• Débat stratégie...Dialogue... En réponse à ... 1

    Débat stratégie..

    Dialogue... En réponse à ...

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    Il y a quelques jours un Camarade s’est soucié de la manière dont certain(E)S d’entre nous abordions les débats internes à Ensemble.

    Nous ( BDS et PZ) avons voulu poursuivre ce dialogue par une contribution écrite à 4 mains.

    EN REPONSE A ...

    Notre Camarade part d’un constat qu’on ne peut que partager :

    depuis la Présidentielle de 2017, nous sommes divisé·es écrit-il.

    Nous croyons utile de préciser sur quoi porte cette divergence.

    Avant de nous y risquer, nous voudrions préciser un point qui fait souci, à juste raison.

     

    Il insiste pour dire qu’il faut penser ces divergences dépassables.

    Oui mais pas en mettant la poussière sous le tapis.

    Elles ne seront dépassables que dans la mesure où nous ne les contournons pas mais où nous les affrontons afin d’éviter les non-dits, dans la mesure où on ne peut se contenter de chercher le plus petit dénominateur commun qui finit toujours par ronger de l’intérieur.

    Donc il ne s’agit pas de viser à ce que les un·es s’alignent sur les autres qui leur diraient « on vous l’avait bien dit » : reprenons à notre compte le « ni vaincus ni vainqueurs »mais pour dégager des axes d’actions politiques encore jamais tentés.

     

    La création de FI avait porté une idée

    qui visait à ce que les citoyen·nes s’emparent de l’élaboration politique

     

    MAIS dès le départ il y avait un immense MAIS, ce projet était dès sa conception récupéré par Mélenchon et ses proches.

    On ne le diabolise pas mais comment penser compatible une démarche citoyenne et autogestionnaire sous l’égide d’un homme qui se considérait suffisamment miraculeux pour s’autoproclamer porteur de la solution.

    L’acte en lui-même détruisait la promesse.

     

    Et rien de ce qui s’est produit depuis n’est autre chose que du prévisible.

    « la facilité c’est de mettre en avant les différences pour montrer que rien n’est possible » écrit-il.

    Il y a pour nous un double contresens.

    • D’abord c’est le maintien de la situation actuelle qui susurre que rien n’est possible.
    • Nationalement, Ensemble ! est passé avec une singulière régularité à côté de ce qui bougeait.
    • On aura tout de même la cruauté de rappeler qu’au CN qui précédait les Nuits Debout on nous parlait de « l’atonie du mouvement social » et que les Gilets Jaunes ont tout d’abord été regardé·es avec suspicion parce qu’ils s’écartaient des traditions politiques courantes.

     

    • Que veut dire se regrouper et pourquoi avons-nous appeler ça Ensemble ?
    • Peut-être la fin de ces espaces (officiellement) qui avaient été à l’origine d’Ensemble a-t-elle résulté de l’illusion que les différences étaient définitivement derrière nous.
    • Mais ces différences, ne sont pas issues de nos seuls cerveaux, elles sont dans la société et donc comment pourrions-nous y échapper ?
    • Même parmi celles et ceux qui signent les mêmes textes, il ne saurait en être autrement.
    • Ce serait à la fois étrange et voudrait dire que nous serions inattentif·ves aux un·es et aux autres.
    • Nous pensons que pris ainsi le désaccord est même fécond dans la mesure où il pousse tout le monde à s’interroger sur ce qu’il recouvre et à interroger sa propre pensée.
    • Et pour l’instant au lieu de créer de l’unité nous avons considéré que c’était l’uniformité qui était notre ciment.
    • Toute contradiction au lieu d’être vécue comme le signal de la nécessité d’ouvrir un chantier a été vécue comme une menace.
    • D’où des prises de positions qui peuvent s’assimiler à de l’eau tiède, ne distinguent en rien Ensemble ! des autres forces de la gauche de gauche et passent donc inaperçues.
    • Or on ne peut pas, pour des raisons internes, avoir un propos en deçà de ce qu'une part importante de celles et ceux qui agissent sont en droit d'attendre de nous.
    • Nous n’avons jamais terminé le travail sur l’organisation.
    • Qu’est devenue la suite du texte « Emancipation » adopté en 2015?
    • Et aujourd’hui, qui nous demande de livrer des solutions clés en mains ?
    • N’est-ce pas plutôt la capacité à désigner ces chantiers à ouvrir qui peut rassembler les intéressé·es ?
    • De fait, c’est une image traditionnelle de parti que nous avons donné : depuis notre création quelle force nouvelle supplémentaire avons-nous pu intégrer ou seulement essayé d'intégrer ?

     

    Comment gérer nos différences ?

    Si ce n’est d’abord en acceptant de les situer clairement et de voir le travail qu’elles appellent.

    Le souhait réitéré depuis plusieurs années de certaines et certains d’entre nous d’ouvrir le chantier stratégique n’est rien d’autre que cela.

     

    Dans la conclusion de sa contribution, notre Camarade rappelle que « notre orientation est bien de rassembler la gauche et l'écologie antilibérale, tout en liant le social et le politique ».

    Nous en sommes d'accord mais il faut en dire davantage,

    au moins pour deux raisons.

    Pour commencer, le rassemblement -ou l'unité- nécessaire pour le rapport de forces face au capital et ses représentants et la construction d'un bloc social et politique pour l'alternative, ne peut être envisagé indépendamment de son contenu.

    Dans notre esprit, cela ne signifie pas qu'il faille prétendre aligner un tel rassemblement sur nos positions, ce qui serait une marque de sectarisme et d'impuissance.

    Mais nous ne devons pas non plus tordre le bâton dans l'autre sens : celui, dès le départ, de la recherche du plus petit dénominateur commun et d'un contenu de basse intensité, incapables alors de nous lier aux exigences de changement qui s'expriment dans la société et de donner au rassemblement une dynamique populaire.

     

    Ensuite, une autre question se pose : celle des formes du rassemblement, inséparables pour nous de son contenu et de sa dynamique.

    Revenons en quelques mots à ce qui avait la force de la campagne du « Non de gauche » au projet de TCE en 2005 :

    la triple caractéristique

    * d'une campagne unitaire (le rassemblement des courants et forces politique de gauche)

    * mais aussi d'une unité englobant des secteurs associatifs, syndicaux et altermondialistes

    * et enfin, élément lui-aussi décisif, la caractéristique nouvelle d'une campagne citoyenne assise sur des collectifs unitaires dans les quartiers des grandes villes, les villes et les campagnes, dont la composition était en majorité faite de citoyennes et de citoyens non-membres d'une organisation.

     

    Notre démarche de rassemblement doit donc systématiquement raccorder et veiller à articuler ces différentes caractéristiques.

     

    Il s'agit donc d'écarter aussi bien la logique de la séparation du social et du politique que celle du cartel politicien à l'ancienne, et de favoriser les lieux de type forums citoyens larges qui surgissent, sous une forme ou une autre, des mobilisations elles-mêmes.

     

    Avec amitiés.

     

    BDS et PZ


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