% texte alternatif n°1 - 10,5% texte alternatif n°3

    Pays Bigouden: 62% texte alternatif n°2 - 20% base commune du CN - 6,8% texte alternatif n°1 - 3,4% texte alternatif n°3

    Quimper: 57% base commune du CN - 32% texte alternatif n°2 - 7% texte alternatif n°1 - 3,5% texte alternatif n°3

    Quimperlé: 85% base commune du CN - 7% texte alternatif n°1 - 7% texte alternatif n°2

    Roscoff: 90% base commune du CN - 10% texte alternatif n°1

    Rosporden: 36% texte alternatif n°2 - 30% base commune du CN - 18% texte alternatif n°1 - 13,6% texte alternatif n°3

    Scaër: 85% base commune du CN - 15% texte alternatif n°2  

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     Analyse en détail les résultats par départements et fédérations

    Résultats par département >>>>>

    - 38 départements ont donné la majorité au texte qui l'emporte et qui servira de base commune pour tous les communistes, le texte alternatif n°2, "Pour un Manifeste du Parti Communiste"


    23 départements avec une majorité absolue: Pas-de-Calais (87%), Charente-Maritime (83%), Var (81%),Lot-et-Garonne (80%), Puy-de-Dome (76%), Haute-Garonne (68%), Allier (67%), Ardennes (67%), Cantal (65%), Somme (64,7%), Nord (61,2%), Marne (60%), Corrèze (59%), Doubs (59%), Loire-Atlantique (58%), Lot (58%), Rhône (54,9%), Ille-et-Vilaine (54%), Maine-et-Loire (53,7%), Vosges (53,5%), Haute-Marne (51%), Val-de-Marne (51,26%), Drome (50,8%)


    15 départements avec une majorité relative: Aube (49%), Dordogne (48%), Meurthe-et-Moselle (47,8%), Territoire de Belfort (47%), Calvados (46,6%), Paris (46%), Mayenne (45%), Savoie (43,8%), Seine-Maritime (43,2%), Jura (43%), Landes (41%), Ain (38,9%), Vaucluse (37%), Creuse (35%), Haute-Loire (31%)

    - 46 départements ont donné la majorité à la base commune du CN « Le communisme est la question du XXIe siècle »


    28 une majorité absolue: Haute-Corse (80%), Lozère (78,7%), Vendée (74%), Corse du Sud (70,8%), Essonne (68%), Hautes-Alpes (63,8%), Seine St Denis (63,3%), Aveyron (63%), Nièvre (60,8%), Côtes d'Armor (59%), Indre et Loire (59%), Haute-Vienne (59%), Gironde (57,6%), Eure (57%), Eure et Loir (57%), Finistère (56%), Alpes de Haute-Provence (57%), Cher (56,5%), Pyrénées Orientales (55%), Tarn-et-Garonne (55%), Loir-et-Cher (54%), Yvelines (54%), Bouches-du-Rhône (52,6%), Oise (52%), Manche (51,7%), Loiret (51,5%), Gard (51%), Meuse (50%)


    18 une majorité relative: Gers (49,5%), Bas Rhin (49,3%), Haut-Rhin (49,1%), Cote d'Or (46,7%), Sarthe (48,9%), , Ariège (46%), Vienne (45,8%), Hérault (44,8%), Pyrénées Orientales (45%), Val d'Oise (44,7%), Aude (44%), Seine-Maritime (44%), Pyrénées Atlantiques (42,7%), Haute-Savoie (41,5%), Moselle (41%), Saone et Loire (41%), Hauts-de-Seine (36,5%), Charente (31,4%)


    - 4 départements ont donné la majorité au texte alternatif n°1, "Se réinventer ou disparaître. pour un printemps du communisme"


    1 une majorité absolue: Deux-Sèvres (53,9%)


    3 une majorité relative: l'Yonne (44,7%), Morbihan (40,5%), Alpes-Maritime (38,5%)


    - 2 départements ont donné la majorité au texte alternatif n°3 « PCF : Reconstruire le parti de classe, priorité au rassemblement dans les luttes":


    1 une majorité absolue: Aisne (59%)


    1 une majorité relative: le Tarn (37,8%)

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    La position 3 du PCF :

    Appel à celles et ceux qui ont le communisme au coeur

    Déclaration d’Emmanuelle Becker, Robert Injey, Elsa Faucillon, Grégory Géminel, Frédérick Genevée, Yann Le Lann, Anna Meyroune, Sonia Masson, Frank Mouly, Jean-Michel Ruiz, Nora Saint-Gal, membres du conseil national du PCF.

