• [Après la mort de George Floyd à Minneapolis, tué par la police]

    [Après la mort de George Floyd à Minneapolis,

    tué par la police]

    USA : «Je ne peux plus respirer»

    Après la mort de George Floyd à Minneapolis,

    tué par la police.

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    «Je ne peux plus respirer»

    Accueil  - Ensemble Finistère !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     
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    Fil ouvert le 27 mai 2020

    Mise à jour ...

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    9 Juin 2020

    Mardi, 9 Juin, 2020
     

    Obsèques de George Floyd :

    le « jour G » pour l’Amérique

     

    Alors que l'inhumation de George Floyd a lieu ce mardi, à Houston, le destin de cet Africain-Américain se confond avec celui de son pays : atteint du coronavirus avant d’être tué par un policier.

    Son meurtre a relancé le débat sur le « contrat social ».

    Décryptage.

     

    « La question n’est pas le sort des Noirs, de la population noire. La vraie question, c’est le sort de ce pays. »

    Les mots de l’écrivain James Baldwin prononcés en 1968 n’ont pas pris une ride.

    Ils correspondent parfaitement à la situation que traversent les États-Unis un demi-siècle plus tard.

    Ils pourraient constituer l’épitaphe sur la pierre tombale de George Floyd, dont l’inhumation a lieu ce mardi à Houston (Texas), la ville dans laquelle il a grandi.

    Cet Africain-Américain de 46 ans, tué le 25 mai dernier par un policier blanc, est désormais plus que sa seule identité.

    Il est une tragique destinée américaine qui a « réveillé » une partie du pays dont le « sort » est de nouveau sur la table.

     

    1. Coronavirus, la poudrière

    Le coronavirus a presque disparu… des gros titres de la presse, relayé en second plan par le mouvement de protestation.

    La réaction immédiate d’une partie de l’opinion publique doit sans doute beaucoup à la situation créée par la pandémie.

    Difficile de ne pas y voir – à l’instar de la métaphorique canicule dans le film de Spike Lee, Do the Right Thing (Fais la chose juste) – l’élément qui facilite l’embrasement.

     

    Le Covid-19 a principalement frappé l’Amérique urbaine, celle où les inégalités sont également les plus puissantes, où les défaillances du système de protection sociale apparaissent impitoyables pour les plus démunis, celle où les Africains-Américains sont surreprésentés.

    À partir de la Première Guerre mondiale, des millions de Noirs du Sud sont partis dans les grandes villes du Nord et du Midwest à la recherche d’emplois industriels.

    La désindustrialisation, qui a commencé dès les années 1960, puis l’exode des Blancs vers les « suburbs », qui s’est accentué à partir des années 1970, a, de Minneapolis à New York en passant par Detroit et Milwaukee, laissé les populations noires dans une situation de sous-emploi chronique dans des centres-villes paupérisés.

     

    C’est là que le coronavirus a imposé des dégâts sanitaires et sociaux aux habitants de quartiers déjà abîmés et fragilisés.

    Selon les dernières données d’APM Research Lab, un groupe de recherche indépendant, « le taux de mortalité des Noirs américains est 2,4 fois plus élevé que le taux de mortalité des Blancs et 2,2 fois plus que celui des Asiatiques et Latinos ».

     

    La terrible crise économique a laminé des millions d’emplois en quelques semaines, parmi les moins qualifiés.

    Là encore, les Africains-Américains ont payé un lourd tribut.

    Les premiers éléments statistiques concernant la légère reprise économique de ces dernières semaines montrent que celle-ci a moins profité aux… Africains-Américains.

    Cruelle ironie : George Floyd a été atteint par le Covid-19 et s’en est tiré.

    Il n’a pas survécu à un fléau à la fois plus ancien : le racisme systémique des forces de police.

     

    2. La police, l’éternelle allumette

    Pour la première fois, sans doute, dans l’histoire des États-Unis, le rôle de la police se trouve au cœur d’un débat public.

    Avec une rapidité assez étonnante, les partisans d’une « réforme » ou d’une « redéfinition » marquent des points.

    Et lesquels !

    La décision la plus symbolique est venue dimanche de Minneapolis, la ville où George Floyd a rendu son dernier souffle.

    Le conseil municipal a voté pour le « démantèlement » du département de police locale.

    Il ne s’agit pas d’une « réorganisation » , mais de la reconstruction à partir de zéro « d’un nouveau modèle de sécurité publique ».

     

    Samedi, le jeune maire démocrate, Jacob Frey, s’y était opposé, s’attirant les huées des manifestants.

    Mais le vote à la majorité qualifiée du conseil municipal l’empêche d’y mettre son veto.

    Les conseillers municipaux ont également annoncé que les fonds jusqu’ici alloués à la police de la ville seront dirigés vers des projets s’appuyant sur la population.

    Quelle forme prendra le « nouveau modèle » ?

    « L’idée de ne pas avoir de police n’est certainement pas un projet à court terme », a lâché la conseillère municipale Alondra Cano.

    Aucun élu n’a avancé de pistes.

    Minneapolis se lance dans une expérimentation grandeur nature.


    Le « defunding », soit la réduction des budgets consacrés aux forces de police, est devenu, en quelques jours, un slogan rassembleur… et une réalité dans un nombre grandissant de villes.

    Le maire démocrate de Los Angeles, Eric Garcetti, avait ouvert le bal, en annonçant une réduction de 150 millions de dollars du budget du LAPD.

    Celui de New York, Bill de Blasio, a finalement cédé aux pressions d’une partie de sa majorité et des associations de droits civiques en acceptant ce qu’il refusait d’envisager, encore vendredi dernier : baisser le budget de la police et réorienter ces sommes vers les budgets sociaux.

    Il n’a livré, pour l’instant, aucun montant, mais le revirement est spectaculaire dans une ville où le budget de la police a augmenté de 22 % entre 2014 et 2019, pour s’établir à 6 milliards de dollars, alors que les taux de la criminalité sont au plus bas.

    Dans d’autres métropoles, des premiers pas plus timides – interdiction d’utilisation des gaz lacrymogènes ou des techniques d’arrestation musclées – ont été effectués. Partout, le « statu quo » est impossible.

     

    3. Contrat social : le volcan

    Joe Biden rencontrera, avant la cérémonie d’hommage, la famille de George Floyd.

    Donald Trump ne sera évidemment pas du voyage.

    Le président en exercice a seulement convoqué le nom du défunt lors d’un indigne exercice d’autosatisfaction à propos des relatifs bons chiffres de l’économie et s’est bien gardé de prononcer un mot pourtant au cœur du grand débat du moment : racisme.

     

    Ici aussi, l’affaire George Floyd révèle une fracture américaine face à la revendication de redéfinition du « contrat social », portée par les manifestations géantes (voir notre entretien avec l’historien Romain Huret, directeur d’études et vice-président de l’EHESS).

     

    Donald Trump, dont l’électorat est plus âgé et plus blanc que la moyenne de la population du pays, de marteler une unique réponse :

    « Loi et ordre ».

     

    Cette position semble de plus en plus intenable dans une société où les mentalités ont évolué.

    Il a d’ailleurs dû battre en retraite, en retirant de Washington D.C. les troupes de la garde nationale.

    La décision a été justifiée par le fait que la situation se trouverait « parfaitement sous contrôle » – ce qui est le cas, depuis le début – et que le « nombre de manifestants diminuait », alors qu’il a, en réalité, augmenté.

    Le même jour, trois anciens chefs d’état-major avaient condamné l’envoi de troupes, joignant leurs voix à celle, notamment, du secrétaire de la Défense, Mark Esper.


    Le Parti démocrate, dont l’électorat est plus jeune et plus divers que la moyenne de la population du pays, se montre attentif à cette thématique, même si, localement – on l’a vu à Minneapolis et New York –, les divisions internes à la coalition sont d’importance.

     

    Elles pourraient s’approfondir autour de la loi que prépare le groupe démocrate à la Chambre des représentants sur la réforme de la police qui évite, pour l’instant, d’envisager un « defunding ».

    Autant dire qu’il n’y a aucun « boulevard » électoral qui se dessine pour Joe Biden.

     

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    6 Juin 2020

    L’union et le deuil face à un Trump isolé

    Marc de Miramon
     

    Les cérémonies en hommage à George Floyd, qui culmineront mardi avec ses obsèques organisées à Houston (Texas), ont débuté jeudi 4 juin.

    Partout dans le monde, d’immenses rassemblements se poursuivent pour dénoncer le racisme et les brutalités policières.

     

    C’est à Brooklyn (New York), où était organisée jeudi 4 juin un hommage à son frère assassiné par la police de Minneapolis dix jours plus tôt, que Terrence Floyd, frère de la victime, a prononcé les mots que Donald Trump aurait pu ou dû adresser à une Nation étatsunienne dont les déchirures éclatent au grand jour.

    «  Je suis fier des protestations. Je ne suis pas fier des destructions », a-t-il déclaré devant la foule, avant d’exiger le «  pouvoir au peuple. Pas seulement mon peuple, pas seulement votre peuple, mais à tout le peuple, à chacun d’entre nous ».

     

    Et tandis qu’à Minneapolis, devant la dépouille de George Floyd, le maire Jacob Frey tombait en pleurs, un genou à terre, avant que la ville ne se taise pendant huit minutes et quarante six secondes, soit le temps de l’agonie de Floyd, Donald Trump reprenait le rythme frénétique de ses harangues publiées sur son fil Twitter : tantôt pour célébrer la libération d’un ancien combattant détenu en Iran, s’émerveiller d’un rebond observé sur le marché de l’emploi, railler son opposition démocrate ou promettre des représailles à des élus républicains au bord de la rupture : après dix jours de crise, les menaces de faire intervenir l’armée pour mater la révolte qui gronde outre-atlantique et la répression policière des manifestations pacifiques, de nombreux élus du « Grand Old Party » critiquent ouvertement sa politique.

    Jusqu’à son ancien ministre de la Défense James Mattis, pour qui

    «  Donald Trump est le premier président de (son) vivant qui n’essaie pas d’unir le peuple américain. Il ne fait même pas semblant d’essayer. Au lien de cela, il essaie de nous diviser ».

     

    La faiblesse actuelle du président étatsunien, confirmée par des sondages qui accablent une stratégie approuvée par sa seule base politique déjà fanatisée (entre 25 et 35% de l’électorat), ne profite pourtant pas de manière visible à son probable adversaire démocrate Joe Biden pour la présidentielle de novembre prochain.

    Son action pendant la crise a été approuvée par à peine 35% des sondés, quand d’autres cadres du parti, à l’instar du maire de New York Bill de Blasio, n’échappent pas non plus à la vindicte.

    Ce dernier a ainsi été accueilli sous les huées à l’hommage organisé à Brooklyn pour George Floyd.

    Jumaane Williams, avocat public de la ville, rappelant à sa manière les responsabilités de chacun : « New York est censé être le lieu le plus progressiste du pays et nous avons échoué. Nous avons échoué car nous avons le mauvais président (Donald Trump), le mauvais gouverneur (le démocrate Andrew Cuomo), le mauvais maire (Bill de Blasio) ».

     

    Ailleurs dans le monde, les manifestations se poursuivent pour dénoncer le racisme et les violences policières, à l’image d’un rassemblement de 50.000 personnes organisé le même jour à Vienne (Autriche), l’un des plus importants de ces dernières années.

    Un événement d’autant plus spectaculaire que le débat sur la brutalité policière est quasi inexistant en Autriche, où une enquête a tout de même été ouverte l’année dernière sur l’usage d’une force excessive par des policiers lors d’une manifestation protestant contre l’inaction face au changement climatique.

     

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    3 Juin 2020

    Mercredi, 3 Juin, 2020

    États-unis.

    Minneapolis,

    épicentre d’un pays au bord de la guerre civile

     

    La destinée de la ville dans laquelle George Floyd a perdu la vie illustre le glissement de l’Amérique vers un état de profondes divisions – sociales, raciales et politiques – qui confine au chaos.

     

    C’était une sorte de petite Scandinavie, libérale et policée, progressiste et tolérante.

