• Ensemble !

    Note N° 9 – Janvier 2022 :

    Note du groupe de réflexion sur la crise sanitaire

    « Face à Omicron, un gouvernement discrédité »

    Un gouvernement en échec

    qui continue à détruire l’hôpital public

     

     


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  • « Propriété privée des brevets et égoïsme sanitaire,

    un crime contre la santé de l’humanité »

     

    # 8 - Décembre 2021 : 

    note du groupe de réflexion sur la crise sanitaire d’Ensemble

     

    La pandémie du covid continue ses ravages sur la planète et les vagues de contamination se succèdent.

    Fin 2021 le chiffre de 3,5 millions de morts est évoqué au plan mondial, sur la base des déclarations officielles des Etats.

    Mais l’ OMS estime que ce chiffre est  sous-estimé de moitié.

    Depuis octobre 2020 c’est au moins 10 000 morts par jour dans le monde.

     

    La pandémie continue et ce que l’on pouvait craindre s’est produit : l’émergence des  ‘’variants’’ est venue compliquer la situation sanitaire internationale, en particulier dans les pays les plus pauvres qui sont dépourvus d’une couverture vaccinale suffisante.

    Le risque de qu’ils apparaissent et qu’ils soient plus contagieux et/ou plus pathogènes y est plus grand, et quoiqu’il en soit le faible taux de vaccination des populations, qui s’ajoute aux autres facteurs de fragilité sanitaire, les surexpose aux effets morbides de la pandémie.

     

    Celle-ci fait plus de dégâts dans les pays du Sud à faibles revenus qui n’ont pas accès aux masques, tests, équipements (respirateurs…) et traitements anti-covid, et qui sont dépourvus des moyens de vacciner largement leur population.

    Population qui en outre vit dans les conditions sanitaires les plus défavorables (logement, alimentation, système de santé et accès aux soins en général).

    Comme en écho, dans les pays ‘’riches’’ du nord de la planète, ce sont les classes populaires, les premiers et premières de corvées, qui payent le plus lourd tribut à la maladie.

    Les inégalités sociales (conditions de vie, de transport ou de travail) jouent là aussi un rôle important dans l’exposition différenciée au virus et dans les conséquences de l’infection. .

     

    Enfin, contrairement à l’idée qui circule encore parfois, l’infection grave n’est pas ‘’réservée’’ aux personnes âgées et aux personnes fragilisées par des comorbidités.

    Ainsi en France depuis mars 2020, 23% des patients hospitalisés appartiennent à la tranche d’âge des 45/64 ans.

    Parmi elles 40% sont en soins critiques.

    Parmi les décédé.es du SARS-Cov 2,

    25 % ne présentaient pas de comorbidité et 27 % avaient moins de 75 ans.

     

    L’accès aux vaccins pour tous et toutes demeure donc un facteur clé de la lutte contre la pandémie et de la protection de la santé des populations.

    L’extension rapide de la couverture vaccinale au plan mondial, et notamment dans les pays démunis de vaccins où le virus circule activement, est une priorité d’abord pour protéger les populations concernées, surexposées, et  pour ralentir la circulation virale et contenir l’apparition de nouveaux variants.

     

    Egoïsme sanitaire et apartheid vaccinal

    Or, au plan mondial c’est à un véritable apartheid vaccinal, produit de l’égoïsme sanitaire des plus riches et des logiques hyper-capitalistes qui gouvernent la santé au plan mondial, et notamment les labos, auquel nous assistons depuis le début.

    Ainsi, 80% des doses vaccinales produites ont été livrées à des pays du G20, et 75% des injections ont été réalisées dans 10 pays seulement, parmi les plus riches évidemment.

    Pendant ce temps en Afrique, 3 à 4 % seulement de la population a eu accès à la vaccination et le dispositif Covax, fondé sur la charité, avec seulement 261 millions de doses, est un échec.

     

    Tout cela pour continuer de satisfaire les appétits financiers et préserver les intérêts de quelques laboratoires privés qui ont, pour développer leur solution vaccinale, bénéficié largement de la recherche et de l’argent publics.

    Ces laboratoires profitent de leur position de monopole pour faire du chantage aux états pauvres en matière de tarifs, et font payer plus cher à ces dernier leurs doses vaccinales.

    Ainsi le Botswana s’est vu « proposer » l’approvisionnement en vaccin Pfizer au tarif de 29 euros la dose contre 19 aux pays de l’UE !

     

    Un gigantesque scandale financier et fiscal

    Pourtant les profits des grandes firmes détentrices des solutions vaccinales ARN contre le Covid sont déjà astronomiques.

    1500 dollars par seconde !

    55 milliards de revenus pour Pfizer et Moderna en un an.

