• Pays de Brest - Finistère - Pour une alternative progressiste, citoyenne et écologiste.

    Pays de Brest - Finistère

    Pour une alternative progressiste,

    citoyenne et écologiste.

     

    R.E.@.L

    Rencontre des Elus et des Acteurs Locaux

    Association nationale loi 1901  

    (créée à Marseille en 1993)  

          

    Premiers jets de réflexions

     Louis Aminot

    Président du REAL

     

    « Horreur, dans un contexte de mise en concurrence, la population de Brest-même continue de se réduire. BMO compense à peine et le Pays de Brest stagne et vieillit... En fait, aux prises avec les pressions macro-économiques européennes, les villes-métropoles cherchent à attirer les investisseurs, les cadres et couches supérieures. Cette option ultra-libérale et ségrégative nous était présentée comme garante du développement équilibré de la cité. Engluée dans le moule, BMO réussit l’inverse. A Brest aussi, les inégalités sociales ne cessent de croître. Toujours plus financiarisées, les sociétés immobilières augmentent leurs productions urbaines - huppées et inaccessibles - au plus grand nombre. Pour le vérifier, il suffit de se promener dans les rues de Brest. La réalité urbanistique est cruelle, plus on construit, plus on perd des habitants. BMO devrait revoir sa copie. Elle ferait bien de chercher en d’autres « lieux » les causes du déclin démographique et prendre en compte la totalité des phénomènes à l’œuvre depuis plus une trentaine d’années. 

    L’aberration brestoise est de nature génocidaire. Une drogue idéologique à accoutumance. Si la religion de la bombe et les SNLE prospèrent à l’abri des flots, Brest-même patauge dans le non-travail industriel. C’est un fait, le choix du nucléaire et des quatre sous-marins a accéléré la casse du travail naval et des marines militaires et civiles. Ainsi, fils-père de la Royale et de Brest, le chantier naval de l’Arsenal n’est plus. Son frangin civil du « Port de » poursuit son recul… vers le néant ? Pardon, vers les énergies marines renouvelables. Ces productions EMR qui battent - déjà - de l’aile. Bref, à force d’uppercuts reçus de droite et de gauche, l’industrie navale tend à s’effacer des tablettes brestoises. Définitivement ? Un jour ou l’autre, la vie reprendra le dessus.

    Au début de la décennie 1970, c’est-à-dire en ces temps lointains, l’ancien maire et Président Lombard projetait une Communauté urbaine, aujourd’hui BMO, de 340 000 habitants. Survint la crise pétrolière. Le port pétrolier plongea dans les oubliettes. Les cochons contribuables ont payé très cher, et longtemps, le comblement partiel de la rade, la construction des infrastructures et de la grande forme susceptible d’accueillir les géants de 500 000 tonnes ! Devons-nous nous préparer au même scénario pour le nouveau comblement réalisé en vue de l’éventuelle production d’EMR ? Les intentions récemment affichées par « Naval Grup » (ex-DCNS) ne sont pas encourageantes. Nous sommes toujours à 210 000 habitants pour BMO (8 communes), 139 000 pour la ville-centre. 

    Depuis des lustres, les pompons rouges n’égayent plus la rue de Siam. Avec Brest-Debout (1996), en opposition au plan Chirac-Million relayé et appliqué par le gouvernement pluriel de Jospin, les travailleurs, techniciens et ingénieurs de feu l’Arsenal n’irriguent plus le boulevard Jean Moulin. Effets collatéraux, en très grande souffrance, les services publics et la culture organisent la résistance aux assauts néo-libéraux. Brest-la-rouge vire à Brest-la-grise. Un comble ! Grise, comme la matière du même nom, censée ouvrir les portes d’un avenir de justice et d’égalité. Tour à tour, les fondateurs de Brest rendent l’âme ? Culture et mémoire fertiles ? Brest ne prévoit pas de sculptures monumentales à la gloire de ses fondateurs et reconstructeurs, les travailleurs et les Résistants de l’Arsenal, des bâtiments et travaux publics et de la réparation navale.   