    Elle est devenue l’épicentre, le « ground zero », d’un pays qui chancelle au bord de l’abîme.

    Rien ne prédisposait vraiment Minneapolis (425 000 habitants) à devenir le laboratoire de cette « guerre civile froide » dont parle le journaliste Carl Bernstein depuis des années.

    Minneapolis n’est pas Chicago et sa police brutale.

    Minneapolis n’est pas Detroit, immense friche socio-économique à ciel ouvert.

    Minneapolis n’est pas Atlanta, symbole de la vieille culture sudiste.

    Mais, en ce printemps 2020, Minneapolis est devenue la petite capitale sanguinolente et révoltée d’une Amérique chancelante.

     

    Une ville marquée à gauche

    La ville dont le destin est lié à sa jumelle Saint-Paul (285 000 habitants), située de l’autre côté du Mississippi – qui prend sa source quelques kilomètres plus au nord –, n’a jamais défrayé la chronique des violences urbaines.

    Elle fait plutôt partie du panthéon des cités progressistes.

    Elle a même compté un maire socialiste : Thomas Van Lear, élu en 1916, était membre du Socialist Party of America, l’organisation à laquelle appartenait également Eugene Debs, candidat à cinq reprises (1904, 1908, 1912, 1916, 1920) à l’élection présidentielle.

    L’ancien mineur et syndicaliste n’est resté en poste que deux ans, battu en 1918 dans le climat germanophobe de la fin du premier conflit mondial.

    Il n’aura guère eu le temps de laisser une empreinte égale à celle des maires socialistes de Milwaukee, la grande ville industrielle de l’État voisin du Wisconsin, où le « sewer socialism » (littéralement le « socialisme d’assainissement », baptisé ainsi car les édiles se vantaient d’avoir été des pionniers en la matière) régna durant un demi-siècle jusqu’en 1960.

    Il faudra ensuite attendre 1981 pour qu’un maire soit élu d’une ville avec l’étiquette revendiquée de socialisme : il s’agissait de Bernie Sanders à Burlington.

     

    Même brève, cette expérience reflétait une culture politique locale particulière.

    Une littérature de science politique s’est penchée sur le lien entre cette dernière et la composition de la population, forgée par une immigration principalement allemande et scandinave, religieusement luthérienne et politiquement progressiste mais pas trop, sans qu’une conclusion définitive – et pour cause – ait jamais pu être tirée.

    Dès 1911, la peine de mort y fut abolie.

    En 1918, fut créé le Farmer-Labor Party (Parti fermier-ouvrier), en défense des intérêts communs des fermiers et ouvriers dont les revenus furent chamboulés par l’entrée en guerre des États-Unis.

    L’organisation connut quelques succès électoraux au début des années 1930 et fusionna en 1944 avec le Parti démocrate local, donnant naissance au Minnesota Democratic-Farmer-Labor Party, faisant du Minnesota un cas d’espèce.

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les députés et maires des grandes villes se sont régulièrement présentés comme plus progressistes que la moyenne de leurs collègues.

    Si l’État n’a plus voté pour un candidat républicain depuis 1972, cette autorevendication porte à contestation : bien que relevant d’une appellation différente, le Parti démocrate local a connu les mêmes travers que l’appareil national et épousé ses dérives programmatiques. 

    Exception faite de Minneapolis depuis une quinzaine d’années.

     

    Un coran ayant appartenu à... Thomas Jefferson

    Deux personnalités incarnent cette radicalité progressiste de la ville-pivot de la seizième agglomération du pays : Keith Ellison et Ilhan Omar.

    Le premier est l’actuel procureur général de l’État, élu en 2018 face au candidat républicain (49 %, contre 45 %.)

    À ce titre, c’est lui qui va mener les poursuites contre Derek Chauvin, le policier blanc inculpé d’homicide involontaire sur George Floyd.

    Keith Ellison n’est pas seulement un élu local, il est une figure progressiste nationale.

    Natif de Detroit, diplômé en droit, il a été élu député de Minneapolis en 2007.

    Lors de son entrée en fonction, un geste déchaîne la haine de l’extrême droite : il prête serment sur le Coran.

    Une partie de son parcours – converti à l’islam à l’âge de 19 ans, le jeune homme avait eu des liens avec l’organisation Nation of Islam, lors de la Million Man March de 1995 – donne des boutons à la droite religieuse, qui évoque un « blasphème à la Constitution », bien que le texte fondateur ne contienne aucune obligation, ni aucune indication en la matière.

    Quelques jours plus tard, confirmant son serment dans les murs du Capitole, il choisit un coran ayant appartenu à… Thomas Jefferson, l’un des pères fondateurs.

    Keith Ellison est à la fois le premier Noir à représenter le Minnesota au Congrès et le premier musulman à y siéger.

    En 2016, il est l’un des premiers à apporter son soutien à Bernie Sanders, dont il devient l’un des proches.

    Et lorsque le sénateur du Vermont cherche un candidat pour porter les couleurs de l’aile progressiste lors de l’élection du président du Parti démocrate, il se tourne vers Keith Ellison.

    D’un cheveu, le candidat de l’establishment, Tom Perez, ancien ministre du Travail de Barack Obama, l’emporte.

    Ellison devient son adjoint.

    Fin 2018, afin de pourvoir le poste de procureur de l’État, il quitte cette fonction, ainsi que son siège de député.

     

    La progressiste Ilhan Omar, élue avec 78 % des voix

    Il passe le relais à une jeune femme de 36 ans, née à Mogadiscio en 1982, Ilhan Omar, élue triomphalement avec 78 % des voix.

    Le visage démographique de cette circonscription urbaine a profondément changé depuis le début des années 1980.

    Des réfugiés somaliens s’y sont installés, notamment après le début de la guerre civile, attirés par les politiques d’accueil solidaires de la ville.

    Les Noirs représentent désormais 17 % de l’électorat, dont la majorité demeure des Blancs.

    Difficile d’en faire une candidate communautariste.

    À la Chambre des représentants, Ilhan Omar forme, dès les premiers jours, avec trois autres femmes nouvellement élues (Alexandria Ocasio-Cortez, Rashida Tlaib et Ayanna Pressley) le « squad », cible privilégiée de Donald Trump qui, dans un tweet, leur conseillait de « retourner chez elles », à la grande satisfaction de la frange nativiste et nationaliste de son électorat.