    Les résultats du vote sur la « base commune de discussion » du 38ème congrès du Parti communiste sont une très mauvaise nouvelle. Le nombre des adhérents cotisants s’est encore réduit de 7% en deux ans. Le texte intitulé « Manifeste pour un parti communiste du 21ème siècle » arrive en tête avec 42, 15% des suffrages. Les communistes sont profondément divisés et il n’y a pas de majorité. 

    Ces résultats sont le fruit du désarroi. Après des décennies d’affaiblissement, et alors que notre Parti avait engagé depuis longtemps un très difficile travail de renouvellement de nos conceptions, de notre stratégie et de notre organisation, la direction sortante a remis en cause une partie importante de nos avancées, notamment par ses tergiversations stratégiques depuis 2014 qui nous ont rendu illisibles et désorienté les communistes.

    Il aurait fallu au contraire poursuivre notre effort jusqu’au bout afin d’inventer une nouvelle conception du communisme, adaptée à notre temps, susceptible d’entrer à nouveau en dialogue étroit avec les si nombreuses luttes et mobilisations de toutes sortes qui cherchent à imaginer une autre société et à lui frayer un chemin. C’est ce que portait le texte « Se réinventer ou disparaître. Pour un printemps du communisme ». Dans un climat de démobilisation et de crainte, les illusions faussement rassurantes d’un retour au passé ont prévalu.

    Le débat du congrès va donc s’engager à partir d’un texte qui prône le retour à des conceptions passéistes qui ont partout échoué. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Le débat doit se poursuivre. Il faut tout faire pour que ce congrès ne soit pas celui du retour en arrière. A défaut de quoi notre Parti s’enfoncera plus encore dans la voie de l’effacement. Ce serait une catastrophe pour toutes celles et tous ceux qui espèrent le renouveau d’une gauche de transformation sociale diverse et rassemblée.

    A un moment de l’histoire où le capitalisme mondialisé se fait plus dur et dangereux que jamais, développe la pauvreté jusque dans les pays les plus riches, exacerbe les tensions internationales, menace notre écosystème et met en péril toute l’humanité, le besoin de communisme n’a jamais été aussi grand. Mais il ne peut s’agir que d’un communisme réinventé, tenant compte des leçons de l’histoire et se façonnant au sein même du vaste mouvement de contestation du capitalisme qui caractérise notre époque.

    Nous ne nous dissimulons pas la gravité de la situation. Les élections européennes qui s’approchent peuvent voir l’éviction des communistes français du Parlement européen. Les élections locales qui viendront immédiatement après risquent de se traduire par la perte de très nombreuses villes aujourd’hui dirigées par des municipalités conduites par des communistes. Nous devons réagir.

    Nous allons déployer des efforts accrus pour convaincre les communistes de la nécessité d’une profonde transformation de notre organisation. Et en même temps, conscients du risque d’effacement des idées communistes dans la société, nous sommes décidés à nous adresser à toutes celles et tous ceux qui ont le communisme au cœur, à commencer par celles et ceux qui sont ou ont été adhérents du Parti,  pour travailler à donner au communisme sa figure moderne, ouverte, démocratique, écologique et révolutionnaire dans les conditions d’aujourd’hui.

    Nous les appelons pour cela à participer à une réunion qui sera annoncée dans les tous prochains jours.

     

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    Résultats : déclaration d’André Chassaigne

    Dimanche 7 octobre 2018

    Résultats de la consultation des communistes sur le choix de leur base commune pour le 38eme congrès extraordinaire

    Je veux d’abord remercier l’ensemble des militantes et militants qui ont participé au vote pour le choix de la base commune de notre 38e congrès. Plus de 30 000 se sont exprimés à la suite d’un débat passionnant qui a été un grand moment démocratique.

    Les résultats placent en tête, avec 42,15 % des exprimés, le texte que j’ai soutenu : « Pour un Manifeste du Parti Communiste du XXIe siècle ». C’est un formidable signal d’espoir et cela témoigne d’une nouvelle ambition politique pour notre parti. C’est aussi une direction de travail incontournable pour la suite de notre construction collective.
    Au soir de ce vote, le PCF est dans situation inédite : pour la première fois de notre histoire, le texte présenté par le conseil national n’est pas retenu.
    Cette situation appelle tous les camarades à construire ensemble une orientation politique permettant de rassembler très majoritairement les communistes.
    J’y prendrai toute ma part, comme chacune et chacun des communistes, à égalité dans cette nouvelle étape pour la pleine réussite de notre Congrès extraordinaire.

