• Résolution du Collectif National d'Ensemble !
    23 et 24 septembre 2023
     


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  • "Abaya" est le mot arabe signifiant "robe"...

    Abaya,

    ne laissons pas instrumentaliser la laïcité

    Pierre KHALFA

    Ancien coprésident de la Fondation Copernic, membre du Conseil scientifique d'Attac.

    2 septembre 2023

     

    La question de la laïcité revient sur le devant de scène avec l’interdiction du port de l’abaya à l’école.

    Outre la diversion par rapport aux problèmes que rencontrent nos concitoyen.es et un clin d’œil vis-à-vis de l’électorat de droite et d’extrême droite, cette annonce a pour le gouvernement le mérite de semer le trouble à gauche où certains ne veulent pas être pris en défaut de laïcité.

     

    Une fois de plus la question de la laïcité revient sur le devant de scène avec l’interdiction du port de l’abaya à l’école.

    On aurait pu penser qu’il y avait d’autres priorités à mettre en avant comme le manque persistant d’enseignant.es, les classes surchargées, les inégalité sociales qui se développent et pèsent sur l’avenir de nos enfants.

    On aurait aussi pu penser qu’après les mouvements de révolte qui ont touché les banlieues, les priorités auraient été autres qu’une nouvelle mesure qui sera inévitablement vécue comme vexatoire.

    Mais non, le gouvernement a décidé d’une annonce choc : l’abaya, voilà le problème qu’il faut traiter sans attendre, alors même que ce phénomène reste marginal, touchant 145 établissements sur les 55 000 établissements scolaires concernés.

    Outre la diversion bienvenue par rapport aux problèmes que rencontrent nos concitoyen.es et un clin d’œil vis-à-vis de l’électorat de droite et d’extrême droite, cette annonce a pour le gouvernement l’immense mérite de semer le trouble à gauche où certains ne veulent pas être pris en défaut de laïcité.

    Il faut donc une fois de plus revenir aux fondamentaux en la matière.

     

    La loi de 1905 impose une séparation de l’État et du religieux.

    La loi garantit le libre exercice des cultes et permet l’expression individuelle et collective du religieux dans l’espace public.

    Ce dernier n’est pas neutre, il est un espace de liberté qui peut accueillir, dans le respect des lois en vigueur, les manifestations des convictions politiques, syndicales, associatives et religieuses.

    Les individus peuvent manifester dans la façon dont ils s’habillent leur conviction religieuse.

    Ce sont les institutions publiques, comme par exemple l’école, qui doivent être laïques, pas les individus.

    La loi de 2004 est une entorse à ce principe puisqu'elle empêche l'expression des convictions religieuses individuelles en indiquant que « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit ».

    Elle était justifiée par ses promoteurs par le fait qu'il y avait un risque de prosélytisme vis-à-vis de mineurs qui ne seraient pas en situation de se protéger de ce type d'action, ce qui explique que la loi ne s’applique pas dans les universités où les étudiants sont majeurs.

     

    Malgré une formulation générale, c’est le voile et la religion musulmane qui sont visées au premier chef.

    L’argument du prosélytisme peut s’entendre mais il est, de fait, de faible portée car les adolescentes ont une vie après l’école.

    Les filles remettent leur voile à la sortie de l’école et elle le font d’autant plus qu’elles ont ainsi le sentiment de s’affirmer face à une interdiction.

    Des adolescentes non-voilées fréquentent donc des filles voilées.

     

    Comment cependant décider que tel ou tel vêtement manifeste « ostensiblement une appartenance religieuse » ?

    L’abaya n’est pas à l’origine un vêtement religieux mais un vêtement traditionnel porté dans certaines pays de religion musulmane.

    Au nom de quoi le gouvernement a décidé de lui conférer un caractère religieux avec pour conséquence paradoxale d’enfermer les adolescentes qui le portent dans cette interprétation ?

    On voit bien alors que la définition du signe religieux ostensible est un ensemble infini, tout signe pouvant en théorie être interprété de cette façon.

    Mais surtout, comment savoir qu’une adolescente portant une robe ou une jupe longue, un bandana, etc. manifeste ostensiblement une appartenance religieuse ?

    La réponse coule de source : par le faciès et le nom.

    Outre le sexisme de mesures qui touchent essentiellement des femmes, la mise en place d’une police du vêtement ne peut qu’aboutir à stigmatiser une partie des jeunes que l’on renvoie a priori à une religion censée posée problème, l’islam.

     

    La lutte contre l’intégrisme religieux, quel qu’il soit, est absolument nécessaire.

    Les idées portées par l’intégrisme religieux sont contraires à toute perspective d’émancipation, particulièrement celle des femmes, et à l’existence même d’une société démocratique. 

    Dans ce combat, l’école a un rôle à jouer en la matière. Elle doit le faire par la qualité de l’enseignement qu’elle donne, par le dialogue que le corps enseignant doit mener avec les élèves.

     

    C’est se leurrer que de croire que ce combat se joue dans la « bataille du vêtement ».

    L’intégrisme religieux se nourrit de l’islamophobie, des discriminations et des violences policières.

     

    C’est en promouvant pratiquement dans la réalité sociale les valeurs de solidarité, d’égalité, particulièrement entre les femmes et les hommes, et de justice sociale que l’intégrisme religieux sera combattu.

    C’est le sens des marches organisées partout en France le 23 septembre à l'appel de très nombreuses organisations associatives, syndicales, politiques et des collectifs militants des quartiers populaires.

     

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    Quelques précisions complémentaires
     
    Par Laurent Levy
    Ensemble
     
     
    D'abord, parler de l'abaya est déjà un problème.
     
    Il n'y a pas de vêtement spécifique qui s'appellerait ainsi.
     
    "Abaya" est juste le mot arabe signifiant "robe".
     
    Une "abaya courte" est une robe courte (même si souvent, on lui donne un autre nom, comme "dress" ou "roba", etc.)
     
    Bien sûr, dans les pays où l'on parle l'arabe, l'usage, la tradition est de porter des vêtements longs.
     
    Et porter une abaya est porter une robe "à l'arabe" - étant observé que la robe traditionnelle au Maroc n'est pas la même qu'en Irak, qui n'est pas la même qu'en Egypte, qui n'est pas la même qu'en Arabie Saoudite.
     
    Et il existe toute une gamme de créations de mode, avec des robes dessinées dans des styles relativement divers, et ce dans tous les pays arabes.
     
    Les catalogues de robes, sous le nom d'abaya, sont des vêtements assez variés, présentés - soit dit en passant - indifféremment par des modèles portant ou ne portant pas par ailleurs de foulard (de même que les tenues avec tunique et pantalon, au demeurant).
     
    Autrement dit l'abaya n'est pas une "tenue islamique".
     
    C'est un effet de mode, qui comporte sans doute un aspect identitaire de tenue "à l'arabe".
     
    Les plus âgés se rappellent sans doute qu'il était mal vu d'aller au lycée en blue jean.
     
    On a affaire ici à une "simple" police du vêtement.
     
     
    Par ailleurs, le fait de traquer les robes trop longues, ou trop amples, est devenu depuis de nombreuses années dans certains lycées quelque chose de routinier : lorsque des élèves portent le foulard à l'extérieur du lycée (mais l'enlèvent en y entrant pour se conformer à la loi) on leur chicane la longueur ou la largeur de leurs robes, au motif que si elles portent cette tenue, c'est parce qu'elles portent par ailleurs le foulard (ce qui est souvent vrai) et qu'ainsi leur tenue reste marquée de façon "religieuse" (ce qui est faux, puisque des femmes par ailleurs religieuses portent souvent des tenues différentes, par exemple des pantalons, généralement eux-mêmes assez larges), mais il est clair que s'entremêlent là des considérations esthétiques, une réticence à faire voir leurs "formes", le goût de tenues "orientales", etc., dans un faisceau inextricable de motivations les plus diverses.
     
    Les robes longues vendues sous le nom d'abaya sont par ailleurs généralement bon marché, ce qui explique également leur multiplication.
     
     
    Le fait est que cette traque aux robes longues est liée aux difficultés d'application "stricte" de la loi de 2004, la notion de "signes religieux" étant particulièrement lâche et imprécise ; et même si la jupe plissée et le serre-tête ne sont jamais (on se demande pourquoi) considérés et réprimés comme "signes" catholiques, les chefs d'établissements soucieux d'un respect rigoureux de la loi de 2004 ont parfois sollicité du ministère des interprétations leur permettant d'agir.
     
     
    En réalité, ce à quoi l'on a affaire est précisément les conséquences presque normales de cette loi absurde.
     
    Demander son abrogation permettrait sans doute de rediscuter le fond des choses, et de ne pas s'enfermer dans le genre de débat mortifère auquel nous faisons face.
     
    D'un point de vue "com", l'idée de stigmatiser l'abaya (c'est à dire la robe inspirée par les modes en cours dans les pays arabes) est certainement géniale.
     