     

    C’est à cette même base que le président des États-Unis s’adresse indirectement en demandant aux gouverneurs du pays de « dominer » les manifestants, réactivation de la thématique de la « loi et de l’ordre », déjà usée jusqu’à la corde par Richard Nixon en 1968.

    Ce carburant sécuritaire pourrait aider sa campagne dans le Minnesota même : l’État apparaît de plus en plus comme un Swing State.

    Au fur et à mesure que Minneapolis a glissé à gauche, les banlieues et les territoires ruraux ont, eux, dérivé à droite.

    Alors que se creusaient les inégalités sociales et se développaient, selon le site 24/7WallSt, des discriminations raciales (emplois, revenus, incarcération), les mobilisations citoyennes et politiques permettaient de déclarer la ville « sanctuaire » pour les sans-papiers et l’adoption du Smic à 15 dollars.

    En marge de la métropole, la base trumpiste a prospéré sur le rejet de ces évolutions.

    Entre les deux, désormais : un abysse.

     

    Christophe Deroubaix
     
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    Mort de George Floyd :

    les manifestations se poursuivent à travers les Etats-Unis,

    malgré les menaces de Donald Trump

    Des rassemblements ont notamment eu lieu à Washington et New York, malgré les couvre-feux imposés par les autorités locales.

     
     

    Mort de George Floyd : à New York, la colère ne faiblit pas malgré le couvre-feu

    Dans des dizaines de villes des Etats-Unis, la contestation ne faiblit pas après la mort de George Floyd. A New York, le couvre-feu n'a pas empêché les manifestants de se rassembler.

    France Info >>>>>

     
    Le Pape François 

    "Nous ne pouvons ni tolérer ni fermer les yeux sur aucune forme de racisme ou d'exclusion."

    Le pape réagit pour la première fois à la mobilisation contre le racisme aux Etats-Unis et dans le monde depuis la mort de George Floyd. Il estime toutefois que "rien ne se gagne" avec les réactions de violence observées ces derniers jours.

     

    Gwen Berry
    lanceuse de marteau américaine

    "Je veux une lettre d'excuses."

    Sanctionnée l'an dernier pour avoir levé le poing pour protester contre l'injustice raciale l'an dernier, cette sportive américaine dénonce l'hypocrisie du Comité olympique américain, qui vient de prendre position contre le racisme aux Etats-Unis.

     

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    2 Juin 2020

    Mardi, 2 Juin, 2020

    États-unis. Misère et crime policier raciste, cocktail d’un embrasement

    Depuis l’assassinat filmé d’un Noir américain par un policier, il y a une semaine à Minneapolis, manifestations et émeutes s’étendent, attisées par l’ampleur des souffrances sociales provoquées par les crises sanitaire et économique.

     

    Les grandes villes des États-Unis s’embrasent. Le couvre-feu décrété un peu partout, le président Donald Trump contraint de se réfugier momentanément dans un bunker alors que la colère des manifestants résonnait jusque sous les fenêtres de la Maison-Blanche, le pays vit depuis quelques jours une situation dantesque sans précédent. Le nouveau meurtre, raciste, d’un Noir par un policier blanc a engendré cette extraordinaire explosion de colère. Un cri collectif retentit pour dénoncer l’injustice systémique de ce nouveau crime raciste, perpétré par un policier. Mais il se fait cette fois d’autant plus fort que les plus pauvres, les plus précaires, sont enfoncés au même moment, par le système, dans de terribles difficultés dues aux crises sanitaire et économique.

    Tout a démarré il y a huit jours, après que George Floyd, un quarantenaire noir, a été asphyxié par un policier blanc lors d’une interpellation très musclée pour un délit mineur en pleine rue à Minneapolis. La scène a été filmée sur son téléphone portable par une femme témoin habitant à proximité. On y entend la victime hurler : « J’étouffe, j’étouffe, ne me tuez pas ! » On y voit l’un des quatre policiers presser, pendant près de neuf minutes, son genou sur la gorge de l’homme à terre, qui, à la fin, gît inanimé, sans doute déjà sans vie. Son décès sera confirmé plus tard, à hôpital.

    Les images du meurtre diffusées sur les réseaux sociaux alimentent l’indignation dans tout le pays. Des premières scènes d’émeutes se produisent à Minneapolis. Les agents impliqués sont limogés mais laissés en liberté. Comme la colère redouble, les autorités, sur la défensive, annonceront par la suite que le policier qui a étouffé George Floyd a été inculpé pour « crime involontaire » et placé en détention provisoire. Mais cette demi-mesure exaspère un peu plus les proches de Floyd qui réclament une inculpation pour un meurtre « bel et bien délibérément délibéré ». Andrew Johnson, un dirigeant de l’organisation Black Lives Matter (BLM) (Les vies des Noirs comptent) à New York, souligne que le recul en demi-teinte de l’administration constitue certes « une reconnaissance du dysfonctionnement raciste de la police, tout en faisant en sorte cependant que le délit ne soit pas traité à la hauteur du crime commis ».

    Une extraordinaire « diffusion des résistances »

    Des manifestations et rassemblements qui prennent parfois l’allure de soulèvements font alors tache d’huile aux quatre coins du pays, se propageant dans tous les quartiers ghettos. À la différence des émeutes qui ont succédé par le passé aux nombreux assassinats de jeunes Noirs désarmés, comme à Ferguson (Missouri), à New York ou à Baltimore (Maryland), cette fois, ce ne sont plus seulement les quartiers noirs qui s’enflamment, mais d’autres zones urbaines appauvries et marginalisées, habitées par des Latinos, des migrants de diverses origines ou même des Blancs laissés pour compte. Andrew Johnson, qui a participé aux mobilisations de BLM depuis la naissance de l’organisation en juillet 2013, relève ce qui constitue, à ses yeux, une extraordinaire « diffusion des résistances ».

