• Pour un printemps de la NUPES

    18 avril 2023

    Hendrik Davi GES

    A lire ici >>>>>


    votre commentaire
  • Philippe Poutou en Finistère Chateaulin et Carhaix

    le 25 avril 2023

     

     

    Ex-candidat du NPA à la présidentielle, Philippe Poutou sera au cinéma de Carhaix, le 25 avril 2023


    https://www.ouest-france.fr/politique/philippe-poutou/ex-candidat-du-npa-a-la-presidentielle-philippe-poutou-sera-au-cinema-de-carhaix-le-25-avril-2023-632a1bc0-de05-11ed-8fc1-343705cdae16



    L’ancien candidat à la présidentielle, Philippe Poutou, en dédicace à Châteaulin


    https://www.ouest-france.fr/bretagne/chateaulin-29150/lancien-candidat-a-la-presidentielle-philippe-poutou-en-dedicace-a-chateaulin-74fdfb74-dd0a-11ed-b05e-feb93315b60b


    votre commentaire
  • La Nupes à la recherche d’un nouveau souffle

    Beaucoup avaient prédit l’éclatement de la coalition, lancée il y a un an. En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, au cœur d’une crise politique historique, les partis qui la composent veulent lui faire franchir un cap.


     
     

    Après presque une année d’existence,

    la Nupes se cherche un nouveau souffle.

    La coalition rassemblant les principales forces de gauche pour la première fois depuis 1997 a vu le jour après l’accord définitivement conclu en mai 2022. Celui-ci avait surpris jusqu’à ses initiateurs, tant la campagne présidentielle s’était déroulée de façon éclatée, sans que les différents candidats de gauche ne s’épargnent avant le premier tour.

     

    Un an plus tard, alors que la mobilisation contre la réforme des retraites doit franchir une nouvelle étape face à la promulgation de la loi, le bilan de la Nupes et son avenir sont l’objet de débats.

    Dès ce week-end, dans le Journal du ­dimanche, le coordinateur de la FI, principal mouvement de la coalition, Manuel Bompard, a affirmé que « le bilan est bon » mais qu’il faut « approfondir » l’alliance. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a ­enchaîné, lundi, avec une tribune dans Libération où il estime qu’un « nouveau souffle s’impose ».

    Lors du congrès du Parti communiste à Marseille, son secrétaire national, Fabien Roussel, a proposé une réunion des quatre partis de la Nupes, « pour que tous les débats puissent être mis sur la table ».

     

    Du côté des écologistes d’EELV, le secrétaire national adjoint, François Thiollet, commence par saluer « une coalition qui a plutôt bien fonctionné sur la séquence des retraites ». « Même si c’est plutôt Le Pen qui profite des conséquences de la crise institutionnelle », déplore-t-il toutefois.

     

    « Des partis qui ont chacun leur autonomie »

    Au-delà de ces déclarations sur lesquelles tous pourraient s’accorder, il subsiste des désaccords ou, en tout cas, des perspectives différentes quant à ce que certains qualifient d’acte II de la Nupes. « Nous avons maintenu des échanges réguliers au sein de l’intergroupe, et seule la réintégration d’Adrien Quatennens au sein du groupe FI a pu provoquer quelques tensions », précise ainsi François Thiollet.

    Les déclarations de Fabien Roussel sur une Nupes qui serait « dépassée » également.

     

    Mais ce sont plutôt les débats sur l’organisation, la structuration, l’élargissement de la coalition qui révèlent des différences de vues.

    Manuel Bompard a ainsi relancé la proposition des insoumis de permettre des « adhésions directes » à la Nupes, c’est-à-dire sans passer par les partis qui la composent.

    Une idée rejetée par tous les autres. « Je n’en vois pas l’intérêt », explique le porte-parole du PCF. « La Nupes est une union constituée de partis qui ont chacun leur autonomie », rappelle Ian Brossat, dont le parti critique « la volonté hégémonique » de la FI. « La position commune est de laisser à chaque parti son indépendance », balaie également le socialiste Pierre Jouvet dans Libération.

    Chez les écologistes, tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde à ce sujet. Alors que la députée de Paris, Sandrine Rousseau, s’y dit favorable, François Thiollet, lui, rejette la proposition de Manuel Bompard : « Ça ne créera pas plus de cohésion entre nous, ça fera juste un grand parti politique. Notre approche est plutôt confédérale. »

    Ce qui les rassemble

    Autre point d’achoppement, les prochains scrutins, notamment les européennes. Les insoumis sont favorables à une liste commune, par souci de « cohérence » et de « crédibilité », disent-ils, en vue de la présidentielle de 2027.


    Les écologistes, lors de leur congrès, ont déjà ­écarté cette possibilité, ce que confirme à nouveau François Thiollet. « Notre projet européen est différent. Nous sommes des europhiles », justifie-t-il, excluant de ce fait une liste Nupes. Et si les communistes ont appelé à la création d’un « nouveau Front populaire » lors de leur congrès, ils ont remis à plus tard leur décision quant aux prochains scrutins.

    Pour autant, les partis de la Nupes, qui appellent tous à passer un cap, mettent aussi en avant ce qui les rassemble. Dans Libération, Olivier Faure souligne que « le rassemblement que nous avons constitué est un plancher, il ne doit pas devenir un plafond ».

    Mais comment ? Pour le communiste Ian Brossat, il faut regarder du côté de l’inter­syndicale et de la « France du travail ». « Le vrai sujet, c’est comment élargir le socle sociologique de notre union », estime le communiste, qui voit une « large marge de progression ».

    Le premier secrétaire du PS, lui, propose la création d’une « agora » de la Nupes, dans laquelle les différents partis de la coalition seraient mieux représentés aux côtés de syndicalistes, d’intellectuels, de responsables associatifs…

    « On a surtout besoin d’initiatives et de combats communs », répond Ian Brossat.

    Il reste la proposition de réunion, formulée par Fabien Roussel. Les autres formations politiques n’y sont pas opposées. « Il faut faire un bilan de la séquence des retraites et s’organiser pour la suite », acquiesce François Thiollet, « et construire sur ce qui nous réunit ».

    Il reste encore à fixer une date à cette rencontre.


    votre commentaire
  • NPA

    Après la validation de la loi,

    la mobilisation continue

    pour dégager Macron et sa réforme

    Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel vient de valider le projet de contre-réforme des retraites et de rejeter la proposition d’organisation d’un référendum d’initiative partagée.

    Après le 49.3, c’est un scandale démocratique de plus qui illustre une nouvelle fois la faillite de ces institutions faites pour servir les puissants.

    Ce  gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée nationale, il est illégitime et doit user massivement de la répression policière pour passer en force.

    Macron, un président mal élu ayant fait 21% des inscrits au premier tour de la présidentielle ;

    70% d’opposition au projet de loi sur les retraites ;

    des millions de personnes en grève et dans la rue depuis trois mois…

    Mais cette Ve République leur permet de passer en force contre la volonté populaire.

    Derrière la constitutionnalité du projet de loi se cache l’injustice sociale de la contre-réforme.

    C’est bien la preuve qu’il faut en finir avec ces institutions, qu’il y a urgence à organiser une assemblée constituante : pour un pouvoir des exploitéEs et des oppriméEs, issus des mobilisations sociales, pour changer radicalement un système à bout de souffle.

     

    Dans l’immédiat, la mobilisation doit se poursuivre car nous n’avons pas perdu.

    Nous pouvons infliger une défaite à ce pouvoir, grâce à un sursaut populaire, une nouvelle vague de colère dès ce soir, dès ce week-end, et une relance de la grève pour arrêter ce gouvernement de casseurs.

    Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée.

    Nous pouvons le faire de nouveau.

    Le NPA propose que toutes les organisations de gauche sociale et politique, du mouvement ouvrier – syndicats, partis, associations –  se rencontrent au plus vite pour construire  de telles perspectives, de façon unitaire.

