• Pain, Paix et Liberté de Louis Aminot

    Pain, Paix et Liberté

    de Louis Aminot

     

    Bonsoir ou Bonjour, 

    Tout d'abord, je remercie les "copains", cette façon de les saluer me rajeunit, qui ont réagi, souvent avec ironie, au premier envoi du message ci-dessous (l'intervention in-extenso de Jean-Luc Mélenchon au Parlement européen en date du 22 novembre 2016). Je posais (volontairement presque naïvement) la question de savoir comment lire et interpréter : " Je n’ai plus qu’un mot à dire, monsieur le président, pour conclure : la France a un système de défense qui est incompatible avec cette répartition des rôles. Elle suppose notre indépendance et la dissuasion.

    A ce propos, sachez que des membres finistériens de "France Insoumise" m'ont rétorqué que je n'étais qu'un "chieur", au mieux un "mauvais coucheur". Pour eux, JLM n'a pas - sciemment ! - dit "dissuasion nucléaire" mais, seulement, "dissuasion", c'est-à-dire "dissuasion" à la guerre en général. Ben voyons. D'autres camarades m'ont répondu que son positionnement était connu depuis longtemps. Il convenait donc de passer à autre chose. Circulez, il n'y a rien à voir. "Louis, occupe-toi du carreau cassé chez ton voisin de palier plutôt que des guerres d'à côté (Irak, Libye, Syrie (Alep !), Yemen, Palestine, Afrique, etc, etc..)" ! Et bien, non, je n'abdiquerai pas, je persiste et signe mon observation critique. Parce que la conception actuellement professée par JLM en matière de "Défense" et du rôle de la France ( possible nouvelle deuxième puissance !) dans le monde me paraît être antagonique avec une France que nous voulons pacifique, démocratique, progressiste, écologiste, coopérative et solidaire, somme toute "motrice" dans la voie de la dénucléarisation et de la démilitarisation des économies et des esprits. Je veux rappeler qu'en 2012, je n'étais pas le seul, loin de là, à souligner la faiblesse (le compromis ou l'esquive) de "L'Humain d'abord" en ces domaines clés. Pourquoi clés ? Vastes et décisifs problèmes et discussions. Le programme actuellement publié par "France insoumise" élude ces questions essentielles. Nous verrons comment le livre-programme annoncé en librairie le 1er décembre les évoquera. Pour me faire une opinion, je me suis donc appuyé sur les écrits récents de JLM. Premièrement, le numéro spécial, "Pour un nouvel indépendantisme", publié par "Les Cahiers de la Revue Défense Nationale" au printemps 2015. Secondement, "Le choix de l'insoumission", livre publié au Seuil. Ces textes sont édifiants. En son temps, j'avais avec d'autres apprécié certaines positions positives prises au plan international par Charles De Gaulle, Je ne suis pas devenu Gaulliste. Plus près de nous, j'avais également apprécié l'intervention de Dominique de Villepin à l'ONU à propos de l'Irak. Je ne suis pas devenu Chiraquien. Aujourd'hui, même si je reconnais que JLM dit des choses pas trop mal à propos de l'OTAN (ça doit tout de même se discuter), sa conception d'ensemble de la France "nouvelle deuxième puissance" heurte ma conscience démocratique et pacifique. Je ne peux donc - sur ces bases - devenir Mélenchoniste. Par contre, je pense nécessaire de poursuivre et de développer le débat sur ces questions avec JLM compris comme un allié commandeur... Car, à l'évidence, et ce malgré les "assurances" de circonstances, la verticalité et le commandement demeurent la règle de fonctionnement de JLM et de FI...

    Je ne veux pas abuser de votre temps. Comme vous, je lirai le prochain livre-programme de JLM-FI.... Nous verrons comment ils traitent - à cette étape - les questions de la guerre et de la paix et celles de la dénucléarisation et de la démilitarisation des relations internationales... Avec Ben Cramer, j'ai récemment posé des questions (voir le site Ensemble!)... Il y a beaucoup d'autres questions à poser afin de pouvoir commencer à les résoudre. En tout cas, poser la question de la sortie du nucléaire civil en le dissociant du nucléaire militaire ne me semble pas tenir la route. De même, omettre d'examiner les conséquences des activités militaires sur le dérèglement climatique me semble être une aberration... Pain (conditions de vie et de travail), Paix (instances internationales, défense, industries d'armement, dénucléarisation, démilitarisation, etc, ), Liberté (démocratie, citoyenneté, émancipation, autogestion, coopérations horizontales, institutions au plan national, européen et international) c'est le trépied du changement... L'une de ses trois pattes se révèle-t-elle trop "faible" et l'échafaudage perd l'équilibre et se casse la gueule....  Couplet archiconnu !

    A bientôt, Haut les coeurs ! Louis  Aminot

    Intervention de Jean-Luc Mélenchon au Parlement européen le 22 novembre 2016 contre la communauté européenne de Défense et pour l’indépendance de la France dans ce domaine. Voici la retranscription de son intervention :

    Il est bien dommage que la réponse que l’on entend apporter à la rupture avec l’Angleterre après le Brexit ce soit d’imaginer la préparation d’une communauté européenne de la Défense. La peur des autres, la préparation de la guerre comme liant pour les peuples d’Europe, c’est une absurdité. Nous avons fait l’Europe pour la paix et on nous annonce la préparation d’une guerre.
    Car c’est bien de cela dont il s’agit : quand on s’arme, quand on s’organise pour être armés ensemble sans désigner un adversaire, c’est qu’on désigne le monde entier comme un adversaire potentiel. Une « Défense », dites-vous, mais contre qui ? Cela n’est pas précisé. Il n’y a pas de politique européenne commune, nous le savons bien, en matière d’Affaires étrangères.
    Si bien que nous voici revenus aux origines de l’Europe puisque le premier texte qui a été soumis aux peuples européens en 1954 ce fut la communauté européenne de Défense. Et mon pays a répondu « non » comme il répondrait « non », de nouveau, si on le lui demandait.
    En réalité, il s’agit d’une répartition des rôles entre les États-Unis d’Amérique et l’Europe, les États-Unis d’Amérique se tournant vers l’Asie et nous étant réservés à être mis dans la main de n’importe quelle provocation qui viendrait de l’Ukraine.
    Je n’ai plus qu’un mot à dire, monsieur le président, pour conclure : la France a un système de défense qui est incompatible avec cette répartition des rôles. Elle suppose notre indépendance et la dissuasion.
    Pas de guerre ! Pas de guerre ! La paix !

     

     


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