    Si l’on observait déjà, jadis, de fortes scènes de fraternisation et de solidarité pour dénoncer les crimes racistes de la police à travers la participation de Blancs aux manifestations – souvent des militants d’organisations de défense des droits humains –, la tendance est bien plus perceptible cette fois-ci. Ce qui traduit une conjonction de réactions aux injustices qui accablent en ce moment même les populations les plus précarisées du pays. Quelque 42 millions de personnes, de celles qui survivaient déjà en acceptant de petits boulots sous-payés, ont été précipitées ces dernières semaines dans le chômage avec une durée d’indemnisation très courte – de l’ordre de deux trimestres au maximum. Ce qui ne leur ouvre souvent qu’une seule assurance, celle de sombrer très vite dans la misère et les galères du travail non déclaré, encore plus mal rétribué. Le sentiment d’injustice taraude tous ces citoyens, quelle que soit la couleur de leur peau. Ceux-là ont le sentiment d’avoir été brutalement jetés comme de vulgaires variables d’ajustement dans la crise par Wall Street, dont les traders font, eux, danser à nouveau les cours du Dow Jones à la hausse.

    La pandémie a également exacerbé toutes les injustices et les inégalités face à la mort. Les Noirs, les Latinos et plus généralement les habitants des ghettos de pauvres, majoritairement mal ou pas assurés, meurent trois à cinq fois plus du coronavirus que ceux des quartiers huppés, selon les données les plus officielles. Et le funèbre seuil des 100 000 morts, qui vient d’être franchi, ne recense pas nombre de décès de patients issus des minorités qui n’ont pas voulu, faute de couverture santé, se déclarer comme malades, relèvent plusieurs organismes observateurs. Cet aiguisement des contradictions de classe nourrit un sentiment d’injustice partagé par des dizaines de millions de citoyens. C’est lui qui est partiellement à l’origine des scènes de pillage de certaines grandes surfaces sélectes.

    L’hôte de la Maison-Blanche use des pires provocations

    Donald Trump en campagne pour sa réélection en novembre, persuadé que la polarisation de la société pourra souder ses propres troupes en le faisant apparaître comme le héraut de l’ordre auprès des classes moyennes, n’hésite pas à user des pires provocations. « Les pillages seront immédiatement accueillis par des balles », a-t-il promis, rappelant la pire rhétorique répressive utilisée contre les manifestants des droits civiques dans les années 1960. Comme pour confirmer le sérieux de la démarche, des dizaines de milliers de soldats de la garde nationale ont été déployés sur les théâtres des plus importants soulèvements.

    Il n’est pas sûr que les tweets vengeurs d’un locataire de la Maison-Blanche qui se barricade et se refusait jusqu’à hier à s’adresser solennellement à la nation, comme le lui auraient recommandé pourtant nombre de ses conseillers, constituent le plus sûr moyen d’un retour au calme. La méthode pourrait achever de discréditer le candidat Trump à sa réélection en novembre. Toutefois, l’opposition démocrate éprouve elle aussi beaucoup de peine à afficher une perspective alternative, capable de calmer la colère. Joe Biden, le candidat du parti de l’âne à la présidentielle, n’a réagi d’abord que pour condamner la violence, avant de se rendre samedi à une manifestation à Wilmington, la ville la plus peuplée de l’État du Delaware, paradis fiscal réputé pour sa tranquillité cossue. Il s’est contenté d’y déclarer : « Nous sommes une nation qui souffre en ce moment, mais nous ne devons pas laisser cette douleur nous détruire. » Le plus lourd handicap à la crédibilité du candidat Biden sur ce dossier du racisme dans la police tient, il est vrai, pour beaucoup à son passé de vice-président de Barack Obama, l’incapacité à juguler l’épidémie de crimes de policiers racistes au début de la dernière décennie constituant l’un des plus retentissants échecs de la précédente administration.

    Bruno Odent - L'Humanité
     
     

    George Floyd:

    "Les violences policières sont endémiques aux États-Unis"

    L'historien Pierre Cras, spécialiste des États-Unis revient sur "l'affrontement historique entre la population noire américaine et la police".

    HuffPost >>>>>

     
     

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    1er Juin 2020

    Dimanche, 31 Mai, 2020

    Le dernier regard de George Floyd,

    cruel miroir tendu à l’Amérique raciste

    Les nuits d’émeutes et les manifestations se succèdent, des voix s’élèvent pour appeler à s’organiser politiquement contre un système qui perpétue les discriminations et l’injustice sociale.

     

    L’incendiaire de la Maison Blanche galvanise ses « MAGA » (1), promet le carnage en réponse au pillage, fait déployer soldats de la Garde nationale, incrimine « les antifas et la gauche radicale ».

    Sans parvenir à endiguer le débordement de colère suscité par l’assassinat le 25 mai dernier, de George Floyd, un Africain-Américain de 46 ans, au cours de son interpellation par des policiers de Minneapolis.

    Partout dans le pays, d’imposantes manifestations se sont encore formées samedi pour exiger justice et dénoncer le racisme et la violence sociale et policière structurelle dirigée contre les Noirs.

    Alors que se succèdent les nuits d’émeutes, certains de ces rassemblements ont donné lieu à des affrontements avec la police : plus de 200 personnes ont été arrêtées à New York, une centaine à Los Angeles.

    L’annonce, vendredi, de l’arrestation de Derek Chauvin, le policier filmée les mains dans les poches, son genou sur le cou de la victime, et de son inculpation pour « homicide involontaire » et « acte cruel et dangereux ayant causé la mort » de George Floyd n’a pas apaisé les esprits.

    Les manifestants demandent que cet agent maintes fois signalé pour « usage excessif de la force », impliqué dans de nombreux tirs mortels sur des « suspects », soit poursuivi, avec ses coéquipiers, pour « homicide volontaire ».

     

    Par delà l’émotion, la rage et l’exigence de justice pour George Floyd, la mobilisation prend un tour très politique, laissant entrevoir, à quelques mois du scrutin présidentiel, une lame de fond.

    « La taille et l’impact des manifestations, partout, montrent la vraie nature nationale et historique de ce qui se passe.