    André Chassaigne,
    président du groupe communiste à l’assemblée nationale

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    Médiapart

    Congrès du PCF:

    un désaveu historique pour la direction,

    une aubaine pour Mélenchon

    7 octobre 2018 Par Pauline Graulle
     

    Les militants communistes ont acté le départ de leur équipe dirigeante, dont Pierre Laurent, lors d'un vote dont le résultat a été publié samedi 6 octobre. C'est une première dans l'histoire du PCF. La ligne « identitaire » qui sort victorieuse pourrait faire les affaires de la France insoumise.

     

    On savait que le malaise couvait.

    Cela n’en reste pas moins un petit cataclysme. Samedi 6 octobre, le Parti communiste français (PCF) a, pour la première fois de sa longue histoire, fait sa révolution.

    Terminée la décennie Pierre Laurent. L’équipe dirigeante a été mise en minorité à l’issue du vote des 49 000 militants appelés à se prononcer pour le congrès du parti, organisé fin novembre à Ivry-sur-Seine.

    Bientôt, la place du Colonel-Fabien devrait voir débarquer une direction renouvelée, rajeunie, et prête à porter le fer pour exister dans ce moment de recomposition politique post-présidentielle.

     

    C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le PCF.

    En optant pour une ligne politique de reconquête de sa gloire passée, le Parti communiste, porté par un désir de réaffirmation identitaire, entend peser davantage ; il risque aussi l’isolement. De quoi dérouler un boulevard pour une France insoumise qui entend continuer à creuser son sillon jusqu’en 2022.

     
     Retour, d’abord, sur une fin de semaine historique.

    Alors que le texte de la direction sortante n’a attiré que 37 % des votes, le « manifeste » porté par le député du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, a, lui, rassemblé plus de 42 % des suffrages.

    Du jamais-vu au PCF qui ne connaissait, jusqu’ici, pas de structuration en « courants ».

     Les deux autres textes alternatifs en lice ont réalisé de faibles scores.

    Celui de la frange dite « orthodoxe » du parti a recueilli moins de 8 % des suffrages.

    Quant au texte des communistes désireux de s’allier avec la France insoumise, il a rassemblé moins de 12 % des voix.

    Une douche froide pour les députés Elsa Faucillon et Stéphane Peu qui espéraient atteindre 15 à 20 % au terme du vote.

     

    Si le « manifeste » n’obtient pas de majorité absolue,

    la victoire d’André Chassaigne et de ses camarades, qui s’appuie sur une forte participation, n’en est pas moins éclatante.

    « La culture légitimiste des communistes aurait pu prendre le dessus sur le mécontentement, mais là, c’est un message fort qui a été envoyé : le désir d’orientations plus claires, d’en finir avec la période passée », expliquait, dimanche matin, après une courte nuit, le député Fabien Roussel.

    Encore inconnu du grand public, mais figure de proue du PCF du Nord, c’est lui qui pourrait bientôt s’asseoir dans le fauteuil de Pierre Laurent, place du Colonel-Fabien.

    Chaleureux, débonnaire, mais aussi très rétif à la France insoumise, Fabien Roussel, qui s’était prononcé contre le Front de gauche à sa création, est un peu l’anti-portrait de Pierre Laurent.

    Un avantage de poids en ces temps de «dégagisme»…

     

    C’est que ce cinglant désaveu pour la direction était à prévoir.

    Depuis des mois (comme Médiapart le racontait déjà ici ou ), la direction enchaînait des réunions houleuses et des conseils nationaux de moins en moins fréquentés.

    Même chez les proches de Pierre Laurent, on se demandait quelle mouche avait bien pu piquer le secrétaire national pour qu’il se représente, après avoir déjà effectué deux mandats, à sa propre succession.

    Une semaine avant le vote de cette fin de semaine, le coup fatal a été porté par son « fils » spirituel : après que ses jeunes poulains se furent éloignés au compte-gouttes, Igor Zamichiei, secrétaire départemental de la puissante fédération de Paris – où est élu Pierre Laurent –, est allé rejoindre la « motion » d’André Chassaigne (lire ici ses explications).

