• Déclaration du Conseil National du Parti de Gauche du samedi 29 avril 2017

    Déclaration du Conseil National
    du Parti de Gauche
    du samedi 29 avril 2017
     
    Le 1er tour de l’élection présidentielle du 23 avril constitue à la fois un regret et un formidable espoir.

     

    C’est un regret pour le pays car Jean-Luc Mélenchon échoue d’un rien à se qualifier pour remporter l’élection. C’était une chance pour la France et un espoir attendu par beaucoup en Europe et dans le monde.

     

    C’est un formidable espoir car plus rien ne sera comme avant. Seul le mode de scrutin de la 5ème République peut donner l’illusion d’une France coupée entre le candidat de l’extrême-marché et celle de l’extrême-droite. Sur fond de décomposition des Républicains et surtout du PS, la réalité est tout autre. La belle campagne de la France Insoumise avec Jean-Luc Mélenchon et a atteint ses objectifs. Nous avons remobilisé une partie importante du peuple qui a ainsi repris confiance en ses capacités collectives à agir et réfléchir. La reconquête culturelle est engagée à un niveau que nous n’avions plus atteint depuis des décennies. Avec la force que nous donnent les plus de 7 millions de suffrages qui se sont portés sur Jean-Luc Mélenchon et le programme l’Avenir en commun, le poids dans la jeunesse, l’impact gagné dans les quartiers populaires, la France Insoumise a accompli un pas décisif vers la révolution citoyenne. En France comme dans plusieurs pays européens, le Parti socialiste n’est plus hégémonique dans le camp progressiste.

     

    C’est le succès de notre stratégie, celle de la révolution citoyenne visant à fédérer le peuple en assumant un programme de rupture radicale avec les logiques du système oligarchique et de son productivisme. C'est le succès d’une méthode de campagne citoyenne au service de l'action par l’implication du plus grand nombre. C’est le succès d’un programme visant à répondre à l’urgence sociale, écologique, et démocratique et à œuvrer pour la paix. 

     

    Pour poursuivre la dynamique révolution citoyenne, le Parti de Gauche souhaite que la France Insoumise se développe comme le cadre de la recomposition de notre espace politique sans préjuger de ses formes d’organisation à venir. A la sortie de cette campagne présidentielle nous possédons le programme, la stratégie et la force pour atteindre nos objectifs dans un proche avenir : c’est un pas en avant décisif.

     

    Le PG se prononce pour que ce cadre de recomposition reste grand ouvert à toutes les forces émancipatrices qui jusqu’à maintenant n’ont pas souhaité en faire partie pendant la campagne, mais à condition évidemment d’en respecter les formes et méthodes. C’est ce que nous disons notamment aux partis, courants, militants qui ont soutenu Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne sans souhaiter participer à la France Insoumise. L’heure n’est plus de revenir en arrière vers un cartel de partis mais au contraire de mobiliser toutes nos énergies dans la réussite de ce mouvement citoyen. C’est ce à quoi travaillera le Parti de Gauche dans les mois à venir.

     

    Ce chemin commence par les élections législatives. La confiscation du 2ème tour de la présidentielle fera de ces législatives un 3ème tour. Le résultat de la présidentielle autorise beaucoup d’espoir pour les candidat-e-s de la France Insoumise dans toute la métropole et les Outremers. En poursuivant la mobilisation de notre électorat de la présidentielle, nous pouvons empêcher celui ou celle qui l’aura emporté d’obtenir une majorité et ainsi bloquer ses funestes projets pour le pays. Nous pouvons faire la démonstration par l'exemple de la force du peuple par la poursuite des ateliers législatifs déclinant concrètement notre programme l'Avenir en commun au service de l'avènement des jours heureux.

     

    Mais auparavant il faut achever le cycle de la présidentielle. La progression de Jean-Luc Mélenchon a permis de limiter le résultat de Marine Le Pen sans malheureusement pouvoir l’empêcher d’accéder au 2ème tour. Ceux qui, de François Hollande au PS, ont ciblé, dans les derniers jours de campagne, Jean-Luc Mélenchon comme l’homme à abattre au lieu de concentrer leurs attaques sur le FN en portent une lourde responsabilité. Sans doute préféraient-ils voir leur champion officieux, Emmanuel Macron, face au FN plutôt que de devoir affronter Jean-Luc Mélenchon. Il est vrai que la partie eut été autrement plus dure pour lui. Ceux qui ont ainsi travaillé objectivement à l’accession de Marine Le Pen au 2ème tour, sont discrédités dans leur prétention aujourd’hui à nous faire des leçons d’antifascisme. Ce deuxième tour oppose donc deux maux pour le pays. Toutefois nous avons toujours su hiérarchiser les dangers. La campagne honteusement racoleuse de Marine Le Pen entre les deux tours où elle n’hésite pas une fois encore à emprunter notre vocabulaire et même nos thèmes, ne fera pas oublier que depuis des mois elle a été la candidate de la haine, de la division et d’un véritable apartheid social et « racial » sans remettre le moins du monde le système en question.

     

    Nous combattons Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Nous sommes irréductiblement opposés aux politiques d’Emmanuel Macron du tout marché et du libre-échange mis au service du capitalisme financiarisé. Mais les particularités du FN et du courant historique dans lequel il s’inscrit en font un danger spécifique et immédiat pour les libertés et la démocratie. Avec Marine Le Pen élue dans le cadre des pouvoirs exorbitants donnés au Président par la 5ème République, nul n’est certain de pouvoir compter à l’avenir sur le suffrage universel pour la battre. Sa vision raciste de l’organisation de la société est aussi un poison mortel, à commencer pour les plus discriminés et les plus fragiles de nos concitoyen-ne-s. Enfin il suffit de lire le programme du FN pour savoir que ce parti, une fois arrivé au pouvoir, serait l’adversaire résolu des organisations syndicales et plus largement des mouvements de revendication des salariés. C’est pourquoi nous serons toujours, nous, les adversaires les plus résolus du FN et sur sa route pour les empêcher de prendre le pouvoir. Marine Le Pen ne doit pas l’emporter. Nous combattons et combattrons Emmanuel Macron avant comme après cette élection.

     

    Le Parti de Gauche appelle à voter au 2ème tour et à ne pas donner une seule voix au FN mais il dénonce les leçons morales hypocrites des pompiers pyromanes. En tant qu’Insoumis-e-s, ses militant-e-s participeront à la consultation ouverte par la France Insoumise jusqu’au 2 mai. Il appartiendra ensuite à chaque responsable et militant-e du PG de décider en toute conscience de son vote. Les un-e-s, jugeant que leur voix n’est pas nécessaire à la défaite de Marine Le Pen, voudront éviter toute récupération à travers un vote blanc ou nul ; les autres, analysant la campagne cynique et arrogante d’Emmanuel Macron comme un risque de laisser accéder Marine Le Pen au pouvoir, mettront le seul bulletin à leur disposition dans cette élection piège pour la battre. Quoi qu’il en soit Emmanuel Macron ne saurait se prévaloir d’un score élevé lié au rejet du Front National pour mener sa politique libérale. Le scrutin du 7 mai ne saurait être un plébiscite.

     

    Au deuxième tour de la présidentielle Marine Le Pen doit être dégagée, aux élections législatives dégageons le projet d’Emmanuel Macron ! 

     

    Le Conseil national du Parti de Gauche appelle dans l’immédiat à participer en masse aux manifestations syndicales et citoyennes du 1er mai et en faire une journée de mobilisation contre l’austérité, les politiques antisociales et tout danger xénophobe et liberticide.  

    Déclaration CN 04-17 adoptée1

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