    C'est autrement plus facile que de stigmatiser les robes trop longues ou trop amples : on met sur cette chose un mot bien exotique, bien inquiétant, bien arabe, et l'on fait vagabonder les imaginaires orientalistes et racistes avec allégresse.
     
     
    N'oublions pas à quel point les débats empoisonnés, vite devenus incontrôlables, qui ont accompagné l'élaboration et l'adoption de la loi de 2004 ont permis le développement impétueux du racisme islamophobe, et en définitive ont favorisé l'envol électoral de l'extrême-droite et l'extrême-droitisation du spectre politique.
     
    Le piège tendu par ce débat est hautement politique. La droite macronienne n'a certes pas oublié comment il a pu déchirer la gauche et la société, offrant un dérivatif pernicieux aux débats politiques de fond, défigurant au passage la tradition laïque de notre pays.
    3 septembre 2023

    Laurent Lévy

     

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    A lire ...

    " Ces abayas qui dévoilent le racisme "

    Les manœuvres racistes et islamophobes passent trop souvent pour une simple diversion de la part des gouvernants. Mais il s'agit d'un procédé beaucoup plus complexe et profond. Nous allons tenter ici une analyse pour essayer de saisir le caractère réel de ces postures et surtout tenter de voir quelle riposte on pourrait apporter qui soit lucide et conséquente.

    Jadran Svrdlin >>>>>> Blog perso Médiapart


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  • Débat

    Ré-inventer la politique :

    une visée de rupture radicale avec le capitalisme

    un chemin du plus large rassemblement

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  • ENSEMBLE !

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    Août Septembre 2023


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  • Communiqué d'Ensemble!05-PACG

    Hautes Alpes

     

    Sur la candidature des Régions AURA et PACA

    aux J.O d’hiver de 2030

     

     

    Wauquier et Muselier croient bon d’engager leur région dans une candidature pour accueillir les J.O d’hiver en 2030. Nos deux compères pensent profiter de l’engouement sur-joué pour les JO de Paris en 2024 pour rendre populaire leur démarche. S’ils obtiennent l’organisation des JO d’hiver en 2030, ceux-ci interviendront l’année d’après les Jeux d’hiver asiatique en 2029 en Arabie Saoudite ! La symbolique sera très forte : Arabie Saoudite, AURA, PACA même combat contre les enjeux climatiques.

    Ce projet a-t-il un sens alors que nous vivons un intense réchauffement climatique ? La réponse a l’évidence, est non ! Vue la hausse constante des températures restera-t-il de la neige ? Déjà les stations de moyenne montagne ferment et démontent leurs installations, les glaciers ont perdu un tiers de leur volume, la sécheresse menace de façon constante, et comme on dit dans les Alpes :« il n’y a plus d’hiver » ! Faudra-t-il des usines à neige ou bien la faire venir de l’Himalaya ? Ce déni incompréhensible de la situation par nos élu·es est irrationel alors que les risques climatiques ne peuvent que s’accroître.

     

    Il va falloir accomplir des travaux pour préparer les sites, améliorer leurs accès, (par exemple prolonget l’autoroute au-delà de Gap, construire de nouveaux hôtels, etc..). Nous allons faire face à des « Grands Travaux Inutiles », qui vont détruire des biotopes fragiles, compliquer la vie des habitants qui sont déjà en panne de logements et les nouveaux profiteront aux touristes alors qu’actuellement les régions AURA et PACA sont incapables de loger les saisonniers.

     

    Nous ne parlons même pas du coût financier. Les JO se font toujours à perte, c’est-à-dire conduisent à un endettement qui sera massivement comblé par les impôts des non pratiquant·es des sports de montagne.

    La résistance s’organise : à Embrun les 15, 16 et 17 septembre, trois jours de manifestations et de lutte contre ce projet insensé sont en train de s’organiser.

    La Montagne entre en rébellion : oui à l’accueil digne des personnes en migration, non à l’accueil de grands travaux inutiles, oui à la lutte contre le réchauffement climatique, non à un programme insensé qui ne servira que les banques et les riches ! Notre choix est clair : tout pour que la planète reste habitable.

     

    Ensemble!05 - PACG


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  • Déclaration politique

    du Collectif National d'ENSEMBLE !

    11 Juin 2023


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  • Ensemble !

    Collectif National

    des 10 et 11 juin 2023

    Bulletin de Débats n° 2

     


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  • Ensemble !

    Collectif National

    des 10 et 11 juin 2023

    Bulletin de Débats n° 1


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  • Ensemble ! Flyer 6 juin 2023

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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