• Face à la violence, le gouvernement dégaine l’argument sécuritaire

    Face à la violence,

    le gouvernement dégaine l’argument sécuritaire

     
    Mardi 20 Octobre 2020

    Le Conseil de défense souhaite renforcer la sécurité des établissements scolaires.

    Pour les enseignants, « ce n’est pas la bonne réponse ».

     

    À la rentrée, plus de sécurité.

    Deux jours après l’attentat qui a visé un professeur d’histoire-géographie dans un collège à Conflans-Saint-Honorine, vendredi 16 octobre, les établissements scolaires ont reçu de la part du Conseil de défense, présidé par Emmanuel Macron, une promesse aux accents sécuritaires.

    La sûreté des établissements scolaires et de leur environnement devrait être renforcée pour la rentrée du 2 novembre.

    Comment ?

    Difficile de le savoir pour l’instant, l’Élysée s’étant contenté de préciser que des mesures doivent être arrêtées d’ici quinze jours.

     

    Cette première adresse aux établissements scolaires,

    censée rassurer une communauté éducative profondément ébranlée par l’assassinat de Samuel Paty, suscite d’ores et déjà l’inquiétude d’une partie de la profession.

    Pour Nada Caldera, cosecrétaire nationale de la fédération SUD éducation, « la surenchère sécuritaire n’est pas la bonne réponse ».

    Cette enseignante en collège souhaiterait plutôt le renforcement « des moyens et des équipes » dans les établissements, plutôt que celui « du contrôle et de la répression », qui « n’apaisera pas la situation ».

     

    L’Élysée a également affirmé sa volonté de mener rapidement des «actions concrètes » face aux incitations à la haine en ligne.

    Si la secrétaire générale du syndicat enseignant Snes-FSU a reconnu sur France Info un « impact » des réseaux sociaux sur les élèves, elle a appelé à « ne pas (les) diaboliser », arguant qu’il s’y passait « aussi des choses positives ».

     

    Minute de Silence...

    Parallèlement aux annonces du Conseil de défense, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a promis qu’une minute de silence serait observée à la rentrée par les élèves du primaire à la terminale.

    Il a également évoqué la mise en place d’un travail pédagogique, assorti d’ « un cadrage national, strict, puissant et fort ».

    Le ministre a reçu, samedi 17 octobre, aux côtés de Jean Castex, les organisations de parents d’élèves et les syndicats enseignants « pour regarder ensemble toutes les réponses appropriées ».

     

    Là encore, difficile d’en savoir plus sur ces « réponses ».

    Sur Twitter, Jean Castex a notamment promis que

    « les enseignants continueront à éveiller l’esprit critique des citoyens de la République (…)».

    Des déclarations qui laissent, là encore, Nada Caldera sceptique.

    « La première réponse serait de faire confiance aux enseignants et aux enseignantes, plaide-t-elle, nous connaissons nos élèves, nous savons évaluer et user des bons mots pour leur expliquer les choses. »


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