    Ce n’est plus seulement une protestation demandant justice pour George Floyd, cela devient une révolte sociale générale contre la violence d’un système raciste policier et carcéral », analyse Libero Della Piana, du People’s action institute, qui voit dans la mobilisation en cours la manifestation d’un processus politique en maturation depuis des décennies, « un débordement de rage contre une société qui a aliéné socialement et économiquement des millions d’individus ».

    Dans un contexte où les Africains-Américains  ont payé un lourd tribut à la pandémie de coronavirus et à l’impéritie de l’administration Trump devant cette crise, Alexandria Ocasio Cortez, la plus jeune élue au Congrès, soutien de Bernie Sanders lors de la primaire démocrate, insiste elle aussi sur les tirs croisés des injustices sociales et des violences policières.

    « Si vous essayez d’appeler à la fin des troubles, mais que vous ne considérez pas la santé comme un droit humain, que vous craignez de dire que les vies des Noirs comptent, que vous avez trop peur d’évoquer les violences policières, alors vous n’appelez pas à la fin des troubles, s’insurge-t-elle.

    Vous appelez à ce que l’injustice continue, à ce que le peuple endure encore en se taisant la violence de la pauvreté, de l’accès entravé au logement, de la brutalité policière. »

     

    « Il est temps de battre dans les urnes tous les procureurs que vous n’aimez pas... » 

     

    Indéniablement, l’agonie de George Floyd, capturée en direct dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, ébranle un système meurtrier pour les pauvres, pour les Noirs, et clément pour les suprémacistes blancs disposant de relais et de complaisances à tous les échelons de la justice et du pouvoir politique, jusqu’à la présidence.

    Pour démanteler cette toile, le feu n’est pas seulement inopérant : Donald Trump ne l’appelle-t-il pas de ses vœux, pour s’assurer la victoire cet automne ?

    Ces dernières heures, des voix nombreuses se sont élevées pour appeler à dépasser le stade de l’émeute, toujours profitable aux pouvoirs jouant de la carte du rappel à l’ordre.

    Parmi ces voix, celle du rappeur Killer Mike, qui s’est adressé au bord des larmes, samedi, aux manifestants d’Atlanta :

    « Il est de votre devoir de ne pas brûler vos maisons. Il est de votre devoir de renforcer vos propres maisons pour en faire des refuges en période d’organisation.

    C’est le moment de comploter, de planifier, d’établir des stratégies, de s’organiser et de se mobiliser.

    Il est temps de battre dans les urnes tous les procureurs que vous n’aimez pas. Il est temps de tenir pour responsables les maires, leurs bureaux, les chefs et leurs adjoints. (…)

    La prochaine étape, c’est d’user de votre pouvoir politique pour aller aux élections et battre les politiciens que vous n’aimez pas. »

    Décrit par ses proches comme un « doux géant », père aimant de deux enfants, George Floyd était une figure appréciée de la scène musicale à Minneapolis, l’un de ces millions de travailleurs ayant perdu leur emploi dans la crise économique provoquée par la pandémie.

    Son dernier regard, sous la botte des policiers qui l’ont étouffé à mort, tend un cruel miroir à cette Amérique qui n’a jamais rompu, en vérité, avec la loi de Lynch.

     

    (1) « Make America great again », acronyme désignant les supporters de Donald Trump.
     
    Rosa Moussaoui

     

    Mort de George Floyd.

    Les manifestations se poursuivent aux États-Unis,

    affrontements devant la Maison Blanche

    Des milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées dimanche, dans plusieurs villes des États-Unis, pour exiger que justice soit rendue après la mort de George Floyd. De plus en plus de villes ont décrété des couvre-feux, notamment à Washington où des affrontements ont éclaté.

    Ouest-France >>>>>

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    31 mai 2020

    USA : «Je ne peux plus respirer»

     

    L'Humanité - Samedi, 30 Mai, 2020

    Etats-Unis. Couvre-feu à Minneapolis, flambées d’émeutes à travers le pays

    La violence policière aux relents racistes ébranle une nouvelle fois l’Amérique. La poursuite judiciaire du policier auteur de l’acte qui a mis fin à la vie de George Floyd ne calme pas l’indignation.

     

    La colère continue à embraser plusieurs villes américaines malgré l’inculpation du policier accusé d’avoir tué George Floyd, un homme noir âgé de 46 ans, en maintenant son genou sur son cou pendant de longues minutes.  «Je ne peux plus respirer»: cette phrase de la victime, révélée par un enregistrement et devenue un slogan, hante les esprits de millions d’Américains, des jeunes surtout, indignés par ce nouvel acte de violence policière aux relents racistes. George Floyd était soupçonné d’avoir tenté d’écouler un faux billet de 20 dollars. L’auteur de l’acte est poursuivi pour meurtre au troisième degré et homicide involontaire.

    Déployer des unités de la police militaire

    Les émeutes ont flambé à nouveau durant la nuit de vendredi à samedi à Minneapolis, lieu du drame. « Nous sommes en 2020 et nous sommes confrontés aux mêmes problèmes que dans les années 1960... Je crois bien que le Minnesota a atteint son point de rupture », justifie un jeune homme cité par l’AFP. « Il y a eu pleins d’autres George Floyd dans toutes les villes (…) Qu’est-ce qu’on est censé faire : s’asseoir et encaisser ? », s’interroge un homme blanc présent dans la foule par solidarité, selon la même source. Un couvre-feu est désormais instauré à Minneapolis. La police a immédiatement tiré des gaz lacrymogènes en direction des contrevenants. Les émeutes auraient baissé d’intensité, comparativement à la nuit de jeudi. Un jeune manifestant âgé de 19 ans est mort à Detroit, lors d’une manifestation, abattu par une balle tirée par un individu, qui a ouvert le feu sur la foule. Des foules de protestataires se sont rassemblées à Dallas, Las Vegas, Seattle, Memphis. A New York, plus de 200 personnes ont été arrêtées après des échauffourées ayant fait plusieurs blessés au sein des policiers. Un cocktail Molotov a été lancé à l'intérieur d'une voiture de police qui était occupée. "C'est un miracle qu'aucun policier n'ait été tué", a déclaré le chef de la police Dermot Shea. A Atlanta, ou à Miami, des véhicules de patrouille de la police ont été brûlés. A Los Angeles, cinq policiers ont été blessés et plusieurs centaines de personnes arrêtées lorsque des commerces incendiés et des pillages, surtout dans les magasins de luxe de Beverly Hills, ont suivi une manifestation pacifique.