    Les grandes sociétés du big pharma, avec le soutien de l’Union Européenne, du Canada, de la Suisse et du Japon, s’accrochent à leurs bénéfices et défendent leur monopole vaccinal sous le prétexte commode de la propriété intellectuelle et des investissements qu’elles auraient consentis.

    La propriété des brevets est censée rémunérer ces investissements et prendre en compte leur risque financier.

    Mais nous savons que ces vaccins sont le fruit de l’exploitation des découvertes de la recherche financée à plus de 95% par des fonds publics depuis plusieurs dizaines d’années.

    15 milliards de dollars par le dispositif Barda aux USA, 3 milliards d’euros en Europe.

    Les ‘’risques financiers’’ allégués sont une pure fiction: les labos ont imposé des tarifs prohibitifs, des clauses de secret commercial et obtenu des précommandes en grande partie financée à l’avance.

    En outre Moderna a négocié secrètement avec l’UE le versement du produit de ses ventes en Europe sur des comptes off-shore.


    Au bout du compte la population paye deux fois : à travers les subventions accordées à la recherche publique et privée, puis avec les systèmes de protection sociale.

    Dans le projet de loi de financement de la Sécu il apparait que 2,5 milliards d’euros ont été consacrés à l’achat des doses vaccinales pour la population française.

     

    Ici il faut citer l’étude réalisée par Public Citizen, une organisation américaine de défense des consommateurs.

    Cette étude, réalisée à partir des logiciels qu’utilisent les labos de big pharma pour lancer une production et en réaliser leurs objectifs, indique qu’il est possible de fabriquer 8 milliards de doses pour un coût total se situant entre 9 et 20 milliards de dollars, soit un coût unitaire se situant entre 1 et 2.5 dollars la dose selon le vaccin pris en référence ( Pfizer, Moderna ou Curevac).

    Bien loin des tarifs actuellement pratiqués par les labos concernés…

     

    Un lobbying du mensonge

    Le lobbying des labos a été intense depuis 2 ans et nous avons vu les défenseurs des brevets nous dire que les transferts de technologie et de savoir-faire étaient trop complexes et trop long à mettre en œuvre pour répondre efficacement aux objectifs d’une répartition mondiale de la production vaccinale coïncidant au plus près avec les besoins de la population.

    Pourtant Moderna, start up installée dans le Delaware, sans réelle capacité de production, a passé un accord avec une usine pharmaceutique suisse ( Lonza) qui n’avait aucune expérience dans la production de vaccins.

    En deux mois ils sont parvenus à produire leurs premières doses.

     


    Au niveau mondial il existe actuellement selon l’OMS une vingtaine de sites de production, répartis dans 12 pays différents, qui pourraient lancer une production qui permettrait de multiplier les sources et favoriserait l’accès à la vaccination à l’échelle mondiale.

    L’Afrique du Sud et l’ Inde, soutenues par plus de 50 pays, ont depuis plus d’un an demandé à l’ OMC la levée temporaire des brevets et la mise sous licence publique des vaccins contre le COVID 19.

    L’UE, la Suisse et le Royaume-Uni s’y sont opposés…

    La réunion de l’OMC à Genève, qui devait être consacrée à partir de mardi 30 novembre dernier à la recherche de solutions pour élargir la couverture vaccinale mondiale, a (opportunément ?) été reportée en raison des risques liés à la remontée de la pandémie.

    Mais quoiqu’il en soit les blocages subsistent.

    Pour les pays réticents à la levée, même temporaire, des brevets, il faut favoriser le recours aux licences volontaires, c’est-à-dire la vente de droit à produire, « plutôt que démanteler le système existant de la propriété intellectuelle, qui a fait ses preuves » (sic !), comme l’a affirmé lundi 29 novembre le Département de l’économie de la Confédération Helvétique (1)…

     

    Une mobilisation qui monte

    Pourtant, depuis plusieurs mois, partout dans le monde, mouvements, associations, syndicats et partis militent pour la levée des brevets et l’accès aux vaccins et aux moyens permettant de lutter contre le COVID.

    Des gouvernements se sont prononcés pour la levée des brevets (ou au moins leur suspension).

    Le parlement européen, à l’initiative du groupe ‘’ la gauche au parlement’’ s’est prononcé dans ce sens.

    Des initiatives ont été prises : tribunes dans la presse, appels, pétitions - dont l’initiative citoyenne européenne - création du collectif « stop brevets covid réquisition », rassemblements militants le 30 novembre devant l’OMC à Genève et dans de nombreux pays et villes.

     

    Malheureusement en France le débat s’est largement polarisé ces derniers mois sur les questions liées à la mise en place du « passe sanitaire ».

    Au lieu de porter sur les enjeux d’un élargissement rapide de la campagne de vaccination au plan international.

