• Au fond la forme

    Au fond la forme

    Débat CN Ensemble! 19/20 Octobre 2016

     

    Comment se décider dans la situation actuelle pour les présidentielles ?

    Nous sommes habitués à penser nos positions par rapport au programme.

    Celui de la France Insoumise et de JLM semblent convenir alors n'est-il pas incongru d'attendre ?

    D'où viennent les hésitations ?

    La démarche de JLM s'inscrit dans le droit fil des institutions.

    Il s'agit de « sa » candidature, le « Je » est de rigueur dans la présentation de sa démarche.

    Tout cela, dira-t-on est conforme à l'esprit de la 5ème république, il se présente à une élection de la 5ème République.

    Mais nous avons appris que l'avenir se dessine ici et maintenant.

    Proposer une république plus parlementaire par une démarche « présidentialiste », n'est-ce pas antinomique ?

    Les formes organisationnelles décrivent les relations de pouvoir entre les personnes, celles dans lesquelles le pouvoir se conquiert ne se dissolvent pas.

    Il y en a de nombreux exemples avec l'avènement du « socialisme" en URSS, Chine, etc..

    Et puis est-on sûr que nous n'assisterons pas à un retour à vers une 4ème République bis ?

    En quoi cela sera‑t‑il une rupture ?

     

    Il y a bien une crise des institutions.

    Les partis politiques sont décriés, les pratiques oligarchiques dénoncées.

    Croit-on que c'est en instaurant une coupure entre Le Candidat et ses soutiens que l'on aura un remède à la crise politique ?

    N'est-ce pas au contraire la reconduire ?

    N'est-ce pas déjà nous mettre en crise ?

    Cette crise n'appelle-t-elle pas une disparition de cette coupure, tout faire pour que les citoyens délibèrent, choisissent et agissent ?

    La 6ème république ne sera-t-elle qu'un replâtrage du système représentatif en vigueur depuis les révolutions anglaises, américaines et françaises ?

    La représentation n'est pas opposé à la domination de la bourgeoisie, elle a été un moteur de sa montée vers la domination contre la féodalité et la royauté, elle a accompagné l'avènement du capitalisme dans les ex pays dit socialistes, URSS, Chine, etc.

     

    Les occupations de places (Occupy Wall Street, Nuit debout, etc..)

    partout dans le monde, les révolutions arabes, les mouvements alternatifs, etc.. indiquent la voie de la suppression de la coupure entre les élites et les autres.

    Elles disent, nous sommes les élites, nous savons ce qui est bon pour notre vie, nous sommes capables de discuter, de choisir et d'agir.

    Au delà de la liberté, l'égalité est le cœur du problème.

    Se pose alors des problèmes immenses (comment discuter, comment s'informer et informer, comment choisir, comment agir ensemble, etc..) qui ne peuvent pas être traités dans le cadre de la FI.

    Il y va du type de relations de pouvoir entre acteurs politiques qui tournent le dos à la représentation, approuvent la délégation et sa révocabilité et dessinent un nouvel horizon.

     

    Soit, mais n'êtes vous pas un doux rêveur ?

    Il faut être pragmatique, si JLM est élu, nous sortirons de la 5ème république, de cette Europe de la finance internationale.

    Nous produirons un séisme.

    Nous ouvrirons l'avenir des possibles.

    Pouvons-nous penser cela ?

    Les résistances au changement seront fortes.

    La montée de l'extrême droite, sa possible présence au 2ème tour, obligera JLM, s'il parvenait à se qualifier, à chercher des alliés.

    Qui trouvera-t-il ?

    les sociaux démocrates, Bayrou, les Républicains ?

    Soit il parviendra à élargir le spectre de ses soutiens par des ralliements mais à quel prix ?

    Soit pire, un certain nombre de ces forces ne préféreront-elles pas basculer vers le FN qui est déjà dans une stratégie de ralliement.

    Dans tous les cas nous serions dans une situation explosive. Avec quelles chances de l'emporter ?

     

    La seule façon de vaincre ces résistances

    serait la présence d'un immense mouvement populaire.

    Avoir un leader au dessus de ses soutiens qui sera minoritaire dans le pays paraît non seulement insuffisant mais à côté des enjeux.

    Un tel mouvement populaire ne peut se construire que si de nouvelles perspectives et façons de prendre des décisions et d'agir sont posées.

    Nous vivons une période difficile due à la crise économique de 2008.

    Le capitalisme est entré en stagnation, les taux d'intérêts sont devenus négatifs, la croissance est de plus en plus limitée, etc.

    Le maintien de la préservation des positions dominantes est discuté par l'oligarchie, hésitant entre autoritarisme de type populiste voire d'extrême droite et bricolage institutionnel.

    Cette situation s'accompagne du divorce entre les luttes réelles très importantes et leur traduction politique.

    Elle voit grandir la répression qui frappe le mouvement syndical, les luttes contre les grands projets inutiles, l'acharnement contre les manifestants.

    L’oligarchie affine ses moyens répressifs en France et partout dans le monde.

    Les mouvements d'émancipation et leur répression sont mondiaux. L'oligarchie française se prépare à toute éventualité.

     

    Dans ces conditions, l'hésitation à rallier la FI se comprend.

    Le partage n'est pas aisé entre la nécessité d'une expression forte du mouvement social et écologique et la construction de modalités nouvelles d'actions et d'institutions émancipatrices.

    Mais ces possibilités ne se tiennent pas sur le même plan.

    La première s'inscrit dans une longue histoire qui se clôt (momentanément ?) sur l'échec de ce quinquennat.

    Le visage de la finance internationale finalement était celui de Hollande.

    L’amertume tient à ce que nous l'avons porté au pouvoir avec le FdG.

    Cet échec est aussi le nôtre, il a fracturé EELV, le PS, le Front de Gauche.

    La France Insoumise en est une conséquence.

    Si l'on veut retrouver une dynamique de victoire, il semble nécessaire de donner le primat à l'orientation vers la création de formes neuves.

    Il n'y a aucun risque que les problèmes sociaux et écologiques y soient oubliés bien au contraire.

    Ensemble ! doit maintenir son indépendance, continuer à penser et à agir pour l'autonomie et l'autogestion en recherchant le rassemblement le plus large.

     

    JPL !


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter