• Déclaration du PCF - Reconstruire la gauche - 26 mai 2019

    Élections européennes -

    26 mai 2019 - déclaration du PCF


    Reconstruire la gauche 
     
    Au soir de ce scrutin, la domination des forces réactionnaires, marquée par le score élevé du Rassemblement national qui arrive en tête, deux ans après le séisme de 2017, doit interpeller toutes les forces de gauche.
     
    Cette situation est très grave pour l’avenir de la France.
     
    L’aspiration à un changement de politique, pourtant largement majoritaire en France et en Europe, ne s’exprime pas pour le moment en faveur d’une issue politique de progrès social et démocratique.
     
    La respon­sabilité première de la progression du RN incombe à Emmanuel Macron qui a tout fait depuis plusieurs mois pour installer un face-à-face avec le parti de la haine.
     
    Non seulement LREM connaît un échec, mais en faisant ce choix ainsi qu’en mettant en œuvre une politique néolibérale, profon­dément antisociale, le président de la République aura offert au RN un regain de crédit politique.
     
    Ce jeu cynique a un prix catastrophique : il met en danger la République au moment même où des formations autoritaires et xénophobes viennent d’obtenir des résultats préoccupants dans plu­sieurs pays d’Europe.
     
    Nous n’en sommes que plus inquiets de la place qu’ont pris, dans la campa­gne électorale, les propos démagogiques ou mensongers, les discours racistes et les appels à la stigmatisation des réfugiés.
     
    Les estimations connues à cette heure indiquent une forte hausse de la participation par rapport à ce qui était attendu.
     
    Cela n’efface pas pour autant la crise démocra­tique dans laquelle s’enfonce, depuis des années, notre pays.
     
    Plusieurs dizaines de millions d’électeurs.trices, notamment dans les catégories populaires comme parmi les jeunes et dans l’électorat de gauche, ne se sont pas sentis concernés, laissant ainsi la droite, qu’elle soit macroniste ou LR, et l’extrême-droite rafler l’essentiel des sièges au Parlement européen.
     
    Malgré la très belle campagne de Ian Brossat et de ses colistier.e.s, la participation des militant.e.s du PCF et de République et Socialisme, ainsi que de citoyen.ne.s de tous horizons, le score de notre liste Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent est en deçà de nos espérances.
     
    Les propositions que nous avons portées, notre travail de terrain pour promouvoir les exigences populaires, notre respect de toutes les forces de gauche constituent un atout pour construire une alternative de gauche à la politique d’Emmanuel Macron.
     
    Du fait d’un mode de scrutin inique, qui élimine toute liste ayant obtenu moins de 5%, notre résultat ne nous permet pas d’envoyer des députés au Parlement européen.
     
    Ces élus manqueront pour conduire les combats plus que jamais indispensables pour construire l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent.
     
    Ce combat ne s’en poursuivra pas moins, avec nos partenaires du Parti de la gauche européenne et du groupe de la Gauche unitaire européenne, dans les luttes et les batailles qu’il faudra mener contre le néolibéralisme et le nationalisme qui menacent l’Europe et la France.
     
    La grande leçon de ce scrutin est donc le besoin de reconstruire la gauche, afin d’ouvrir une issue à la grave crise que vit notre pays.
     
    Au total, les différentes listes s’en réclamant, qui étaient divi­sées sur la question européenne, atteignent à peine un tiers des suffrages exprimés.
     
    Il convient maintenant de travailler au rassemblement.
     
    C’est le sens de l’appel solennel que nous lançons ce soir à l’ensemble des forces de gauche, à leurs électrices et à leurs électeurs.
     
    Notre pays est en proie à une colère profonde devant les inégalités que provoquent des politiques au service exclusif de la finance et du capital.
     
    Rien n’est plus indispensable que d’empêcher son dévoiement en proposant à notre peuple une perspective de progrès social et de justice, d’égalité et de fraternité retrouvées, de démocratie et de défense des équilibres écologiques menacés par un capitalisme cupide.
     
    C’est la seule manière de faire renaître un espoir majoritaire et de pouvoir battre, en même temps, le président des ultra riches et ses faux adversaires d’extrême droite.
     
     
    Dans le respect de notre diversité, nous devons, nous pouvons construire un large rassemblement sur des propositions de gauche en rupture avec les politiques néolibérales.
     
    Nous pouvons cons­truire et obtenir des avancées importantes et attendues avec les salarié.e.s en lutte dans les entre­prises, leurs organisations syndicales, de nombreux citoyen.ne.s mobilisés dans le mouvement des gilets jaunes et les actions pour le climat, le mouvement associatif.
     
    Nous pouvons mettre en échec le projet gouvernemental de contre-réforme des retraites, comme les reculs démocratiques contenus dans les réformes institutionnelles en préparation, gagner ensemble une augmentation générale des salaires et des pensions, une sécurité sociale étendue, un plan d’urgence pour les services publics, le retour sur les privatisations imposées aux Français à commencer par celle d’ADP, une lutte déterminée contre l’évasion fiscale et pour une autre utilisation de l’argent public, des banques et des entreprises.
     
    Le PCF prendra toute sa part dans ce travail de reconstruction de la gauche.
     
    Nous proposons à toutes les forces de gauche et écologistes de se rencontrer rapide­ment pour échanger sur les initiatives à prendre et nous appelons nos concitoyens à s’appliquer dans cette reconquête.
     

    Passons ensemble à l’action.

    Commençons ainsi à esquisser l’union populaire qui pourra demain changer le destin du pays et de l’Europe.

    C’est avec détermination que le Parti communiste français s’engage dans la bataille pour la transformation sociale.


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