    Ainsi, par une étrange inversion des hiérarchies, le débat sur l’obligation vaccinale en France, a pris le pas sur la question pourtant bien plus fondamentale pour la population mondiale du droit à la vaccination. 

    Il faut dire que la politique du gouvernement Macron, avec son impréparation et ses mensonges, avec ses décisions solitaires et brutales et sa navigation à vue, a largement contribué à nourrir les doutes et le scepticisme vaccinal.

    Dans un tel contexte de méfiance envers les autorités politiques, sur fond d’autoritarisme présidentiel, en l’absence de tout contrôle parlementaire et citoyen, cela a ouvert un boulevard aux théories complotistes et favorisé l’hostilité à la vaccination alimentée par un courant antivax qui s’est montré très actif cet été et à la rentrée.

     

    Face à la pandémie, faire des vaccins et des traitements contre le Covid un bien commun de l’humanité

    Au plan international, pourtant, une réponse s’impose : les gouvernements, notamment au sein de l’Union Européenne, doivent lever les brevets plutôt que de nourrir l’illusion d’une protection face à de nouvelles vagues pandémiques par la fermeture des frontières.

    De même l’accès de toutes les populations du monde aux moyens de prophylaxie doit être garanti.

    Comme nous le défendons pour les vaccins, la mise au point attendue de traitements efficaces doit bénéficier à la population mondiale dans son ensemble et ne pas être l’occasion de nouveaux accaparements et super-profits par les grands labos privés.

    Atteindre cet objectif passe par une mobilisation citoyenne puissante, internationaliste et solidaire.

     

    Face au virus et à ses nouveaux variants, continuer l’apartheid vaccinal, maintenir l’égoïsme sanitaire, au lieu de construire les solidarités internationales urgentes et nécessaires, laisser croire que la vaccination dans les pays solvables du Nord de la planète préservera efficacement la population, est une grossière erreur et un crime contre la santé de la majorité de la population mondiale.

     

    1° Le Temps, 29 novembre dernier.

     


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  • Macron, le mépris décomplexé du peuple

     

    par Clémentine Autain

     

    Avançant sa candidature à la présidentielle, Emmanuel Macron a choisi la brutalité.

    Avec un terme de langage particulièrement familier, “emmerder”, le Président espère peut-être se rapprocher d’un peuple qu’il se représente comme vulgaire.

    Ce qui est sûr, c’est qu’il creuse le sillon de son mépris chaque jour plus décomplexé vis-à-vis des catégories populaires.

    D’une certaine manière, Macron a tombé le masque.

     

    Les mots d’une vision du monde

     

    S’il a franchi un nouveau cap, ce n’est pas la première fois qu’il insulte et bannit.

    Dès 2014, on se souvient que, ministre de l’économie, Macron avait déclaré au sujet d’ouvrières travaillant dans des abattoirs bretons en liquidation:

    Il y a dans cette société une majorité de femmes et il y en a qui sont pour beaucoup illettrées”.

    Deux ans plus tard à Lunel, alors qu’il était pris à partie par des grévistes critiquant le recours au 49.3 pour la loi travail, il ironisait:

    La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler”.

     

    À peine devenu Président de la République, il opposait, dans l’un de ses discours en juillet,

    “ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien”.

    L’année suivante, depuis le Danemark, il affirmait que les Français sont des “Gaulois réfractaires au changement”.

     

    En 2018 encore, il répliquait à un jeune chômeur: “Je traverse la rue et je vous trouve un travail”.

    Mis bout à bout, ces prétendues sorties de route finissent par révéler le fond de sa pensée.

     

    Macron n’a pas simplement distillé quelques “petites phrases” malheureuses: ces expressions répétées humiliant des ouvriers, des chômeurs, des démunis, constituent le fil conducteur de sa vision du monde.

     

    Son arrogance de classe se donne à voir de façon décomplexée.

    Macron porte la suffisance d’une haute bourgeoisie sûre d’elle-même.

    Il méprise les 14% de Français qui font leur course à un euro près, les millions de chômeurs longue durée, d’abord des femmes, qui basculent dans la pauvreté, les ouvriers et les employés aux métiers pénibles qui vivent avec un salaire de misère.

    Dans le monde de Macron, ce ne sont pas des victimes d’un système social et économique injuste, ce sont des “loosers”.

     

    Il ne reconnait ni la dureté d’une société fondée sur la concurrence généralisée, ni les mécanismes de la reproduction sociale.

    Si les chômeurs sont chômeurs, si les pauvres sont pauvres, c’est leur faute.

    Aussi Macron souhaite-t-il les culpabiliser et leur compliquer la vie.

     

    Un contre-feu pour évacuer ses responsabilités

     

    Maintenant, Macron veut “emmerder” une partie des Français, les non-vaccinés.