    Dans ce cadre, nous défendons l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Élysée.

    Ce n’est qu’un début…

    Montreuil le vendredi 14 avril 2023


    votre commentaire
  • LDH - Ligue des Droits de l'Homme

    Henri Leclerc :

    “Tout le monde est un peu en insécurité

    après une telle déclaration de Darmanin”

     

    Pour le président d’honneur de la Ligue des Droits de l’homme, remettre en cause les subventions de l’association constitue clairement une menace pour les libertés. Il salue le rôle de contre-pouvoir des associations et s’inquiète de l’entêtement d’un gouvernement qui méprise l’opinion publique.

     

    "Si la défense des droits de l’homme devient un danger pour l’État,
    alors tout est possible.
    La loi Séparatisme pourrait même servir de prétexte à une dissolution", affirme Henri Leclerc,
    président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme.
     
     

    Que pensez-vous de la déclaration de Gérald Darmanin, qui suggère de réexaminer la subvention de l’État à la Ligue des droits de l’homme ?

    Darmanin vient dire “attention, si vous continuez à défendre les droits de l’homme, vous n’aurez plus de subvention”. C’est une menace. Un chantage. Une sorte de déclaration de guerre. À Sainte-Soline, les observateurs de la Ligue des droits de l’homme n’ont été que des lecteurs de la réalité. Je ne sais pas s’il s’agit d’une déclaration improvisée par un homme ou de quelque chose qui a été réfléchi par le gouvernement. Mais ce qu’il dit est grave.

     

    La Ligue des droits de l’homme est-elle menacée ?

    Même sans ces subventions, qui sont une petite partie de son budget, la Ligue ne mourra pas. Elle continuera, peut-être plus difficilement, mais elle continuera. Elle a reçu énormément de soutien, en 24 heures. De l’argent. Des adhésions. Les gens ne sont pas dupes. Un immense mouvement de solidarité s’est manifesté autour d’elle et la déclaration de Darmanin, d’une certaine manière, a renforcé l’autorité de la Ligue. Mais attention. Si la défense des droits de l’homme devient un danger pour l’État, alors tout est possible. La loi Séparatisme pourrait même servir de prétexte à une dissolution.

     

    Est-ce que, derrière la Ligue des droits de l’homme, d’autres associations peuvent se sentir visées ?

    Darmanin a ouvert une porte. Tout le monde est un peu en insécurité, après une telle déclaration. D’autant que le silence du gouvernement est assez impressionnant. J’imagine que les ministres, s’ils exprimaient un désaccord, n’auraient pas d’autre solution que de démissionner et qu’ils n’osent pas le faire. La discipline gouvernementale joue, sur ce sujet.

     

    Doit-on y voir un soutien à Darmanin ?

    Je ne peux pas le dire. En tout cas, c’est un silence de trop.

     

    En France, pays des droits de l’homme, le respect des droits ferait-il peur ?

    La question se pose. Quand Emmanuel Macron critique personnellement le dirigeant d’un syndicat parce qu’il ne s’est pas rallié à ses positions, cela ne dérange personne. Quand la Ligue des droits de l’homme documente les violences policières, rappelle les principes fondamentaux et lutte pour qu’ils soient respectés, on menace de lui couper les vivres.

    “La France n’est pas le pays des droits de l’Homme, c’est le pays de la déclaration des droits de l’homme”, dit Robert Badinter.

    Il a raison. Cela fait 120 ans que la Ligue des droits de l’homme dénonce les abus de pouvoir, cela fait 120 ans qu’elle est critiquée. Ce qui est nouveau, cette fois, c’est que cela se passe à l’Assemblée nationale.

     

    La Ligue des droits de l’Homme a toujours été dans le viseur du pouvoir ?

    Toujours. Quand elle naît, en 1898, c’est au moment où l’affaire Dreyfus semble perdue, au moment où le “J’accuse” de Zola est condamné par la justice française sur la base de mensonges. La Ligue s’est constituée dans cette bataille et, par la suite, s’est toujours opposée au pouvoir. Quand elle se bat pour réhabiliter les “fusillés pour l’exemple” de la guerre de 14, on la traite d’association épouvantable qui crache sur les soldats et qui défend les traîtres. En 1945, alors qu’elle se remet d’une dissolution et que son président a été exécuté par la milice, elle proteste contre la politique d’épuration immédiate et sauvage. Ça a toujours été comme ça.

     

    Les associations sont-elles importantes dans une démocratie ?

    Elles sont un fondement de la démocratie. Ce qui est important, c’est qu’elles ne traduisent pas seulement l’opposition d’une personne, mais qu’elles sont l’expression d’un collectif. Une association, ce sont des gens qui luttent, ensemble, pour des choses qui leur paraissent essentielles : la lutte pour la laïcité, la défense de la Loi de 1905, la dénonciation des excès de la police et de la justice, les problèmes sociaux, le sort des étrangers en France, la menace de l’extrême droite, etc. Ces combats-là sont ceux de la Ligue des droits de l’homme. Ces luttes engagent chacun en des lieux divers. Elles sont complètement publiques et soumises à la critique. D’ailleurs, la Cour des comptes examine chaque année les subventions que reçoit la Ligue.

     

     

    Ces combats s’accompagnent de la présence d’observateurs, sur le terrain…

    Leur rôle est de compléter les témoignages ou vidéos recueillies sur place. Certains d’entre eux ont fait l’objet de poursuites, comme à Montpellier en 2019, où une observatrice a été considérée comme une manifestante et interpellée. On nous dit que les violences policières n’existent pas, qu’elles sont le fait de quelques individus qui dérapent. C’est faux. Les observateurs peuvent en témoigner : il y a une stratégie du maintien de l’ordre qui provoque cette violence.

     

    Gérald Darmanin a également fustigé “le terrorisme intellectuel de l’extrême gauche”. Qu’en pensez-vous ?

    Il y a quelque chose de terrible à toujours opposer “les intellectuels”, ceux qui réfléchissent, au bon sens populaire qui voudrait condamner. C’est du grand classique, mais c’est n’importe quoi. Et ce n’est pas si simple.

    Regardez : le bon sens populaire, en ce moment, dit clairement qu’il est contre la réforme des retraites. Et pourtant, on ne l’écoute pas davantage.

     

     

    Finalement, est-ce qu’il ne faut pas voir, dans les propos de Gérald Darmanin, une tentative de politiser la Ligue des droits de l’homme pour essayer de la discréditer ?

    Là encore, ce n’est pas nouveau. Ceux qui protestaient contre la torture en Algérie étaient désignés comme des traîtres à la Nation. Quand nous prenions position contre les lois Pasqua, nous étions traités d’ennemis. Quand nous nous sommes indignés de l’évacuation des sans-papiers de l’église Saint-Bernard, on nous a accusés d’œuvrer contre la paix publique. Quand nous demandions le droit de vote des étrangers aux élections locales, nous étions les fossoyeurs de la démocratie. La Ligue a été créée contre la raison d’État. Cela provoque des réactions, c’est normal. Au mieux, on nous accuse d’être naïfs ou angéliques. Au pire, nous sommes complices des menaces qui pèsent sur nos concitoyens.

     

    Menacer de vous couper les vivres, c’est une première ?

    Nous avons eu quelques fois des difficultés à obtenir des subventions. Il est arrivé que des préfets protestent contre des subventions locales. Sur l’antenne d’une radio, un responsable politique m’a, un jour, accusé d’être “payé par l’État”. Mais une prise de position publique, à l’Assemblée, estimant que ces subventions supposent un alignement de nos positions sur celles du gouvernement : ça, vraiment, c’est une première.

     

    Ce gouvernement semble avoir du mal à supporter la critique.

