• Et maintenant, comment reconstruire à gauche ? Après la tempête par Pierre Zarka

    Et maintenant,

    comment reconstruire à gauche ?

    Pierre ZARKA

    " Après la tempête "

     

     

    Association des Communistes unitaires/Ensemble

     

    La réactivité d’abstentionnistes du premier tour des régionales dit que nous ne sommes pas face à une irrésistible attraction du FN mais d’abord devant une panne de perspective transformatrice.

     

    Celle-ci provoque l’abstention qui, loin d’être de la passivité, est le refus de jouer un jeu fait pour être berné.

    Le FN surfe sur le ressentiment provoqué par les promesses jamais tenues et l’exaspération, mais aussi sur le fait qu’aucune force qui se réclame d’une alternative n’en porte les contours.

    Continuer, c’est lui laisser la voie libre.

    Et si le fond du problème, c’était d’abord nous ?

     

     

     

    Un autre avenir pour un autre présent.

    Le retard stratégique des années 1980 et 1990 nous a poussés à réviser à la baisse nos ambitions.

    Passer du socialisme à la française à reconstruire la gauche est un recul.

    Sans vision du but, le présent est sans boussole.

    Nous voulons relancer l’emploi et au nom du réalisme, nous éludons la question de l’appropriation collective des leviers de l’économie.

    Or quiconque a subi une fermeture d’entreprise sait que sans pouvoir sur l’entreprise, cela est vain.

    Nous voulons défendre la Sécurité sociale mais sans en faire un principe de base pour toute la société et nous nous heurtons à l’argument du coût.

    L’agir a besoin d’inclure la conceptualisation des contours d’une autre société.

    Elle valide les revendications et dépasse les particularités.

    On pense trop qu’une alternative se révélerait comme la conclusion au bout d’une succession de transformations.

    Mais ces transformations ne pourront se faire que si nous concevons que partager un but émancipateur stimule la combativité.

     

     

     

    La construction de grandes lignes d’une autre conception cohérente de la société à partir des différentes actions est la clé de toute évolution du rapport des forces.

    Elle met déjà le peuple en situation de prendre conscience de ses capacités.

    Si les rapports entre action et pensée ne sont pas mécaniques, les gens agissent en gros en fonction de leurs pensées.

    Avant de devenir réalisable, un objectif qui casse la logique capitaliste, et seulement dans la mesure où il la casse, devient mobilisateur par la visibilité d’une nouvelle crédibilité.

    Or aujourd’hui, les forces anticapitalistes apparaissent comme des bricoleurs, regrettant un passé révolu.

     

     

     

    Une autre conception de la démocratie, donc de la politique.

     

    Un grand nombre d’hommes et de femmes savent que la société ne peut plus demeurer ce qu’elle est et sont dans l’attente d’autre chose.

    Ils ont du mal à le formuler, mais l’attente est là.

    Les réduire à un rôle de supporteurs, c’est passer à côté du réel.

    Il y a des milliers d’actions, de discussions qui pourraient devenir le creuset où se forgent des éléments d’alternative, pour peu que les forces organisées se dégagent d’une normalité qui rend impossible de passer de ces actions et discussions à la politique.

    L’enfermement dans le système représentatif limite le rôle des citoyens à être électeurs et pour le reste les met en extériorité de la politique.

    Viser l’émancipation humaine implique un cheminement qui soit déjà lui-même de l’émancipation.

    Nous n’avons le pouvoir que le temps passé dans l’isoloir pour désigner ceux auxquels il faut ensuite obéir.

    L’Histoire montre que lorsqu’un mouvement populaire, après avoir provoqué des changements, confie la suite à l’État, dans le meilleur des cas, il n’y a pas de suite et le plus souvent les transformations acquises sont battues en brèche.

    Cette démarche délégataire est obsolète, au regard du bilan des quarante dernières années et de la manière dont les gens veulent vivre.

     

     

     

    Tant que nous cheminons essentiellement d’élection en élection, faisons des tractations entre partis, élaborons entre experts qui pensent, parlent, font à la place des intéressés, nous excluons de fait ces derniers et nourrissons scepticisme et ressentiment.

    Il est urgent de subvertir des règles qui paraissent évidentes.

     

    Il nous manque d’oser lancer un grand chantier public pour définir la société et une conception de la politique qui brisent le carcan idéologique qui nous enserre.

     

    http://www.humanite.fr/et-maintenant-comment-reconstruire-gauche-9-596719

     

    http://www.humanite.fr/et-maintenant-comment-reconstruire-gauche-9-596719

     

    Et maintenant, comment reconstruire à gauche ?

    http://www.humanite.fr/search/comment%20reconstruire%20la%20gauche%20%3F


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