     

    En cause : le bilan de huit années d’une gouvernance jugée de moins en moins convaincante par un nombre croissant de communistes.

    Dans un contexte politique particulièrement tendu pour la gauche, les tergiversations stratégiques, la difficulté à imprimer dans l’opinion, et l’inquiétante hémorragie militante - 78 000 militants avaient voté au congrès en 2008, contre moins de 50 000 aujourd'hui - n’ont pas arrangé les choses.

    Pire que tout : la période « Pierre Laurent » a aussi laissé aux communistes le sentiment amer de s’être laissé humilier par un Jean-Luc Mélenchon, jamais avare de méchancetés pour le « parti de la mort et du néant ».

    La corde identitaire...

    Il n’en fallait pas plus pour que le très populaire André Chassaigne et le non moins apprécié Fabien Roussel fassent vibrer, avec succès, la corde identitaire.

    D’où ce « manifeste » proposant de porter un coup d’arrêt à « l’effacement » du Parti communiste, et le retour à la fierté d’antan.

    Promesse phare : une candidature communiste à la prochaine présidentielle.

    Une offre bienvenue alors que le parti n’a plus présenté de candidat à cette élection, mère de toutes les batailles, depuis 2007.

    « Ce qu’on veut, c’est que le PCF redevienne fort, ce qui ne veut pas dire qu’on peut y arriver seuls, explique Fabien Roussel. Néanmoins, nous sommes persuadés que la gauche ne peut retrouver le pouvoir sans un PCF fort. »

     

    « Une très mauvaise nouvelle »

    Un PCF résolu à « jouer son basket » – l’expression est d’André Chassaigne – et à ne plus se laisser impressionner.

    Un PCF « de combat », qui relève la tête, bien décidé à conserver, quoi qu’il en coûte, les mandats de ses élus…

    En théorie, le parti communiste est censé sortir renforcé de cette séquence.

    Mais d’autres comptent aussi en tirer profit. À commencer par Jean-Luc Mélenchon, qui publiait, au moment de la Fête de l’Humanité, mi-septembre, un étonnant post de blog intitulé « À bientôt, Camarades ! » : il y enjoignait les communistes à se débarrasser de leur direction, comme une condition sine qua none pour reprendre le dialogue.

     

    C’est que, paradoxalement, la nouvelle donne politique au PCF pourrait constituer une aubaine tactique pour la France insoumise.

    Et ce, pour au moins quatre raisons.

    D’abord, le leader de la FI tient une revanche personnelle sur Pierre Laurent avec qui les relations étaient devenues si exécrables que toute discussion était, ces derniers mois, devenue impossible.

    Certes, ses rapports avec ceux qui pourraient incarner la nouvelle direction ne sont guère meilleurs.

    À gauche, tout le monde se souvient de la détestation réciproque entre Jean-Luc Mélenchon et André Chassaigne, l’ancien concurrent en 2012 quand il s’était agi de prendre le leadership de la campagne présidentielle du Front de gauche.

    Quant à Ian Brossat, tête de liste aux européennes pour le PCF et nouvel homme en vue du parti – il s’est néanmoins abstenu de prendre parti pour un texte pour le congrès –, on sait qu’il ne porte pas la FI dans son cœur.

    Même chose pour Igor Zamichiei qui pourrait occuper une place de choix dans l’organigramme à venir.

    Reste qu’au-delà des postures, le député de Marseille, dont on sait qu’il est un adepte du rapport de force, préfère une ligne claire, quand bien même elle serait contraire, aux sinuosités stratégiques qui ont fait à la fois la marque de fabrique et le lit de la déroute de la future ex-direction communiste.

    Les longues hésitations avant de soutenir sa candidature en 2017, l’enlisement dans des discussions sans fin au moment des législatives…

    Le leader de la FI peut espérer désormais entretenir un dialogue plus direct et plus franc – quoique sans doute plus brutal, ce qui n’est pas pour lui déplaire – avec la nouvelle direction.

     

    Autre avantage, et non des moindres, pour Mélenchon :

    la large victoire des « identitaires » pourrait pousser les « mélenchono-compatibles » du PCF à quitter le parti et à se rapprocher de la France insoumise.

    Après le départ annoncé de l’aile gauche du PS, prévu en fin de semaine prochaine, pour créer un parti allié à la FI, le deuxième étage de la fusée, les communistes pro-FI, pourrait prendre forme plus vite que prévu.

     

    Quand bien même le député Stéphane Peu expliquait récemment que le congrès « ne serait pas déterminant » pour son avenir politique, les partisans du texte « Pour un printemps du communisme » ont qualifié, dans un « appel » publié dimanche, les résultats de « très mauvaise nouvelle » :

    « Nous devons réagir. Nous allons déployer des efforts accrus pour convaincre les communistes de la nécessité d’une profonde transformation de notre organisation », écrivent-ils, appelant à l'organisation d'une réunion « dans les tous prochains jours ».

     

    Contactée par Mediapart, la députée communiste Elsa Faucillon, qui entretient de bons rapports avec la plupart de ses voisins de bancs « insoumis », n’a pas caché son « inquiétude » :

    « Je comprends que les communistes soient désorientés et qu’ils aient eu besoin d’être rassurés, mais cette affirmation identitaire ne va rien régler, au contraire, elle risque de nous marginaliser. Par ailleurs, pour sauver des postes, on s’embarque sur des alliances à géométrie variable qui ne faciliteront pas les rapports avec la FI. Pourtant, l’avenir c’est de faire front commun avec elle. »

    La députée entend continuer à peser en interne sur cette ligne jusqu’au congrès d’Ivry, qui sonnera l’heure du rassemblement.

    Mais après ?

     

    Dernier bon point pour Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens :
     
    la victoire du « Manifeste » pourrait s’avérer un gros caillou dans la chaussure du rassemblement avec les hamonistes en vue des européennes.
    Si Pierre Laurent ne cachait pas sa bonne entente avec Benoît Hamon, on imagine mal Fabien Roussel ou André Chassaigne faire alliance avec Génération·s au printemps prochain.
     
    Principal obstacle : des conceptions toutes différentes en matière d’écologie.
    Sur le nucléaire, mais aussi sur la chasse ou le véganisme, c’est peu dire que tout les sépare…

     

    Ian Brossat se veut rassurant :

    « Cela ne change rien pour les européennes, je peux vous assurer que Chassaigne est très écolo ! »

     

    Quant à Benoît Hamon,

    il assure à Mediapart qu'« il y a autant de chance aujourd’hui qu’hier de faire un accord ».

    Pourtant, tout le monde sait que la partie n’est pas des mieux engagée et l’on se dirige tout droit vers une candidature autonome du PCF.

     

    La gauche non mélenchoniste, incapable de s’unir aux prochaines élections européennes, au risque de friser des scores ridiculement bas… Mélenchon qui voit s’évaporer une possible concurrence de taille.

    À croire que le vrai gagnant du congrès du PCF… n’était pas candidat.

    Médiapart

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    Pcf. Les communistes rebattent les cartes à un mois de leur congrès

    Lundi, 8 Octobre, 2018
    Julia Hamlaoui et Maud Vergnol

    Les militants ont préféré le « Manifeste pour un parti communiste du XXIe siècle » au texte présenté par la direction nationale. Une situation inédite dans l’histoire du parti, face à laquelle chacun appelle au « rassemblement ».

    L'Humanité >>>>>

     

    Congrès PCF. Le « Manifeste » arrive en tête du vote

    Samedi, 6 Octobre, 2018
    Les adhérents du PCF étaient invités jusqu’à ce samedi à choisir parmi quatre textes leur base commune de discussion, en vue de leur congrès de novembre. Pour la première fois, ils se sont prononcés pour un texte dit « alternatif » à celui proposé par leur Conseil national. 30 833 militants ont participé au vote, soit 62,65 % des inscrits.
     

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    La direction du PCF en difficulté après un vote des adhérents

    Les militants à jour de cotisation ont préféré le projet défendu par le chef de file des députés communistes, André Chassaigne, à celui porté par le patron du parti, Pierre Laurent.

    France TV Info >>>>>

    Congrès du PCF : le texte de la direction mis en minorité, une situation inédite pour le parti

    Pour leur congrès qui se déroulera fin novembre, les militants ont préféré le « Manifeste pour un Parti communiste du XXIe siècle », porté par André Chassaigne.

    Le Monde >>>>>

     

    Choc historique au PCF : la direction du parti mise en minorité

    Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a été désavoué lors d'un vote interne réservé aux adhérents en vue du congrès extraordinaire de la fin novembre. Un événement inédit chez les communistes.

    Le Figaro >>>>>


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