    Partout, les manifestants ont dénoncé les bavures policières qui frappent les Noirs de manière disproportionnée. La colère fait tache d’huile, des affrontements, actes de casse et barrages routiers ont eu lieu à Houston, au Texas, à San José, en Californie, à Portland, dans l’Oregon, à Malwaukee, dans le Wisconsin… Même Washington n’a pas été épargnée. Les manifestants ont crié leur révolte devant la Maison Blanche. Plutôt discret pour l’instant, Donald Trump envisagerait de faire déployer des unités de la police militaire, selon l’agence Associated Press. « En cas de difficultés, nous assurerons le contrôle, mais quand les pillages commencent, les tirs commencent », avait-il twitté jeudi, laissant supposer l’intention d’un durcissement répressif. De l’huile sur le feu.

    Nadjib Touaibia
     

    Mort de George Floyd.

    À New York, une voiture de police

    fonce dans une foule de manifestants

    Alors que les États-Unis ont connu samedi 30 mai une cinquième nuit d’émeutes après la mort d’un Afro-américain, George Floyd, lors de son arrestation par la police, deux vidéos prises en marge de manifestations, à New York, montrent une voiture de police foncer dans la foule.

    Ouest-France>>>>>

     

    Décès de George Floyd.

    Les États-Unis sous haute tension,

    plusieurs villes imposent un couvre-feu

    Des pillages et échauffourées entre manifestants et policiers ont éclaté, samedi soir aux États-Unis malgré des couvre-feux imposés par plusieurs villes. Il s’agit de la cinquième nuit de protestations depuis la mort de l’Afro-américain George Floyd aux mains de la police.

    Ouest-France >>>>>

    Mort de George Floyd : affrontements et couvre-feux dans plusieurs grandes villes des Etats-Unis

    Après Minneapolis, les villes d'Atlanta, de Los Angeles, de Philadelphie et de Chicago ont instauré un couvre-feu pour tenter d'empêcher les manifestations de dégénérer à nouveau.

    France Info >>>>>

    Etats-Unis : ce que l'on sait de Derek Chauvin, le policier mis en examen après la mort de George Floyd

    Inculpé et incarcéré quatre jours après l'interpellation qui a entraîné la mort d'un Afro-Américain, ce policier blanc avait déjà fait l'objet de nombreuses plaintes auprès de la police locale.

    France Info >>>>>

     

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    30 mai 2020

     

    États-Unis.

    L' assassinat de Minneapolis mobilise l'Amérique

    Les émeutes se sont poursuivies dans les nuits de jeudi à vendredi et de vendredi à samedi dans la capitale du Minnesota où, lundi, un policier a tué un Africain Américain déjà menotté.

    Cet État est parmi ceux, aux États-Unis, où les inégalités entre personnes de couleur noire et personnes de couleur blanche sont les plus criantes.

    Atlanta, New York, Detroit, Dallas, Houston, Las Vegas, Des Moines, Memphis, Portland, et même devant la Maison Blanche, partout aux Etats-Unis l'indignation grandit et les défilés se multiplient aux cris de " I can't breathe (je ne peux pas respirer, les derniers mots de George Floyd) .

     

    Un commissariat a été incendié, jeudi soir à Minneapolis.

    Le jeudi, la garde nationale avait été déployée dans la capitale du Minnesota, État classé deuxième au rang des plus inégalitaires entre personnes de couleur noire et personnes de couleur blanche, par le site 24/7WallSt.

    Depuis mardi, la cité connaît des émeutes suite à la mort d’un Africain Américain, George Floyd, étouffé par un policier alors qu’il était menotté .

    La scène où on l’entend dire « je ne peux pas respirer », a été filmée.

    Elle a indigné à Minneapolis et au-delà.

    Les quatre policiers qui apparaissent dans la vidéo ont été limogés – mais restent libres -, signe que les autorités prennent l’affaire au sérieux dans un pays où les violences policières demeurent fort souvent impunies.

     

    1 % de la population noire est derrière les barreaux

    Dans cette ville du Nord des États-Unis, la condition des Africains Américains n’est pas pire qu’ailleurs.

    En revanche, les inégalités y sont plus criantes que dans d’autres villes.

    Selon le site 24/7WallSt, le revenu annuel médian d’un foyer blanc est de 66 979 dollars (60 360 euros) quand il n’est que de 30 306 dollars (27 310 euros) pour les foyers noirs.

    Le taux de chômage des personnes de couleur noire (8,8 %) est près de trois fois supérieur à celui des personnes de couleur blanche (3 %).

    Quant au taux d’incarcération, la différence est vertigineuse. 1 % de la population noire est derrière les barreaux, avec un taux de 1 219 pour 100 000 ; le taux pour la population blanche est de 111 sur 100 000.

     

    Pas étonnant, dès lors, que dans cette ville la bataille pour le salaire de 15 dollars de l’heure ait été portée, outre par les syndicats, par ceux qui militent pour l’égalité.

    Si le SMIC à 15 dollars a bien été voté en juin 2017, il a rencontré une féroce résistance, notamment des petits commerçants.

    Les petites entreprises ont pourtant obtenu un délai de sept ans pour appliquer la loi…

    Certains employeurs ont porté l’affaire devant la justice, mais ont été déboutés en janvier de cette année, la Cour suprême du Minnesota donnant raison à la municipalité.

     

    Une ségrégation scolaire

    Les indicateurs montrent également une inégalité forte, du point de vue scolaire.

    Selon le chercheur Myron Orfield, cité par le New York Times, il y aurait à Minneapolis et Saint-Paul, ville voisine, 170 écoles hautement ségréguées aujourd’hui, contre seulement 10 au début des années 2000.

    Par « école hautement ségréguée », on entend les établissements comptant plus de 90 % d’élèves « non-blancs ».

     

    L’inégalité principale est patrimoniale.

    Les populations blanches ont accumulé un patrimoine depuis des années.