    Notre démocratie a instauré, en son sein, des lieux de contre-pouvoirs. C’est le cas de la contrôleuse générale des lieux privatifs de liberté. De la commission nationale consultative des droits de l’homme. De la défenseure des droits. C’est aussi le cas des tribunaux, qu’ils soient judiciaires ou administratifs. Quand leurs décisions ou leurs avis sont critiques à l’égard de l’État, doit-on les considérer comme des ennemis ? Est-ce qu’on va reprocher aux tribunaux administratifs, que nous saisissons régulièrement, d’être au service du désordre ? La contradiction que porte la Ligue des droits de l’homme est une contradiction associative. Ce sont des citoyens qui s’engagent. Pas des ennemis de l’État.

     

    Ces dernières années, plusieurs lois sont venues réduire le champ des libertés individuelles et étendre le contrôle de l’État. A-t-on manqué de vigilance ?

    Vous avez raison. Au nom de la lutte contre le terrorisme, on a laissé se développer des moyens de contrôle de plus en plus fort qui s’appliquent, finalement, à tout le monde. La loi Renseignement, de Bernard Cazeneuve, est un chef-d’œuvre en la matière. Il est très difficile, ensuite, de revenir sur ces lois.

     

    Vous êtes très critique à l’encontre de la vidéosurveillance. Elle apparaît pourtant souvent comme un outil de protection, à l’encontre des violences policières.

    C’est vrai. La vidéosurveillance a permis de constater des exactions commises par l’État. L’écoute téléphonique, elle aussi, peut aboutir à de bonnes choses. Ce sont des bénéfices d’aubaine et c’est tant mieux. Mais je continue de penser que cette surveillance généralisée est une restriction des libertés.

     

    Êtes-vous inquiet ?

    Oui. Ce qui m’inquiète, c’est cette obstination têtue du pouvoir à ne pas entendre les corps intermédiaires et à mépriser l’opinion publique. C’est cette espèce de scission entre la volonté populaire et les décisions politiques, ce mépris de la volonté collective où seul est utile ce que dit le pouvoir. Je ne vois pas comment on va sortir de cette situation. Elle exacerbe des sentiments de révoltes.


    votre commentaire
  • Vie Nouvelle

    Mars Avril 2023


    votre commentaire
  • Association des Communistes Unitaires ACU

    Membres d'ENSEMBLE !

    31 mars 2023

     

    Un système à bout de Souffle

     

     

     

     

     Un système à bout de souffle

     

     La trajectoire autoritaire du gouvernement face aux mouvements populaires oblige à aller sur le fondamental pour modifier le rapport de forces.

    Le fondamental ?

    Regardons ce qu’il se passe en Italie, en Grèce, en Grande-Bretagne, en Corée du Sud ou en Israël...partout l’évolution du capitalisme entraîne ce type de dérive autoritaire.

    Mais on ne combattra pas cette dérive en défendant le système parlementaire.

    Elle est rendue possible par le système représentatif où l’on a pris l’habitude que parlementaires et gouvernants soient de fait indépendants de celles et ceux qui les élisent.

     

    Grave amputation de la citoyenneté que d’être dépossédé des délibérations et de la maitrise des enjeux du devenir commun.

    Et se réclamer de la « désobéissance » cela ne traduit-il pas que la normalité est d’obéir ?

    La dissociation des combats dans le champ social de ce qui se passe dans le champ politique découle d’une conception hétéronome du pouvoir.

    La structure étatique est conçue comme un organisme spécialisé rendant possible d’assembler abstraitement les diverses composantes d’un peuple tout en les mettant en extériorité des processus de cet assemblage.

    L’Etat ou les partis se substitue régulièrement au collectif.

    On évoque ainsi les politiques publiques comme un synonyme de l’Etat.

    Le mot « public » est abusivement assimilé à l’Etat particulièrement lorsque l’on parle de « puissance publique ».

    Pourtant, il suffit de parler d’opinion publique pour mesurer à quel point il n’y a pas de synonymie entre public et Etat.

