• Marie-Christine VERGIAT Pourquoi je suis allée au meeting de Saint-Denis

    Pourquoi je suis allée au meeting de Saint-Denis

    du 11 décembre dernier

    « Pour une politique de paix, de justice et de dignité »

     

    Ce meeting était organisé par un certain nombre d’organisations et de personnalités avec qui je travaille depuis longtemps autour de la nécessité de lutter contre l’islamophobie et la montée des discriminations dont sont aujourd’hui victimes les musulmans « réels ou supposés ». Devait en outre y intervenir un représentant de la LDH dont je suis membre depuis plus de 30 ans.

    Ce meeting « Pour une politique de paix, de justice et de dignité » avait pour objectif de faire le point sur un certain nombre de sujets essentiels après les attentats de janvier et de novembre. Et notamment : mettre en cause la fuite en avant du gouvernement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les conséquences liberticides de l’état d’urgence, la montée du racisme et de l’islamophobie qui en résulte faisant le lit de l’extrême droite et y associer la dénonciation d’une politique étrangère catastrophique du fait d’une réponse purement guerrière sans remise en cause des alliances diplomatiques, pour ne pas dire purement mercantilistes, mortifères avec des pays qui portent une lourde responsabilité dans la création et la progression de Daesh. Bref, tout ce que je dénonce au quotidien dans mes combats au Parlement européen.

    Je n’ai guère été surprise des diatribes habituelles de certains qui ont l’habitude de diaboliser tant Tariq Ramadan que le PIR (notamment au nom d’une laïcité qu’ils connaissent si mal) mais le délire a dépassé toutes les bornes au-delà des accusations d’antisémitisme habituelles de tous ceux et toutes celles qui refusent que l’on reproche quoi que ce soit au gouvernement israélien, les organisateurs ou du moins certains d’entre eux ont été accusé pèle mêle d’être proches des fondamentalistes, voire directement de Daesh (rien que cela), d’attiser la confusion entre la nécessité de lutter contre tous les racismes et le communautarisme, d’être responsable de la décomposition de la gauche et d'avoir causé l'échec du PS aux régionales. Fichtre… Le summum ayant sans doute été atteint par Gilles Clavreul, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme qui, en l'espèce, est plus apparu comme un « délégué à la discorde » alimentant les haines et agressant littéralement les organisations antiracistes qui ne partagent pas ses vues.

    Étant sur place, j’ai pu constater la réalité de ces accusations et j’ai surtout vu et entendu dans ce meeting une jeunesse des quartiers populaires (environ 600 personnes dans la salle dont 80% devait avoir entre 18 et 30 ans), une jeunesse en mal de Gauche, désespérée de la Gauche actuelle et notamment de la « gauche » de gouvernement, plus prompte à tenter de récupérer ses voix à chaque élection qu’à répondre à ses problèmes de vie quotidienne, une jeunesse qui en a marre d’être stigmatisée du fait de ses soi-disant apparences, une jeunesse qui réclame d’abord et avant tout de l’égalité et de la justice sociale…

    Et partant de ce constat, je pense que, plus que jamais, il y a urgence à reprendre le dialogue avec cette jeunesse qui est l’avenir de notre pays et de lui laisser prendre la place qui lui revient au-delà de toute appartenance culturelle, sociale ou religieuse.

    Refuser de le faire, c’est laisser béante les portes de l’extrême droite et du communautarisme. Et s’il faut tirer les leçons des élections régionales, c’est d’abord par là qu’il faut commencer.

     

    Marie-Christine VERGIAT

    Députée européenne Front de Gauche


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