    Seuls 24 % des foyers noirs sont propriétaires de leur logement contre 76 % des foyers blancs.

    Les inégalités de revenu n’expliquent pas tout.

    Le chercheur Samuel L. Meyers a publié en 2015 une étude sur l’octroi de crédits bancaires par les 50 plus grandes banques de Minneapolis et Saint-Paul sur la période 2008-2013 : elle est accablante.

    Elle montre que, même à niveau socio-économique équivalent, les personnes de couleur noire ont plus de difficulté à obtenir un crédit.

     

    Une interdiction d’acheter dans certaines zones

    La question de l’accès à la propriété n’est pas nouvelle.

    Pendant des décennies, les populations noires ont été privées du droit d’acheter dans certaines zones.

    Entre 1910 et 1950, de nombreux titres de propriété stipulaient que certaines maisons, ou certains terrains, ne pouvaient être « vendus, hypothéqués, ou loués ou occupés par une personne ou des personnes autres que des membres de la race caucasienne ».

    Ces « deed covenant » (actes de vente) font l’objet d’une étude de la part de l’organisme « Mapping prejudice » (cartographier le préjudice).

    Il montre que les inégalités territoriales demeurent, même après la fin mise à cette pratique par la justice.

    Il reste que cette pratique reste dans la loi de l’État !

    Une loi est à l’examen à la chambre du Minnesota pour permettre aux propriétaires de retirer les mentions racistes dans leurs actes de propriété.

    Le mal est fait : la géographie de l’agglomération reste marquée par des décennies de ségrégation.

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    Qui était George Floyd,

    l’Américain noir tué par un policier à Minneapolis  ?

    L’homme de 46 ans, originaire du Texas, est mort lundi 25 mai après qu’un policier a pressé son genou sur son cou alors qu’il était à terre dans la rue, non armé et menotté.

    Ouest-France >>>>>

     

    Décès de George Floyd :

    la colère se propage aux États-Unis,

    malgré l’inculpation d’un policier

    Nouvelle nuit de colère aux États-Unis après la mort de George Floyd, un homme noir américain, lors d’un contrôle de police. Des manifestations, parfois violentes, se sont étendues à Washington New York, Dallas, Houston ou encore Las Vegas.

    Ouest-France >>>>>

     

    Comment la mort de George Floyd

    lors de son arrestation par la police

    embrase les Etats-Unis

    Cet Afro-Américain de 46 ans est décédé lundi à Minneapolis. "Je ne peux pas respirer", a-t-il protesté alors qu'un policier l'immobilisait avec un genou sur le cou. La scène a été filmée et a suscité l'indignation dans tout le pays.

    France Info >>>>>

     

     

    Minneapolis, New York, Atlanta, Washington...

    Les manifestations gagnent plusieurs villes des Etats-Unis

    après la mort de George Floyd

    Pour éviter de nouveaux débordements, le maire de Minneapolis a instauré un couvre-feu à partir de vendredi soir. 

    France Info >>>>>

     

    Etats-Unis : un journaliste de CNN arrêté en direct alors qu'il couvre le déploiement policier après les violences de la nuit à Minneapolis

    Le journaliste Omar Jimenez et son équipe ont pu retourner sur les lieux quelques heures après leur interpellation. 

    France Info >>>>>

     

    Mort de George Floyd : le policier mis en cause arrêté et inculpé pour homicide involontaire, le maire de Minneapolis décrète un couvre-feu

    "L'ancien officier de police de Minneapolis Derek Chauvin a été inculpé par le bureau du procureur du comté de Hennepin de meurtre (au 3e degré) et d'homicide involontaire", a déclaré le procureur, vendredi.

    France Info >>>>>

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    29 mai 2020

    Minneapolis :

    les émeutes se poursuivent après la mort d'un homme noir

    Y aura-t-il une quatrième nuit d'émeutes à Minneapolis ? Les manifestants exigent que les policiers impliqués dans la mort de George Floyd soient arrêtés pour meurtre. La vidéo de l'interpellation est devenue virale aux États-Unis mais aussi dans le monde.

    France Info >>>>>

     

    Etats-Unis : pour Barack Obama, la mort de George Floyd ne devrait pas être "normale" en 2020

    "Si nous voulons que nos enfants grandissent dans un pays qui est à la hauteur de ses idéaux les plus grands, nous pouvons et devons faire mieux", a réagi dans un communiqué, vendredi, l'ancien président des Etats-Unis.

    France Info >>>>>

     

    Comment la mort de George Floyd lors de son arrestation par la police embrase les Etats-Unis

    Cet Afro-Américain de 46 ans est décédé lundi à Minneapolis. "Je ne peux pas respirer", a-t-il protesté alors qu'un policier l'immobilisait avec un genou sur le cou. La scène a été filmée et a suscité l'indignation dans tout le pays.

    France Info >>>>>

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    28 mai 2020

    Etats-Unis : un contrôle de police tourne au drame

    George Floyd, un américain de 45 ans, est décédé des suites d’un contrôle de police musclé. Les images de son arrestation ont choqué dans tous les Etats-Unis.

    France Info >>>>>

     

    Etats-Unis : deuxième nuit d'échauffourées à Minneapolis, après la mort d'un Afro-Américain aux mains de la police

    George Floyd, un homme noir de 46 ans, est mort lundi après une arrestation brutale dont la vidéo est devenue virale. Sa famille réclame l'inculpation des policiers pour meurtre.

    France Info >>>>>

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    27 mai 2020

    Etats-Unis : quatre policiers limogés après la mort de George Floyd, un homme noir plaqué au sol pendant son interpellation

    L'avocat de la famille a dénoncé un usage "abusif, excessif et inhumain de la force" pour un délit "non violent" et demandé la fin du "profilage racial et [de] la minimisation des vies noires par la police". 

    France Info >>>>>

     

    États-Unis : un afro-américain tué lors d'un contrôle de police

    L'histoire semble se répéter aux États-Unis. un homme noir est mort après une arrestation violente. Les quatre policiers ont été limogés au lendemain de ce drame qui a déclenché la colère à Minneapolis.

    France Info >>>>>

     


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