     

    Le système représentatif finit toujours et partout par confisquer l’élan et les exigences du mouvement populaire : c’est vrai de la Révolution française à la Révolution Egyptienne de 2010 en passant par la révolution Russe de 1917 ou la Libération.

    Dans la mesure où la politique est devenue synonyme de sphère réservée aux partis et qu’elle fait appel à une confiance qui se refuse de plus en plus, le système représentatif est devenu un obstacle au passage à l’élaboration d’alternative.

    Préserver sa liberté de décider de ce qui concerne son propre devenir apparaît devoir éviter la politique.

    Au risque d’en rester à la dénonciation et au ressentiment de voir qu’elle n’est pas suivie d’effets ce qui peut ouvrir sur une pente vers des formules d’extrême-droite.

     

    Interroger la genèse.

                   

    La conception de ce système vient de loin.

    Il découle de la fondation de la République.

                       

    On oublie trop vite que Thiers et Mac-Mahon qui participent activement à la fondation de la Troisième République étaient des monarchistes ainsi que la majorité des élus qui optent pour ce choix.

    Les républicains « d’origine » étaient minoritaires.

    A ses pairs qui s’étaient étonnés qu’il s’engage sur la voie du suffrage universel masculin, Thiers rétorque :

    « outre que la demande est trop forte, 1830… 1848… 1871… n’en avez-vous pas assez d’être pris par surprise ? Le droit de vote sera le moyen de prendre régulièrement le pouls des classes dangereuses… ».

    Il poursuit en précisant que c’est aussi le moyen de dissocier les « élites républicaines » de ces « classes dangereuses ».

    Ce sont ces hommes qui optent pour le système représentatif.

    La stabilisation de la République est donc fondée sur l’éloignement du peuple de tout rôle délibératif et sur une dissociation de l’action sociale et de l’action politique qui va perdurer : en 1968, le mouvement impose la reconnaissance de l’action syndicale dans l’entreprise, mais évacue l’activité politique.

    Ce qui équivaut à intégrer comme normalité qu’on ne peut être citoyen et travailleur en même temps.

     

              Mais déjà auparavant, les acteurs de Thermidor qui se débarrassèrent des acteurs de l’An II, participèrent au Directoire en 1794 et pour beaucoup au régime de Napoléon.

    Ils n’eurent de cesse de contenir le peuple en dehors des possibilités d’interventions.

    Ecoutons Joseph Sièyès, pilier du Tiers Etat déclarant durant les séances de la Convention :

    « le peuple ne peut parler par lui-même parce qu’il n’a pas d’existence politique propre, il ne peut parler que par ses représentants ».

    Lisons Boissy d’Anglas en 1794[1] : 

    La Constitution de 1793 organise l’anarchie parce que

    « le pouvoir est trop faible et que les assemblées primaires [de quartiers] livrées au suffrage universel, sont une des principales sources d’anarchie parce qu’elles y concentrent un pouvoir important et que le peuple y est constamment délibérant (…) seuls les meilleurs [étymologiquement une aristocratie] sont aptes à gouverner.

    Ceux qui possèdent une propriété sont attachés aux lois qui la protègent, à la tranquillité qui la conserve et qui doivent à cette propriété et à l’aisance qu’elle donne l’éducation qui les a rendus propres à discuter avec sagacité et justesse les avantages et les inconvénients des lois… »

     

    Ainsi le peuple est souverain mais seulement dans la mesure où tout se fait en son nom et sans lui.

    Selon Cabanis

    « le vrai système représentatif où tout se fait au nom du peuple et pour le peuple ; rien ne se fait directement par lui ; il est la source sacrée de tous les pouvoirs mais il n’en exerce aucun … le peuple est souverain mais tous les pouvoirs dont sa souveraineté se compose sont délégués… ».

    Ce qui faisait dire au Jacobin Pétion que selon eux,

    « on était citoyen juste le temps de désigner à qui on doit obéir ensuite ».