    Qu’importe que 40% d’entre eux rencontrent des difficultés d’accès au vaccin.

    Qu’importe que le problème soit mondial et que la non-levée des brevets empêche les pays pauvres d’avoir accès au vaccin, source majeure de nos difficultés à enrayer la pandémie.

    Le Président sortant ne cherche pas à protéger tous les Français et à fédérer pour nous sortir des crises terribles que nous traversons.

     

    Après la déchéance de nationalité proposée par François Hollande, Macron invente la déchéance de citoyenneté en voulant bannir les non-vaccinés.

    Rompant avec le sens de sa fonction, il n’est pas le Président de tous les Français.

    Il semble oublier ou méconnaître qu’être citoyen, c’est jouir de droits avant même d’avoir des devoirs.

     

    En prenant les non-vaccinés comme bouc-émissaires et en créant une polémique masquant le débat de fond sur les solutions face au Covid, Macron crée un subterfuge.

    Pendant que nous commentons sa volonté “d’emmerder”, nous n’interrogeons pas sa politique sanitaire.

    Depuis le début, c’est pourtant un fiasco.

    La macronie a été et reste incapable d’organiser et d’anticiper la réplique.

    Non seulement depuis le début de son mandat, Macron aura supprimer plus de 17.000 lits d’hôpitaux mais il a continué à “restructurer” les établissements en fermant même plus de 500 lits dans les services de réanimation depuis mars 2020!

     

    À cette irresponsabilité majeure s’ajoute l’incapacité à produire et distribuer gratuitement des masques FFP2, dont nous avons notamment besoin dans les écoles.

    La pénurie de tests et leur non-gratuité pour tous est également le signe d’un État défaillant.

    Lors du débat à l’Assemblée nationale sur le pass vaccinal, les députés LREM ont également voté en masse contre un amendement visant à généraliser l’installation de purificateurs d’air, en particulier dans les établissements scolaires !

     

    Si le vaccin est essentiel pour lutter contre le virus, nous savons désormais qu’il n’est pas suffisant puisque nous pouvons contracter la maladie en étant vacciné.

    C’est pourquoi un ensemble de mesures est nécessaire afin de nous prémunir de la pandémie.

    Pour contourner ses responsabilités, Macron a choisi un contre-feu, l’insulte à l’égard d’une partie de nos concitoyens.

    C’est le comble de l’indignité.

     

     

    Ni pragmatique, ni moderne

     

    Au lieu de soutenir les personnels en première ligne, le Président et les membres du gouvernement traitent avec le plus grand dédain celles et ceux qui font vivre nos systèmes de soins et éducatifs.

    C’est dans la presse qu’ils et elles découvriront les nouvelles règles imposées par l’exécutif.

    Le gouvernement navigue à vue et sème la pagaille sur le terrain, laissant nos hôpitaux à bout de souffle, la communauté éducative au bout du rouleau et la masse des Français se trouve épuisée par deux années bientôt d’angoisse et de privations.

     

    Alors que Macron prétend agir avec pragmatisme, c’est en réalité un grand cafouillage qu’il génère.

    Il ne rassure pas, il inquiète.

    Il ne rassemble pas, il divise.

    Il n’agit pas, il laisse faire.

     

     

    J’espère que chacune, chacun mesure la cohérence entre les paroles et les actes.

    Le mépris affiché au détour d’une phrase se traduit très concrètement dans des choix politiques.

    Depuis le début du mandat de Macron, nous avons subi une inflation de mesures qui rendent la vie plus difficile à la majorité des Français.

    Avec la baisse des APL, la suppression de l’ISF ou la casse du code du travail, les plus riches sont les grands gagnants du quinquennat.

    Car contrairement à l’image qu’il cherche à incarner, celle d’un homme moderne, Macron nous vend une vieille soupière.

    En avatar de tout ce qu’il ne faut plus faire, il copie les recettes de Margaret Thatcher.

    Il n’a pas seulement repris, fut-ce dans un tout autre sens, un mot de Pompidou qui voulait que l’on cesse “d’emmerder” les Français, il prolonge ses partis pris économiques néolibéraux et productivistes.

    En attendant le ruissellement, comme on attend Godot.

     

    Avec un mode de pensée lié à son passé de banquier dans la finance, le Président Macron incarne l’économie d’avant.

    Le candidat Macron pour 2022 s’entête.

    Car il faut lire tout l’entretien donné au journal Le Parisien, sans s’arrêter à quelques phrases abondamment commentées.

    Par exemple, il assure qu’il n’augmentera pas les impôts.

    Traduisons-le: les hyper-riches ne contribueront pas davantage à résorber les injustices et à affronter la crise sanitaire.

     

    De la même manière, Macron reste englué dans un logiciel particulièrement obsolète en promettant de “produire” et “exporter” toujours plus.

