• Débat stratégie...Dialogue... En réponse à ... 2

    Débat stratégie...Dialogue... En réponse à ... 2

    DIALOGUE avec BDS et PZ

     

    Réflexions de RH.

     

    Tout d’abord, je voudrais remercier BDS et PZ de leur contribution.

    Je crois que c’est une bonne manière de débattre entre nous, dans la forme comme sur le fond. D’autant que BDS et PZ partagent avec moi, et bien d’autres, je crois, la préoccupation du maintien de notre mouvement.

     

    Partons de la formule de mon texte que les camarades citent, pour y voir un double contresens :

    « la facilité c’est de mettre en avant les différences pour montrer que rien n’est possible ».

     

    Partons de ce double contresens qui est reproché à mon texte.

    • Pour BDS et PZ, « Ensemble ! est passé avec une singulière régularité à côté de ce qui bougeait ».

     

    Ce constat concerne d’abord le fait que nous serions passés à côté du mouvement des Gilets Jaunes.

    Certes, mais est-ce le cas d’Ensemble seulement ?

    Ce fut lié à la nature de ce mouvement, né de couches sociales à l’écart du mouvement ouvrier, ce qui est un immense problème.

    Il aurait été « regardé avec suspicion » parce que différent : ce fut vrai au départ, mais, très vite, il y eut une solidarité et des liens créés.

    Par ailleurs, le mouvement posa des problèmes comme des dérives racistes, homophobes et surtout antisémites.

    Ensemble fut une des seules organisations à ne pas laisser passer ces dérives, quand la FI ou le NPA furent dans le déni.

    Tout en soutenant le mouvement des GJ.

     

    Au-delà des GJ, il y eut, en 2017, le développement de la FI.

    Comme vous le dites, au départ, il y avait des éléments intéressants dans ce mouvement.

    C’est bien pour cela qu’une partie des camarades d’Ensemble y a participé : nous voulions être dans « ce qui bougeait ».

    La suite fut décevante, en grande partie à cause de ce que vous dites sur la direction mélenchoniste.

    Une autre partie de notre mouvement, inquiète de ce que vous dites sur Mélenchon, refusa d’aller à la FI, mais tenta d’être présente dans des tentatives unitaires diverses.

    Tout cela est aujourd’hui, à mon sens, un échec, mais on ne peut pas dire qu’Ensemble soit passé à côté de ce qui bougeait.

    Ensemble a échoué, mais qui a réussi ces dernières années ?

     

     

    • L’autre reproche, ce sont

    • « des prises de positions qui peuvent s’assimiler à de l’eau tiède, ne distinguent en rien Ensemble ! des autres forces de la gauche de gauche et passent donc inaperçues ».

    Il y a beaucoup de choses dans cette réflexion.

    C’est la discussion sur la pratique de l’unité, qui est au cœur de l’identité d’Ensemble depuis sa création. 

    BDS et PZ posent une vraie question : la logique unitaire de notre mouvement le rendrait « invisible » parce que son originalité disparaîtrait.

    C’est un vrai problème et il conviendrait effectivement d’avoir une visibilité plus grande, notamment en termes de propositions programmatiques.

    Nos divisions n’ont pas favorisé ce travail, mais je suis d’accord qu’il est indispensable.

     

    Après, il y a de vraies différences sur la question de l’unité.

    Quand vous dites, « le rassemblement -ou l'unité- nécessaire pour le rapport de forces face au capital et ses représentants et la construction d'un bloc social et politique pour l'alternative, ne peut être envisagé indépendamment de son contenu », c’est à la fois une évidence et, souvent, un prétexte pour éviter l’unité.

    La France insoumise ne dit pas autre chose, avançant, elle, son programme, alors que vous appelez à la construction collective d’un tel programme, ce qui est éminemment préférable.

    Mais vous employez l’expression « cartel politicien à l'ancienne », tout comme la FI, qui est, elle, méprisante (à l’image de son chef), avec sa dénonciation de la « soupe de logos ».

     

    Donc, la voie est étroite entre la nécessité d’un contenu et celle de l’unité.

    Mais le contenu ne doit pas empêcher cette unité.

    Parce que le contexte demeure gros de dangers, avec une extrême droite en embuscade.

    On n’a pas le droit de négliger cela.

    C’est l’honneur d’Ensemble de ne pas avoir laissé de côté la préoccupation unitaire.

    Mais, encore une fois, il y a une zone de débats à avoir sur la nécessité de notre visibilité, de notre originalité.

     

     

    Pour conclure, je voudrais revenir sur la formule qui fait débat,

    « la facilité c’est de mettre en avant les différences pour montrer que rien n’est possible ». 

     

    Elle vaut pour les relations unitaires comme pour le fonctionnement de notre mouvement.

    Est-elle le reflet d’une mentalité rassembleuse sympathique mais naïve ?

    Si on laisse de côté une psychologie facile, il faudrait plutôt réfléchir au bilan du mouvement ouvrier, et notamment de notre gauche.

    Avons-nous, ainsi que celles et ceux qui nous ont précédé.e.s pêché à cause d’une pratique rassembleuse ou à cause du sectarisme ?

    Poser la question c’est y répondre.

    Inventer une autre manière de « faire politique », c’est d’abord rompre avec ces divisions souvent stériles.

    L’eau tiède, ce n’est pas toujours agréable, mais l’eau trop chaude ou trop froide c’est dangereux.

    Si nous partageons la nécessité d’avancer ensemble avec nos différences, alors nous pourrons construire.

    Sinon, nous disparaîtrons.

    Un mouvement avec une diversité, mettons au hasard, avec trois courants, vaut mieux que trois petites organisations.

    Je pense que c’est notre conviction commune.

     

    Amitiés fraternelles.

     


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