• L’après 2017 a commencé

    L’après 2017 a commencé

    Sous nos yeux, le panorama mouvant montre que les effets des mobilisations, à peine différés, ont changé bien des calculs.

     Débat CN Ensemble! 19/20 Octobre 2016

     

    Certes, à coup de 49-3 et de violences contre les manifestations, le gouvernement a fait passer le vote de la loi travail.

    Un échec pour nous, mais pas une défaite produisant reflux sur les exigences.

    La lutte contre la Loi « travail » a mis en évidence, pour la grande masse des salariés, qu’il y a deux camps aux intérêts irréconciliables.

    Cette leçon ne sera pas oubliée de sitôt.

    La mobilisation contre les grands projets inutiles (Notre-Dame-des-Landes et les autres), les luttes des postiers comme les manifestations de soutien aux salariés d’Air France ou de Goodyear,  montrent que les travailleurs ne sont pas à genoux. 

    Après avoir dû reculer sur la « déchéance de nationalité », la victoire à la Pyrrhus de Hollande/Valls a laissé l’édifice du pouvoir si fissuré que l’implosion du PS est là. Exit Hollande ?

    Et en deux jours Valls devient ridicule dès qu’il se met prêcher l’unité de toute la gauche derrière lui.

     

    Des commentaires de presse concluent vite à « une gauche tétanisée ».

    D’autres se félicitent déjà : « Manuel Valls ne cache pas son intention d’être un recours ».

    N’oublions pas que ces augures, d’un côté comme de l’autre, avaient construit leurs tactiques sur une idée « scientifiquement » acquise : les mouvements de la société ne changeraient pas « la donne électorale », qui devait, on s’en souvient, voir au premier plan les protagonistes de 2012.

     

    Une droite dure à l’horizon

    Juppé, lors de l’émission présentant la primaire de la droite, a livré le fond politique de sa stratégie.

    Peu souligné, cela mérite qu’on s’y arrête.

    Il s’est lancé dans un rappel : depuis novembre 1995, la réforme de la Protection sociale n’a pas eu lieu.

    Mais ni la « réforme » de l’État, ni la réduction du nombre des fonctionnaires dans la proportion nécessaire, ni l’assouplissement des règles sociales en donnant toute latitude aux entreprises de décider des conditions de salaire, d’emploi et de temps de travail n’ont été menées à bien.

    Il appelle cela « débrider l’initiative » et compte moins sur les coups de menton que sur l’effet de ces mesures dans la durée.

    Comment, lui était-il demandé, pourrait-il réaliser cela ?

    « A la différence de 1995, j’aurais une majorité.

    Et je doute que les français se révoltent contre la politique qui aura gagné les élections : c’est pourquoi je pourrais décider vite, lois ou ordonnances et sans besoin d’aucun référendum puisqu’il aura eu lieu lors de la présidentielle ».

    Bien sûr, il la joue « identité heureuse ».

    Cela traduit la difficulté pour la droite de « passer en force ».

    En fait, il veut s’attirer la sympathie de celles et ceux qui, même très mécontent.e.s de la politique suivie, de la situation et même méfiant.e.s à l’égard du capitalisme, veulent éviter qu’il y ait des affrontements… 

     

    Juppé se voit dans le rôle du « modéré », au centre, qui refusera de suivre en tout un FN amplement présent à l’Assemblée nationale !

    Mais, pour cela, il veillera à avoir un groupe parlementaire dévoué.

     

    Ensemble !

    Dès maintenant et pour l'après des échéances électorales, nous avons besoin d’un regroupement le plus large possible de toutes les forces sociales et politiques qui ne veulent pas de la politique néolibérale, ni à la manière Juppé ni à la manière soi-disant sociale (Hollande-Valls-Macron).

    Et nous n’avons aucune hésitation :

    depuis les Chantiers d’espoir jusqu’à l’Appel des Cent et pour la suite, nous voulons lier  une résistance efficace à la droite raciste, à la droite dure  comme à toutes les politiques néolibérales à la sauce de Hollande et son monde depuis quatre ans. 

    Ensemble ! a réaffirmé, lors de l’AG de juin, son orientation visant à rassembler, autour d'une base politique commune, les forces politiques et sociales défendant une alternative au néolibéralisme et à la politique du gouvernement, « forces du Front de Gauche, France insoumise, EELV, socialistes critiques, Nouvelle Donne, NPA, organisations et militants des mouvements sociaux et des forces citoyennes  ».

    Nous menons dans la durée une campagne pour des candidatures unitaires en 2017, aux législatives comme à la présidentielle.

    L'appel des 100 qui tient sa convention le 12 novembre à Montreuil, tout comme d’autres initiatives unitaires, permet d’avancer dans ce sens.

    Nous insistons pour rassembler et avoir une chance de redonner espoir aux millions de personnes écœurées de la politique et de la gauche de gouvernement que nous avons subie. 

     

    Battre la droite ?

    Il est facile d’entendre les réactions :

    « vous ne croyez tout de même pas à la possibilité de gagner aux prochaines élections ! ».

    Certes, le temps perdu, notamment durant des mois de mobilisation, ne se rattrapent pas sans efforts.

    Le plus gros effort est cependant une bataille politique pour faire comprendre une chose :il faudra un cadre unitaire pluraliste pour battre la droite et le patronat !

    Rassemblons les forces qui le comprennent.

    Impulsons, partout où cela sera possible des préparations publiques unitaires des législatives.

    Il est en effet impossible d'accepter que les législatives ne soient que la copie de la présidentielle.


    Nous voulons que le plus grand nombre reprenne espoir.

    Le rôle de toutes les initiatives de discussion menées dans de nombreuses villes autour de  l’Appel des Cent pour préparer le 12 novembre, est plus important qu’on ne le croit : celles et ceux qui vont se soucier de plus en plus des élections sont les mêmes qui, à 76%, ne voulaient pas de la loi travail.

     

    Nous n’avons pas su mettre en échec les logiques de gestionnaires d’appareils politiciens anciens ou prétendument « nouveaux » ?

    Ce n’est pas une raison pour baisser les bras !

    Par la résistance aux politiques néolibérales et anti-démocratiques, nous lions la défense des revendications à la mise en perspective de la révolution démocratique.

    Même si nous ne remportons pas une victoire électorale, il nous faut avoir construit une force commune, qui évite la défaite ou la réduise le plus possible et qui dure.

    La discussion stratégique va inévitablement s'ouvrir sur les outils à mettre en œuvre contre une droite victorieuse.

    Nous ne sommes pas dans une société apathique et assommée, comme l’espérait Hollande.

    Nous sommes dans une société qui porte des dynamiques éruptives.

    Agissons au mieux dans les mois qui viennent !

     

    PCS! 28 octobre  2016


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