    Comme si l’épuisement de nos ressources et de nos désirs n’appelaient pas à réorienter en profondeur le sens de la production et à relocaliser l’économie.

    Comme si le lien entre le plus et le mieux ne devait pas être rompu.

    Comme si le réchauffement climatique et le creusement des inégalités n’appelaient pas à refonder sur des nouvelles bases notre économie.

    Comme s’il n’y avait pas urgence à en finir avec le grand déménagement du monde. 

     

     

    Derrière le mépris affiché des catégories populaires, Macron avance son projet politique au service d’une minorité de la population, la plus favorisée.

    De la devise républicaine Liberté/Égalité/Fraternité, il fait des confettis.

    À nous de relever les manches pour lui opposer une vision solidaire et écologiste, authentiquement moderne et démocratique, de l’avenir de la France.

     


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  • Clémentine Autain :

    « Notre culture politique favorise

    les passages à l’acte violents envers les femmes »

    Dénonçant un costume du leader politique « calibré pour la virilité », la députée appelle à procéder à une indispensable « mise à jour antisexiste » de l’exercice du pouvoir.

    Le Monde Abonnés >>>>>

     

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    Je m’étonne de tant d’étonnements.
     
    Par Clémentine AUTAIN
     
    Le #metoo politique, appelant à « écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes » de la vie politique [tribune parue dans Le Monde du 16 novembre] a enclenché une vague de stupéfaction qui traduit une dramatique incompréhension.
     
     
    Comment ignorer que notre culture politique favorise les passages à l’acte violents envers les femmes ?
     
    Déjà en 2011, les commentateurs se succédaient pour exprimer leur incrédulité devant l’affaire Dominique Strauss-Kahn.
     
    On s’en souvient, il n’y avait « pas mort d’homme » [selon l’ancien ministre Jack Lang], et si le patron du Fonds monétaire international avait « sauté une femme de chambre, ça ne nous regard[ait] pas » [d’après le journaliste Olivier Mazerolle].
     
    Comme je l’avais vigoureusement dénoncé, l’invisible victime, Nafissatou Diallo, n’avait droit à aucun mot de compassion, à de très rares expressions près.
     
    Dix ans plus tard, la déferlante #metoo étant passée par là, les femmes qui ont témoigné contre Nicolas Hulot reçoivent davantage de considération et d’empathie.
     
    Mais les expressions d’effarement sont toujours là, comme s’il était si difficile d’imaginer qu’un homme de pouvoir puisse ainsi violenter des femmes.
     
     
    Nous devrions pourtant le savoir : héritage historique et pratiques culturelles nourrissent les violences sexuelles dans le monde politique.
     
    Contrairement aux idées reçues, le haut niveau d’éducation et d’intégration des codes bourgeois ne prémunit aucunement de la prédation sexiste.
     
    Le monde politique est même façonné par une symbolique et des codes sociaux qui tissent une toile de fond propice à l’oppression des femmes.
     
     
    Autrefois parce qu’elles en étaient formellement exclues, aujourd’hui, puisque ce sont les hommes qui tiennent encore pour l’essentiel les rênes des appareils, des postes et des décisions, l’accès des femmes à la politique passe par leurs relations aux hommes.
     
    Ce rapport de dépendance est à la fois très concret et profondément ancré dans nos imaginaires.
     
    L’entre-soi masculin relève de la simple reproduction sociale et le costume du leader politique reste calibré pour la virilité.
     
    Posséder des femmes fait partie de la panoplie d’un homme de pouvoir digne de ce nom.
     
     
    Bien placé pour nous rappeler les pesanteurs réactionnaires, Eric Zemmour écrit dans son dernier livre que « dans une société traditionnelle, l’appétit sexuel des hommes va de pair avec le pouvoir ; les femmes sont le but et le butin de tout homme doué qui aspire à grimper dans la société ».
     
    Et souvent, la domination d’un sexe sur l’autre se double de celle de l’âge de la maturité sur la jeunesse.
     
    La littérature regorge de récits en ce sens, et la réalité d’exemples concrets.
     
     
    Même si elles se trouvent ébranlées par les vagues féministes, nos représentations sont façonnées par cet ordre des choses.
     
    Que les hommes de pouvoir attirent les femmes, c’est l’évidence.
     
    Faut-il rappeler combien les normes en matière de séduction et de sexualité sont construites autour du binôme homme actif-femme passive ?
     
    Non seulement le statut des leaders politiques, localement ou nationalement, dans les médias ou dans la hiérarchie du parti, est érotisant pour les femmes, mais une relation avec eux constitue aussi un moyen d’accéder à ce pouvoir qui leur est par ailleurs refusé.
     