    Pour tous les Thermidoriens, il est grand temps que

    « la Révolution s’arrête ».

    Pour saisir les enjeux de classes, il faut savoir qu’en 1795, le gouvernement a abolit une loi de 1793 qui interdisait la création des sociétés financières.

     

                 A la différence de 1793 et 1848, l’innovation de la 3ème République a été la dissociation entre République et Révolution.

    La Révolution serait devenue inutile puisque la République était définitivement acquise.

    Après la Commune ce fut même la République CONTRE la révolution.

    Le corolaire a été de faire de toute conflictualité une anomalie, renvoyant le rôle politique du peuple aux seules élections.

    Toute autre forme d’accès à la politique n’est que de l’ordre d’un droit strictement individuel à avoir ses opinions.

    On retrouve toute l’ambiguïté de la République une et indivisible :

    à la fois terreau des services publics et terreau de la collaboration de classes avec les nantis.

    Contrairement à ce qu’avaient prôné les révolutionnaires de 1871 et ceux de Février 1848 et après leur défaite, la sphère du travail est isolée du politique. 

    L’historiographie gomme le fait que les grands moments qui ont débouché sur des transformations structurelles de la société ont toujours été des moments de rupture de la « normalité institutionnelle ».

    On s’arc-boute pour défendre l’héritage social du CNR en oubliant que la démarche du CNR est d’abord un modèle d’insurrection politique au sens où le peuple rassemblé se substitue à l’Etat et aux élites qui ont failli.

    Les formes de la subversion peuvent varier suivant le contexte mais ce qui demeure une constante est le fait que le mouvement populaire doive se substituer à l’État pour réaliser des changements politiques.

    Dès que le champ institutionnel reprend ses droits, tout rentre dans l’ordre et ces acquis sont contestés : la première attaque contre la Sécu date de 1947.   

     

            Après l’écrasement de la Commune de 1871, c’est sur fond de défaite du mouvement ouvrier que la normalité politique se développe et se poursuit encore aujourd’hui.

    Le regard du mouvement ouvrier sur ce qu’il considérait être l’échec de l’insurrection le pousse à choisir la voie parlementaire et étatiste.

    Lénine lui-même confond écrasement dans le sang de la Commune et échec de la Commune.

    Je ne sais pas ce qu’aurait donné la poursuite de l’expérience mais la Commune n’a pas échoué, elle a été écrasée.

    L’URSS n’a pas été écrasée dans le sang, elle a échoué.

    Regrettable confusion.

     

    Cette conception a finalement dominé lors de la constitution de la Seconde, la Troisième Internationales et de la Quatrième.

    Elle fait de l’étatisation de la politique l’évidence qui va servir de colonne vertébrale à la suite.

    Elle réduit la question du pouvoir à comment « prendre l’Etat », et sans vraiment aborder d’autres formes de pouvoir possibles.

    Pourtant Marx trouvait qu’un des intérêts de la Commune était de ne pas avoir cherché à prendre le pouvoir d’État tel qu’il est mais d’avoir exploré d’autres conceptions, à savoir comment le peuple à travers son intervention et son organisation autonomes pouvait lui-même se transformer en lieu et force de pouvoir.[2].

               

    Ainsi nous héritons de la République sans la démocratie,

    « démocratie » disait le Conventionnel Cabanis

    « purgée de tous ses inconvénients dans la mesure où la classe ignorante n’exerce plus de pouvoir ».

    On ne le lui fait pas dire. 

      

    Dégager la politique de tout enfermement institutionnel et étatique est devenu un verrou et peut-être LE verrou de la situation actuelle.

     

     

     


    [1]  Cité parMarc Belissa et Yannick Bosc in le directoire/ La République sans la démocratie Ed. La fabrique

    [2] Karl Marx : Les luttes de classes en France. Editions sociales


    votre commentaire
  • Association des Communistes Unitaires

    Membres d'Ensemble !

     

     

    Ni 49-3,

    ni matraque :

    référendum !