    Conduits par ceux qui ont ouvert la porte à la privatisation et à la liquidation de l’Arsenal, nos édiles couperaient impunément Brest de ses racines ? Enorme faute de goût. Le passé ne passe jamais la main durablement. D’ailleurs, s’ils devaient demeurer ignorants de leur histoire, quelles fleurs les jeunes pourraient-ils jardiner en cette ville industriellement saccagée et socialement meurtrie ? Arrachée, voire subtilisée, au peuple et travailleurs du Front populaire, la rose de jadis est flétrie. Ses fossoyeurs invitent à danser la capucine au Plateau des ex-ateliers machines, chaudronnerie et électricité de l’ex-Arsenal. Bizarrerie de la situation, une superbe médiathèque ouvre ses fenêtres aux savoirs et cultures pendant que la ville se vide de sa sève et perd son sang neuf.

    Aussi, rebelles devant l’adversité, les Brestois-es voudraient bien enterrer ces vieilles droites et gauches sclérosées et austéritaires du siècle d’avant. Vers quelles conversions et quel horizon ? Ils regardent « en haut et à gauche », pour l’instant ils ne voient rien de crédible pas même du côté des Insoumis. Le système étant inamendable, nous n’avons pas le choix. Nous devons travailler à la rupture avec tous les défaitismes, renoncements et accommodements libéraux et sociaux-libéraux.

    La municipalité a renoncé à l’industrie navale. Elle se décharge sur les entreprises qui imposent leur loi. L’explication se niche dans la porosité manifeste entre les « socialistes hollandais » et les « macroniens socialistes ». Tous adeptes du néo-libéralisme ! EELV, PCF et Brest-Nouvelle-Citoyenneté ? Ces groupes demeurent soumis à la politique du Maire-Président.

    Or, un projet industriel naval cohérent (non au gigantisme) suppose, au quotidien, un engagement territorial fort qui mette en mouvement non seulement les associations, les syndicats, les formations politiques mais, bien au-delà, l’ensemble des citoyens au premier rang desquels les personnels des entreprises concernées. Certes, ce projet s’inscrit nécessairement dans un plan national, à élaborer si possible avec l’Europe, de reconquête de l’industrie navale. Cette ambition signifie la prise à bras le corps de l’ensemble des activités maritimes dans leurs réalités et futur. Moi-même, je m’efforce de prendre en considération toutes les recherches scientifiques, fondamentales et appliquées, civiles et militaires, de définition des investissements nécessaires à la création des infrastructures et superstructures nouvelles, écologistes et futuristes. Je prends en compte la formation professionnelle à réinventer.

    L’industrie navale comprend d’abord la construction (maternité, naissance, vie), la maintenance, la réparation, la déconstruction (fin de vie, mort, cimetière) et, aujourd’hui, les EMR. Il y a d’autres secteurs à regarder, la recherche bio-marine, les transports maritimes, les services d’utilité publique (Brittany Ferries), la sûreté de la navigation, les douanes, la pêche, le tourisme, la plaisance, la protection des mers et océans, le réchauffement climatique… Négliger l’une de ces dimensions reviendrait à renoncer à promouvoir la totalité. La construction navale est le cœur de la problématique de Brest. Ses soleils(les) sont ses citoyens-nes. Un enthousiasmant travail d’investigation et d’élaboration individuel et collectif.

    Voici un premier jet de réflexions.

    Je vais retravailler et préciser en actualisation mes propositions concrètes déposées chez le président-maire de Brest (2013). Courrier resté sans réponse….

     

    Haut les cœurs !

    Louis Aminot

     

    PS :

    1)      Je prépare des remarques sur la déconstruction.   

    2)     J’en profite pour le souligner, les Verts n’ont jamais, je dis bien jamais, placé la construction navale dans leurs préoccupations, la déconstruction oui, mais jamais la construction, « le social ce n’est pas notre truc ». D’où mes divergences antagoniques avec notre regretté ami Roger Abiven. Après 1986, les communistes du PCF ne se sont pas davantage impliqués dans la recherche d’alternatives civiles aux fabrications militaires. Ils osaient même proclamer « la reconversion, c’est la mort ». Ces graves faiblesses n’ont pas aidé à la clarté et au développement des luttes après Brest-Debout (1996). D’autant que le PS ne condamnait pas le plan Chirac-Million, il le disait « brutal ». Le résultat de ces insuffisances cumulées est industriellement, donc humainement, catastrophique pour Brest. Trump prétend son phallus plus gros que celui de Kim Jong-un. La cervelle dans le caleçon…         

     


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