    Comment dès lors se dire stupéfait que des hommes en profitent en prenant les femmes pour un dû, presque un droit, comme s’ils se prouvaient en les soumettant qu’ils sont irrésistibles, invincibles ?
     
     
    C’est ainsi que des femmes se sentent et se trouvent piégées, à l’instar de celle accusant Nicolas Hulot de l’avoir violée sous l’effet de la sidération lorsqu’elle était adolescente, alors qu’elle était impressionnée de prendre un verre avec son idole.
     
    Confronté à ces accusations, l’intéressé ose depuis ironiser : «Je sais que j’ai un physique très ingrat et que seule la contrainte me permet de vivre des histoires d’amour. »
     
     
    Dans ce contexte, la parole des victimes de violences sexuelles, que je salue du fond du cœur pour leur courage, est aussi essentielle qu’irremplaçable.
     
    « Pour un #metoo politique » a également mis un coup de pied salutaire dans la fourmilière.
     
    La balle est renvoyée aux partis chargés de faire le ménage, si l’on peut dire.
     
    Même s’ils ne peuvent pas se substituer à la justice et que les formes de cette intervention posent des questions, oui il le faut, ils le doivent !
     
    « Le pouvoir politique doit cesser d’être confondu avec la possession et la sujétion »
     
    Nous ne nous en sortirons pas seulement en ciblant des cas individuels relevant de crimes et délits, même si c’est une étape fondamentale.
     
    Nous devons aller à la racine du mal.
     
    Une mise à jour antisexiste est indispensable pour en finir avec les violences sexuelles en politique.
     
    Ici comme ailleurs, il existe un continuum entre les rappels quotidiens à l’ordre des sexes et les actes de violences sexuelles.
     
    Mais ici plus qu’ailleurs, le pouvoir tel qu’il a été façonné, par les hommes et pour les hommes, est de nature à favoriser les violences sexuelles.
     
    C’est pourquoi nous devons aussi revisiter la conception de l’exercice du pouvoir dont le virilisme est une caractéristique majeure.
     
    Et ce d’autant que la fameuse « zone grise » [entre le consentement et le viol] fait partie du problème et n’a pas de solution devant les tribunaux.
     
    De plus, les femmes en politique peinent à dénoncer ce qu’elles vivent, ce qu’elles savent, tant parler peut être vécu comme une contribution à affaiblir sa propre famille politique ou la promesse d’une mise à l’écart du parti voire de la vie politique.
     
     
    Ce qu’il nous faut atteindre, c’est toute la chaîne des comportements qui favorisent le passage à l’acte violent.
     
    Ce travail relève de l’introspection d’un ensemble de normes, de propos, de gestes qui confortent jour après jour la puissance des hommes et l’infériorité des femmes en politique.
     
    C’est cette récurrence d’humiliations, de mises à l’écart, de renvois à notre statut de mère ou d’objet sexuel qui rend possible voire facile le harcèlement, l’agression, le viol.
     
     
    Le pouvoir politique doit cesser d’être confondu avec la possession et la sujétion.
     
    Pour y parvenir, la sororité est un atout essentiel mais les hommes politiques devraient, à mon sens, prendre à bras-le-corps le sujet et être pleinement acteurs de cette révolution féministe.
     
    Or, force est de constater le trop de silences, de déni, de complicités masculines.
     
    Je veux croire qu’au moins dans notre gauche qui défend les humanités, l’émancipation et le partage des pouvoirs, la remise en cause de la culture politique de la prédation peut devenir un authentique bien commun.
     
    Clémentine Autain 
     

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  • Communiqué commun – Nantes le 8 décembre 2021 

     

    Non à l’intégrisme catholique
    Oui à une culture libre et démocratique ! 


     
    Mardi 7 décembre la musicienne suédoise Anna Von Hausswolff a vu son concert empêché  par un groupe de plusieurs dizaines de catholiques intégristes.

    Alors que l'évêché avait accepté sa tenue, n'étant pas choqué par le style « gothique » de cette artiste en tournée dans toute l'Europe, jusqu'ici sans aucun problème.

    Mais c'en était trop pour l'extrême-droite catholique nantaise pour laquelle l'artiste ne pouvait que « profaner » ce lieu.


     
    Cette censure est inacceptable et scandaleuse.

    Une fois de plus, un groupe de « fous de Dieu » se permet de supprimer les libertés d'expression et de réunion pour celles et ceux qui ne pensent pas comme eux dans notre République laïque. 

     


     Nous dénonçons fermement cette action qui, selon nous, doit aussi se comprendre dans le contexte politique général marqué par la banalisation et la progression des idées d'extrême-droite en cette pré-campagne présidentielle.

    Qu'elle soit identitaire, national-populiste ou catholique intégriste, nous entendons combattre toutes les formes d'extrême-droite.


     
    Nous tenons à réaffirmer notre attachement aux libertés, particulièrement celle des artistes qui, trop souvent dans l'Histoire, ont été en butte aux volontés d'asservissement de la part des pouvoirs politiques mais aussi religieux.

    Plus que jamais s'impose ce cri : toute licence en art !


     
    EELV 44,

    Ensemble ! 44,

    GDS 44,

    LFI 44,

    Nantes en Commun,

    PCF 44,

    PS 44


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  • Par des Camarades d'Ensemble!

    ayant voté pour la motion 2

    lors de la consultation des adhérents avant le dernier

    Collectif national des 13 et 14 novembre 2021

     

    La paralysie d’ENSEMBLE ! ?

    Dans le soutien a-critique à Mélenchon

    ou dans l’action pour rassembler ?

     

                  La déclaration des camarades d’Ensemble Insoumis au sortir de la consultation de notre mouvement pose plusieurs problèmes sérieux et nous souhaitons y répondre pour faire avancer nos débats et la réflexion collective d'Ensemble! .

     

                  Tout d’abord elle est uniquement axée sur le champ institutionnel alors que la déclaration issue du dernier CN, à juste titre, « appelle à se retrouver sur les urgences de l’actualité sociale, écologique, démocratique et à combattre les extrêmes droites nationalistes, antidémocratiques, sexistes, homophobes, racistes, fascistes » :

     

    - Pour la transition écologique et la construction d’un vaste front pour stopper la relance de la construction de centrales nucléaires et proposer des alternatives

     

    - Pour la défense des droits des chômeurs et chômeuses, des précaires, pour le droit au revenu, au salaire, à un travail digne, contre les lois et décrets scélérats du gouvernement Macron, soutenu par le patronat

     

    - Pour une santé publique mondiale indépendante des trusts pharmaceutiques,

     

    - Pour la défense des immigré-es, des migrant·es et des sans-papiers

     

    - Pour le droit du peuple kanak et de ses alliés à choisir

    librement leur avenir et à accéder à l'indépendance

    en se libérant du colonialisme français.

     

    - Pour l’égalité femmes/hommes »

     

     

    Sur les résultats de la consultation une première question est soulevée par le texte : le résultat de la consultation, qui donne une majorité à l’addition des votes pour les motions 2 et 4, amènerait une paralysie de notre mouvement.

     

    Sur quoi cette affirmation se base-t-elle ? Nombre de camarades du mouvement sont au contraire investi.es à la fois dans les mobilisations et dans l’activité pour le rassemblement unitaire de la gauche et de l’écologie. Ce possible rassemblement est au cœur des discussions et actions actuelles de celles et ceux qui se réclament de la gauche et de l’écologie, y compris dans la gauche de la gauche. La paralysie d’E ! serait que le mouvement n’y prenne pas toute sa part. Refuser d’agir en ce sens, voilà ce que serait la paralysie !

     

     Plus problématique encore est le sens de la formule utilisée par les camarades EI, dans leur déclaration :

     

                  « Nous n'acceptons pas le jeu de « primaires » où le programme est laissé au second plan pour poursuivre l'objectif, par ailleurs inatteignable, de faire converger les forces qui se   réclament de la gauche. »

     

    Si on comprend bien, il s’agit d’une dénonciation sans la nommer de la Primaire populaire. Or, celle-ci, présente dans les motions 2 et 4, est au cœur de cette dernière. Or, quelles que soient ses limites, elle constitue un réel effort vers un dépassement institutionnel imaginé par un grand nombre de jeunes militant.es pour  sortir par le haut des mortifères divisions actuelles. S’attaquer de manière aussi caricaturale à cette tentative unitaire jette un doute sur la volonté, parfois affichée, des camarades d’EI d’agir pour rassembler.

     

     

    Par ailleurs, qu’en est-il de cette campagne Mélenchon que les camarades ont proposé à notre mouvement de rejoindre ? La déclaration d’Ensemble insoumis nous dit :

     

                  « Nous participerons collectivement à cette campagne en tant que courant politique qui prend sa part loyalement dans les tâches à accomplir tout en conservant nos capacités d'expression autonomes ».

     

    Certes, mais sur quelles bases se fera cette « expression autonome », guère visible jusqu’alors au sein de la France Insoumise Il est à craindre qu’elle ne soit pas apparente du tout dans ce mouvement dit « gazeux » où la parole du chef occulte trop souvent celle des autres et où l'expression du pluralisme est plus que problématique.

     

    Il y a fort à craindre qu’elle ne soit pas plus apparente dans ce mouvement « fumeux » que semble devoir être l’Union populaire.

     

    Non, décidément, le soutien aux candidatures unitaires ne menace pas E ! de paralysie Au contraire, notre mouvement politique s’investira pleinement dans les divers engagements pour un rassemblement citoyen, construit sur des bases de rupture avec les gestions social-libérales. Selon nous la paralysie d'Ensemble! serait bien dans le fait que notre mouvement n’y prenne pas toute sa part et refuse d’agir en ce sens.

     

    Quels que soient nos choix immédiats pour la présidentielle, c’est en prenant cette route-là que notre mouvement se préparera un avenir prometteur, législatives incluses !

     

    Pourquoi ne pas s’y retrouver, toutes et tous ensemble ?

     

    20 novembre 2021


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  • Fil ouvert le 19 Octobre 2021

    Adhérents Ensemble!

    Consultation Octobre-Novembre 2021

     

    1/ Les 4 motions soumises à la Consultation des Adhérents

    2/ Le bulletin n°1 des contributions

    3/ Le bulletin n°2 des contributions

     

    .

     


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    A la une du Blog : 25 Janvier 2015

    Ensemble !

    Déclaration

    du Collectif National d'Ensemble !

    13/14 Novembre 2021

    A Lire ici >>>>>

     


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    A la une du Blog : 25 Janvier 2015

    Cop26

    Tract Ensemble !

     


     
     

     

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  • Boycott Présidentielle : 5 précisions

     

    1. Nous libérer de toute attente d'être sauvés d’en haut.
    2. l’espace de l’extrême-droite ce ne sont pas les abstentions mais les désillusions dues aux politiques menées sous des étiquettes différentes et que l’on la laisse apparaître seule hors système.
    3. Le boycott n’est pas l’abstention.
    4. Il aurait pour effet de dégager les législatives de la présidentielle
    5. Cela implique une vraie campagne.
     
     

    Cinq brèves remarques

    après les commentaires de mon dernier blog

    daté du lundi 25.

    • Certain/es font remarquer à juste titre qu’aucun acquis positif et structurel arraché n’a résulté d’une élection. Seuls des mouvements populaires puissants l’ont permis comme ce fut le cas avec la sécu ou les services publics Il s’agit donc de libérer notre imaginaire collectif de toute attente d’un résultat venu « d’en haut ». A celles et ceux qui attendent d’un/e bon/ne président/e que cesse le pouvoir personnel présidentiel, je serais tenté de faire remarquer que tout le XXème siècle nous a appris que le pouvoir se rétrocédait encore plus difficilement que l’argent. Cela fait 40 ans que nous votons pour éviter le pire et cela fait 40 ans que chaque Président poursuit et aggrave la politique de son prédécesseur et ce, quels que soient les changements d’étiquettes. Il ne s’agit pas de « punir » ces politiques mais de commencer à ouvrir des perspectives d’actions qui prolongent dans l’espace politique les acquis des Nuits Debout, des Gilets Jaunes, des mouvements sociaux, sociétaux et écologiques.
    • J’insiste sur le fait que ce qui contribue à ouvrir l’espace à l’extrême-droite ce ne sont pas les abstentions mais à la fois les désillusions provoquées par les politiques successives menées à chaque fois sous des étiquettes différentes et qu’au moment où ces désillusions concernent l’ensemble de la vie politique on laisse à l’extrême-droite le monopole d’apparaître (je dis bien apparaître et de manière nauséabonde) hors système.
    • Se pose alors la question de ne pas confondre le boycott avec l’abstention. Les mots ont un sens. Dans abstention on s’abstient de choisir, c’est un acte individuel qui peut être assimilé à de la passivité. En tout cas il ne dit rien sur le système ou sur une autre conception de la politique. Boycotter est un acte collectif donc politique. Il est chargé de sens : il dit explicitement vouloir se libérer de la réduction formidable de la démocratie qui consiste à avoir le droit de choisir son maître. Dans notre « démocratie «  toute action collective politique en dehors de l’élection, est considérée comme un dysfonctionnement. Quand on dit d’une grève qu’elle est politique c’est un moyen de la déconsidérer.
    • Le boycott aurait aussi pour effet de dégager les législatives de l’enserrement qui en fait la suite de la présidentielle et d’y remettre au centre les enjeux de société et les possibles constructions citoyennes.
    • Comme certain/es le font remarquer : pour que le boycott prenne le sens de s’émanciper de cette soumission, cela implique de ne pas s’en tenir à ce texte mais d’ouvrir une vraie campagne. Très juste. Je n’en n’étais pas encore là. Mais nous pouvons chercher comment appeler à des actes qui expriment publiquement cette possibilité d’action, afin d’en faire un sujet davantage partagé.

     

     

    Pour le boycott de l’élection présidentielle.

    A Lire ici : 

    http://ensemble-finistere.eklablog.com/pour-le-boycott-de-l-election-presidentielle-a210773278


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