     

     

    Un bras d’honneur : c’est ce que Macron et son gouvernement, totalement isolés, viennent d’adresser au peuple qui depuis 3 mois se soulève pour le retrait de la contre-réforme des retraites rejetée par 70 % des citoyen·ne·s, 90% des salarié·e·s.

     

    Et ils nous font des leçons de démocratie !

     

    Imposer ce nouveau recul de nos droits sociaux par le 49-3 est un véritable coup de force et une nouvelle étape de dérive autoritaire voire totalitaire.

    Une rengaine insupportable se répand sur les plateaux télé et au plus haut niveau de l’état pour dire au peuple qu’il ne peut décider par lui même de son destin.

    Ce déni de démocratie s’accompagne de l’intimidation par les violences policières.

    Ne laissons pas passer !

     

    Au delà de la réforme des retraites, ce qui se joue c’est la démocratie.

     

    Quand on observe ce qu’il se passe en Italie, en Grèce, en Grande-Bretagne ou en Israël, on voit vite que l’évolution du capitalisme entraîne ce type de dérive autoritaire rendue possible par un système dit représentatif où parlementaires et gouvernants sont de fait indépendants de celles et ceux qui les élisent.

     

    Que reste-t-il au peuple pour faire valoir ses droits ?

     

    Le système représentatif ne fonctionne plus.

     

    En même temps une fenêtre s’ouvre avec l’exigence de l’intersyndicale d’une consultation citoyenne, et le RIP proposé par plusieurs députés.

     

    9 mois de débat peuvent être l’occasion de passer concrètement du social au politique, du refus et de la dénonciation du système aux solutions porteuses d’un dépassement du capitalisme.

    Le moment est venu d’inventer de nouvelles formes démocratiques comme le RIC, Référendum d’Initiative Citoyenne déjà porté par les Gilets Jaunes.

    Cette proposition majeure, n'est pas la chose du parlement comme c’est le cas du RIP.

    Le recours au RIC est le contraire de la délégation de pouvoir.

    Il permet notamment aux citoyen·ne·s de proposer une ou des lois, d'en demander l’abrogation, de révoquer des élus, de modifier la Constitution …

     

    On ne peut s’en tenir à ne pas reculer l’âge de départ à la retraite au-delà de 62 ans.

    Ce qui s’exprime dans les manifestations va bien au delà, y compris dans la remise en cause du système capitaliste qui nourrit actionnaires, dividendes et milliardaires.

    La loi doit affirmer que la protection sociale et les retraites doivent être financées par la valeur ajoutée par le travail en fonction des besoins et avant toute distribution éventuelle de dividendes aux actionnaires.

     

    C’est au mouvement qui va se poursuivre pour gagner le retrait qu’il appartient de franchir les limites entre le refus et l’élaboration de solutions alternatives.

    Le mouvement social est l’héritier du CNR (Conseil National de la Résistance) qui a pensé la protection sociale.

    Il ne peut y avoir de tabou.

    C’est dans des assemblées du mouvement social que devrait s’écrire la loi soumise à référendum, puis dans un processus démocratique à définir, il s’agira de construire un consensus à l’échelle nationale.

     

    Association des communistes unitaires


    votre commentaire
  • L’attitude de La France insoumise

    peut-elle mettre la Nupes en danger ?

    La stratégie de radicalité parlementaire de La France insoumise et les remous au sein du mouvement fragilisent la Nupes alors que ses partenaires de gauche appellent à un « acte II » de l’alliance.

    Ouest-France >>>>>


    votre commentaire
  • LFI, le parti aux trois adhérents :

    plongée au cœur du fonctionnement de ce mouvement

    INFO LE PARISIEN. Organisée sous la forme d’un mouvement « gazeux », la France insoumise ne compte en réalité, selon nos informations, que trois adhérents au sens juridique. Un statut au cœur des critiques sur la démocratie interne du mouvement.

     

    Le Parisien Abonnés >>>>>


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique