• Langues régionales :

    l'ONU tacle la France sur l'enseignement immersif

    Suite à la censure de deux articles de la loi Molac par le Conseil constitutionnel, les rapporteurs spéciaux de l'ONU craignent "que l'adoption et l'application de cette décision puissent entraîner des atteintes importantes aux droits humains des minorités linguistiques ". Une bonne nouvelle pour Paul Molac.

    France 3 Bretagne >>>>>

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    Déclaration de la FELCO

     

     La FELCO, association d'enseignants d'occitan dans l'enseignement public, a été alertée par plusieurs membres des associations académiques qu'elle fédère des graves dysfonctionnements qui ont affecté l’épreuve d’histoire-géographie lors de la session 2022 du Diplôme National du Brevet, suite à des fuites avérées du sujet, ce qui est déjà en soi assez préoccupant.

     

    Mais pour ce qui concerne les langues régionales, à ce problème est venu s'en ajouter un second.

    Alors que pour toutes les disciplines la règle, normale, était de mobiliser pour les épreuves prévues un sujet de secours, il apparaît qu'en ce qui concerne l'épreuve d'histoire et géographie pour laquelle les candidats issus des filières bilingues en langue régionale doivent composer en cette langue, aucun sujet de secours n'a été proposé.

    Ce alors même qu'il suffisait d'utiliser la version occitane du sujet de secours, ou, si une telle version n'était pas disponible, de faire appel à des personnels compétents pour la fournir.

    Apparemment, nul parmi les responsables à tous les niveaux du suivi des épreuves du DNB n'a jugé bon de procéder ainsi, ce qui constitue clairement une rupture d'égalité entre candidats, par rapport à ceux qui ont bénéficié du sujet de secours prévu par les textes.

    Nous ajoutons qu’il y a un tel écart entre le niveau de difficulté du sujet initial et celui du sujet de secours que les candidats des filières bilingues ne peuvent qu’être doublement pénalisés.

    Tout ceci enfin jette un discrédit inacceptable sur ces filières où s’investissent tout au long de l’année élèves et professeurs.

     

    De même, dans le cadre de l’épreuve du brevet professionnel, le sujet d’histoire-géographie enseignement moral et civique proposé aux élèves bilingues n’était pas en langue vivante régionale, mais rédigé intégralement en français (l’accord avait pourtant été donné début mars pour l’inscription en DNB pro bilingue).

     

                Notre association déplore ces incidents avec d'autant plus de vigueur qu'il nous semble malheureusement s'inscrire dans la continuité d'autres manifestations, au cours des dernières années, de ce qui ne nous pouvons pas interpréter autrement que comme relevant au mieux d'une certaine désinvolture, de la part du ministère, face à l'enseignement des langues régionales dans l'école de la République, et face aux personnels qui dispensent cet enseignement.

    Nous ne doutons pas que le nouveau ministre de l'Education nationale veillera à ce que la plus récente manifestation de cette désinvolture soit aussi la dernière.

     

                En tout état de cause, enseignants, parents d’élèves et candidats attendent désormais des explications, des réponses, voire des excuses sur la suite que le ministère compte donner à cet incident.

     

    Voir le document au format PDF :

    http://www.felco-creo.org/wp-content/uploads/2022/07/2207-03-communiqu%C3%A9-FELCO-DNB.pdf

     


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  • Député NUPES

    "Je saurai porter la voix de tous ceux qui sont en marge" :

    Sébastien Peytavie, député en fauteuil roulant

    bien décidé à ne pas être qu'un symbole

    Près de la moitié des 577 députés élus dimanche dernier ont fait leurs premiers pas à l’Assemblée nationale mardi 21 juin.

    Parmi eux, Sébastien Peytavie, vainqueur dans la 4e circonscription de Dordogne, est le premier député en fauteuil roulant à entrer au Palais-Bourbon.

    France Info >>>>>


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  • Attentats du 13 Novembre 2015

    13 Novembre, un procès et un verdict exemplaires

     

    Publié le Jeudi 30 Juin 2022 Kareen Janselme  - L'Humanité >>>>> 

     

    JUSTICE La cour d’assises spéciale a suivi l’essentiel des réquisitions du parquet. Salah Abdeslam a été condamné à la perpétuité incompressible. Un verdict salué par la plupart des parties civiles.


     
     

    « L e verdict est complexe. La réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté­ incompressible dont a écopé Salah Abdeslam est une peine contre laquelle je suis, pour qui que ce soit. Mais elle est inscrite dans la loi et j’ai un grand respect pour les décisions de la cour. Je suis heureux de n’avoir pas à prendre cette décision à sa place. »

    Digne, nuancé,­ Georges Salines a accueilli l’énoncé du verdict du procès historique des attentats du 13 Novembre avec mesure, mais aussi satisfaction.

    Pour le père de Lola, assassinée au Bataclan, et fondateur de l’association de victimes 13onze15, les dix mois de procès, « éprouvants émotionnellement », prennent fin.

    Enfin.

     

    Mercredi soir, la cour d’assises de Paris spécialement constituée a condamné le seul survivant des commandos meurtriers de cette nuit-là à la perpétuité incompressible, la peine la plus lourde prévue par le Code pénal.

    Jusqu’ici, elle n’avait jamais sanctionné un acte terroriste.

     

    Après deux jours et demi de délibération, les cinq magistrats professionnels ont suivi les réquisitions du ministère public, qui avait estimé Salah Abdeslam coauteur des attaques du Stade de France à Saint-Denis, du Bataclan, et des terrasses de l’Est parisien.

     

    Les juges ont statué que les différents lieux des attentats ne constituaient qu’une seule scène de crime ; ils ont reconnu le terroriste français coupable de « meurtres, tentatives de meurtres, séquestration sans libération volontaire avant le 7e  jour et tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publique, le tout en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste ».

    Contrairement aux arguments avancés par l’accusé, qui avait affirmé avoir renoncé à activer son gilet d’explosifs, les magistrats ont estimé que celui-ci « n’était pas fonctionnel » et n’ont pas été convaincus par «ses déclarations évolutives » sur ce point, prononcées tout au long de l’audience.

    Bras croisés, le regard noir, Salah Abdeslam est resté impassible.

    Ses avocats n’ont pas tenu à s’exprimer.

     

    « Finissons ce procès comme il s’est déroulé »

    Plus généralement, la cour d’assises spéciale s’est inscrite dans les pas des représentants du Parquet national antiterroriste, en reconnaissant la culpabilité des 19 coaccusés de Salah Abdeslam.

     

    Un seul, Farid Kharkhach, n’a pas été condamné pour association de malfaiteurs terroristes.

    La cour a prononcé contre lui une peine de deux ans d’emprisonnement ferme, pour « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie ».

    Après six ans de détention préventive, l’intermédiaire qui avait fourni de faux papiers au commando devait sortir libre.

    Mais la préfecture des Hauts-de-Seine en a décidé autrement, en le plaçant directement en centre de rétention.

    Ce jeudi, le président de l’association de victimes Life for Paris se joignait à son avocate Fanny Vial et aux autres avocats de la défense pour demander sa libération.

    « Finissons ce procès comme il s’est déroulé, avec justice et humanité. Placer en rétention, à sa sortie de prison, un homme qui a purgé plus que sa peine, c’est faire fausse route », estimait Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan.

     

    Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » des attaques de Bruxelles en 2016, qui avait renoncé au dernier moment à participer aux attentats parisiens, est aussi condamné à perpétuité avec une période de sûreté de vingt-deux ans.

    Le Suédois Osama Krayem, le Tunisien Sofien Ayari et le Belgo-Marocain Mohamed Bakkali ont également été reconnus complices, mais condamnés à trente ans de réclusion, assortis d’une sûreté des deux tiers.

    Quant au Pakistanais Muhammad Usman et à l’Algérien Adel Haddadi, dont les parcours avaient été stoppés à la frontière en raison de papiers défectueux, ils écopent de dix-huit ans de réclusion.

     

    Mais si les réquisitions ont été globalement suivies sur les condamnations lourdes, la cour d’assises spéciale a été plus clémente pour les « petites mains »,

    comme ces amis d’enfance de Salah Abdeslam venus le chercher en voiture pour le ramener en Belgique et lui trouver une planque.

    Les trois accusés, qui comparaissaient libres, ont été condamnés à des peines d’emprisonnement assorties du sursis.

    Ils ne retourneront pas en prison.

    « Dans certains cas, les peines ont été plus légères, moins violentes, notamment pour ceux qui comparaissaient libres », se réjouissait Lynda, une victime, dans la salle des pas perdus du palais de justice.

    Certaines des parties civiles avaient pris l’habitude de parler à ces hommes, créant un lien inattendu tout au long de ce procès hors normes.

    « Je suis allé les voir juste avant le jugement, raconte Cédric, survivant du Bataclan. J’espérais que la cour ne soit pas trop dure avec eux. Quand on discute, on s’aperçoit qu’on n’est pas si différents. Il s’est créé une bulle autour du procès, on se croise avec les avocats, les victimes qu’on ne connaissait pas, et certains accusés. »

     

    « Les peines ont été appliquées avec discernement  »

    Si de nombreux avocats attendent avec impatience de lire les 120 pages du verdict et ses motivations, la plupart estiment l’énoncé rigoureux.

    « Le verdict a été rendu au nom du peuple français, il est essentiel de le dire. Les peines ont été individualisées, de façon échelonnée et non balancées à l’emporte-pièce, et toutes les personnes de nationalité étrangère interdites définitivement de territoire français », s’est félicitée maître Catherine Szwarc, avocate de parties civiles.

     

    « La cour d’assises a pris le temps fondamental d’expliquer le pourquoi de ces condamnations,

    estimait maître Jean Reinhart, avocat de l’association 13onze15.

    Les peines ont été appliquées avec discernement, avec rigueur, après un long raisonnement. »

     

    Mais beaucoup de questions restent en suspens pour José Munoz, le père de Victor, tué au bistrot la Belle Équipe.

    Qui étaient les commanditaires de ces attentats ?

    Pourquoi ces cibles ont-elles été choisies ?

    Y avait-il d’autres attentats en préparation ?

     

    Malgré ce bémol, la majorité des victimes venues en masse ce dernier soir de procès semblaient soulagées, respectées par ce verdict.

    « Je remercie l’institution judiciaire d’avoir montré qu’elle fonctionnait, a conclu Bilal Mokono, blessé dans les attaques du Stade de France et qui se déplace désormais en fauteuil roulant.

    Maintenant, il est important d’élargir nos coopérations à l’international pour éradiquer les personnes fanatiques. »

     

    En fin de soirée, sur les marches du palais de justice, l’air était moins lourd.

    Certains rechignaient même à se quitter.

    Comme une fin de soirée dont on appréhende les suites.

    Malgré un verdict accepté par beaucoup, les lendemains ne seront pas sereins.

    Il reste dix jours aux accusés pour décider s’ils font appel ou non.

    Et tout autant au parquet.

     

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    Ce procès a honoré la justice française


     
    Stéphane Toutlouyan

    55 ans, ex-otage du Bataclan

     

    Avant ce verdict, j’étais très serein, contrairement à beaucoup de parties civiles avec qui j’avais échangé.

    Serein parce que j’ai trouvé que le procès s’est déroulé dans de très bonnes conditions.

    Toutes les parties ont pu s’exprimer, participer à la recherche de la vérité.­

    C’était digne, la justice française a montré qu’elle était au niveau.

    J’étais content aussi de retrouver la communauté des victimes, qui se concrétisait chaque jour dans la salle du palais de justice.

    Certaines ne faisaient pas que se soutenir entre elles, mais ont pu aussi converser, au fil des audiences, avec les accusés qui comparaissaient libres.

     

    Sur le verdict lui-même, j’ai l’impression qu’il est plutôt juste.

    Les avocats de Salah Abdeslam étaient dans leur rôle en contestant à l’avance la peine de perpétuité incompressible, qualifiée de « peine de mort lente », pour leur client qui n’avait, en effet, « tué personne » lui-même.

    Mais sa responsabilité est immense.

    Tuer, il en avait l’intention.

    Et ce n’est pas par humanité qu’il n’a pas déclenché sa ceinture, mais parce qu’elle ne fonctionnait pas.

    Pour les autres accusés, il y a eu une réelle individualisation des peines, c’est positif.

    Et surtout, ce n’était pas mon job de prendre ces décisions, mais celui des juges de la cour d’assises.

    Ils l’ont bien fait.

     

    Au final, le procès a été à la hauteur de nos attentes.

    Les parties civiles ont pu s’exprimer largement.

    Cela a pu favoriser la prise de conscience de certains accusés, même si je n’ai aucun moyen de vérifier la sincérité­ de leurs déclarations.

    Bien sûr, on n’a pas eu les réponses à toutes nos questions :

    Abdeslam devait-il se faire sauter et où ?

    Y avait-il un quatrième commando prévu ?

    La prise d’otages finale dans le Bataclan était-elle préméditée ?

    Ces points-là restent flous, mais ce n’est pas grave.

    La défense a eu la place qu’elle méritait, l’audience était bien organisée, le président a été salué pour son travail.

    Ce n’était pas une parodie de justice, uniquement là pour satisfaire un désir de vengeance.

    Étant donné l’enjeu, la pression, les blessures immenses créées par ces attentats, ce n’était pas forcément gagné.

    Ce fut un beau procès, qui a honoré la justice française.

     

    Maintenant, c’est l’après.

    Ça ne m’angoisse pas du tout.

    C’est le retour à la vie normale.

    Comme d’autres, j’avais plutôt envie que ça se termine pour tourner la page.

    Mais je comprends que, pour certains, cela puisse créer un vide, et qu’ils aient envie de prolonger, d’une manière ou d’une autre, cette communion qu’on a vue à l’audience.

    S’il y a un procès en appel, ce sera une suite logique de ce processus.

    On s’y est préparés, on sait que ça peut arriver.

    Quelle attitude aura alors Salah Abdeslam à cette occasion ?

    Voudra-t-il en dire plus, ou se refermera-t-il, faute d’avoir été entendu en première instance ?

    Il y a encore pas mal d’inconnues.


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  • La Nupes prend la tête de la commission des Finances

     

    Publié le Vendredi 1 Juillet 2022 Cyprien Caddeo - L'Humanité >>>>>  

     

    Assemblée

    L’insoumis Éric Coquerel a été élu président de la « Comfi ».

    Un poste stratégique que le RN espérait lui rafler avec un ralliement de dernière minute de LR. En vain.

     
    Éric Coquerel a été élu par 21 voix, contre 11 au candidat du RN. Une victoire au troisième tour.
     

    Le « coup de Trafalgar » que redoutait la Nupes n’a pas eu lieu.

    Le député FI de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel a été élu, jeudi 30 juin, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

    Il succède à Éric Woerth, passé de LR à la Macronie en fin de législature.

    Pour sa première sortie médiatique sous son nouveau mandat, le parlementaire s’est entouré symboliquement d’autres commissaires de la Nupes, qui rassemble la FI, le PS, le PCF et EELV.

    « Je serai le président de toute la commission des Finances et je ferai en sorte que le pouvoir de l’Assemblée soit respecté », a-t-il promis devant les caméras.

    Si ce poste est une victoire pour la gauche, c’est qu’il est stratégique : le président de la « Comfi. » peut exiger qu’on lui communique tout document transmis aux administrations et aux inspections, et le secret fiscal ne lui est pas opposable.

    C’est lui, enfin, qui juge de la recevabilité budgétaire des amendements déposés sur chaque texte de loi.

     

    L’élection ne s’est pas faite sans tension ni suspense.

    Il a fallu trois tours de scrutin et autant de suspensions de séance, au grand dam de la cohorte de journalistes massés dans la salle des Quatre-Colonnes, pour que l’insoumis soit élu.

    Rembobinons.

    Ce sont les membres de la « Comfi » qui choisissent leur président.

    À l’exception des commissaires issus des groupes majoritaires (Renaissance, Modem, Horizons), qui s’abstiennent, comme le veut la tradition, puisque le règlement de l’Assemblée stipule que la présidence de cette commission échoit à l’opposition.

    Avec 151 députés, l’intergroupe de la Nupes revendiquait le poste, tout comme le groupe RN, avec 89 députés.

     

    Quatre candidats ont postulé à la présidence.

    Éric Coquerel, Jean-Philippe Tanguy (RN), Véronique Louwagie (LR), et le centriste Charles de Courson, pour le groupe Liot (ex-Libertés et territoires).

    Au premier tour et au deuxième, Éric Coquerel, avec 20 suffrages, a échoué à une voix près à obtenir la majorité absolue (21 voix).

    Arrive le troisième tour.

    « Les Républicains » demandent une première suspension de séance de quinze minutes.

    Puis le RN en réclame une deuxième.

    Rebelote un quart d’heure plus tard, troisième suspension, à la demande de LR à nouveau.

    « Certains ont tenté des combines de dernière minute, mais cela n’a pas marché », relate l’insoumis Manuel Bompard.

    Jean-Philippe Tanguy, le candidat du RN, aurait, selon ses propres dires, tenté de convaincre LR de retirer sa candidature pour se rallier à la sienne.

     

    L’idée d’une présidence tournante « des forces non-Nupes » entre RN et LR a aussi été évoquée, toujours selon Jean-Philippe Tanguy.

    LR s’est finalement maintenu.

    Le jeune député d’extrême droite s’est attardé un long moment devant la presse, pour dire tout le mal qu’il pense de « l’extrême gauche », en plus de dénoncer une « piraterie » et un « résultat discriminant » au regard du poids de son groupe.

    Tancer une entente « de circonstance » de la gauche, tout en essayant d’en conclure une entre l’extrême droite et la droite, drôle de numéro d’acrobatie…

    « Le résultat est logique et prouve que la Nupes est bien la première force d’opposition à l’Assemblée nationale, quoi qu’en dise le RN », se réjouit au contraire Éric Coquerel.

    Au troisième tour, et à la faveur du retrait de Charles de Courson (le centriste n’a pas souhaité prendre le risque d’être le vote de repli de LR et surtout de l’extrême droite), il a remporté le scrutin avec 21 voix.

     

    Un travail sur l’évasion fiscale en perspective

    Le RN n’a eu que 11 voix, c’est-à-dire les siennes.

    « Les LR n’ont pas voulu se rallier à moi, cela prouve que le front républicain est mort : ils ont laissé quelqu’un qui ne respecte pas les institutions à la tête de la commission des Finances »,

    a osé Jean-Philippe Tanguy après le scrutin, ajoutant :

    « C’est un danger pour la stabilité économique du pays. »

     

    Se réclamer du front républicain face à « l’extrême gauche » de la Nupes, telle est la nouvelle stratégie de renversement du parti de Marine Le Pen, bien aidée en cela par le comportement de la Macronie.

     

    Car, la veille, la majorité s’est entendue avec LR et le RN afin de se répartir les postes de vice-présidents et de questeurs.

    La Macronie et les élus LR ont voté sans sourciller pour les deux candidats d’extrême droite à la vice-présidence, avec la garantie en retour de priver la Nupes d’un poste de questeur qui lui revenait pourtant.

    Au lieu de laisser à la gauche sa juste représentation, macronistes et LR ont donc préféré faire le jeu du RN.

    Un choix irresponsable, que défend pourtant le député LaREM Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget :

    « La configuration de ­l’Assemblée appelle à ce qu’on fasse les choses différemment. S’il arrive qu’ils votent nos textes, on ne va pas dire “Oh là là, ils ont voté comme nous” à chaque fois ! »

    Mais de là à élire des élus RN à des postes clés dans l’espoir d’un retour sur investissement, il y a un fossé que la Macronie a franchi toute honte bue.

    « À une autre époque, 89 députés d’extrême droite, ça aurait choqué tout le monde. Là, visiblement, la Nupes est la seule à s’indigner, et d’entrée de jeu la majorité s’est entendue avec eux », dénonce la députée FI Clémence Guetté.

     

    Jeudi matin, en commission des Affaires étrangères, les élus de la majorité ont préféré s’abstenir que de choisir entre un vice-président RN et un vice-président communiste (Nupes).

    Résultat : le député d’extrême droite a gagné, grâce aux voix de LR.

     

    Les forces de gauche craignaient donc un nouvel accord LR-RN contre Éric Coquerel à la « Comfi », qui n’a pas eu lieu.

    Et maintenant ?

    « Il fallait tout faire pour que la Nupes obtienne la présidence. Maintenant, il faut tout faire pour que les différents partenaires aient leur mot à dire et soient respectés », répond le communiste Nicolas Sansu, également membre de la commission des Finances.

    « Nous sommes prêts à voter les lois qui changent réellement la vie des Français, mais pas les mesurettes ou les coups de com du gouvernement», avertit l’écologiste Eva Sas, à propos de la future loi sur le pouvoir d’achat annoncée par Élisabeth Borne.

     

    Éric Coquerel, lui, annonce la couleur :

    « Oui, mon rôle sera politique. Cette fois-ci, le fil tombera du bon côté, il y aura moins d’amendements de gauche retoqués dans cette commission, sourit-il.

    L’idée n’est pas de faire une chasse aux sorcières, mais si je peux lever les secrets fiscaux pour travailler sur l’évasion fiscale avec la commission, je ne m’en priverai pas. » 


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  • Macron et le RN rêvent de confisquer la République

    Publié le Jeudi 30 Juin 2022 Aurélien Soucheyre - L'Humanité >>>>> 

     

    Démocratie 

    Le parti présidentiel veut exclure la gauche du champ républicain afin d’en évacuer la dimension sociale.

    Un jeu dangereux alors que le chef de l’État s’est attaqué au barrage républicain contre l’extrême droite, contribuant au brouillage des repères.


     
     

    Emmanuel Macron a-t-il le monopole de la République ?

    C’est ce que le président et les siens tentent de faire croire depuis des semaines.

    D’abord en appelant, dans l’entre-deux-tours des législatives, à ce que les Français votent pour eux avec cet argument inouï :

    « Aucune voix ne doit manquer à la République. »

     

    Comme si tout autre parti que le leur était d’une autre nature, en dehors du « champ républicain ».

    Puis, en mettant la gauche de la Nupes sur un pied d’égalité avec l’extrême droite du RN, en les renvoyant dos à dos dans un même camp des « extrêmes ».

    Cela, alors même qu’Emmanuel Macron a sollicité et bénéficié des votes de gauche par deux fois, en 2017 et 2022, lors de deux « barrages républicains » face à Marine Le Pen, avant de faire s’effondrer la digue lors des législatives.

    Une faute lourde qui ouvre la porte à un brouillage permanent des repères.

    Depuis, il ne se passe pas un jour sans que macronistes et lepénistes ne s’autoproclament seuls « républicains », dévitalisant et falsifiant les mots et les concepts, en plus de se tendre des perches depuis l’Assemblée nationale.

     

    Mais, pour la gauche, la République, c’est quoi ?

    « En France, la République s’est d’abord affirmée par opposition à la monarchie.

    Puis elle a été investie des valeurs fondamentales que nous lui connaissons : liberté, égalité et fraternité.

    C’est cette promesse-là que la République doit honorer, notamment à travers les services publics qui garantissent une égalité de droits, dont l’école, qui permet à chacun de se construire », mesure Pierre Dharréville.

     

    Le député PCF ajoute que, depuis la Révolution française,

    c’est « la gauche qui a toujours poussé pour que la République soit le nom d’une véritable ambition sociale et démocratique, quand la droite, trop souvent, se satisfaisait d’un pouvoir oligarchique et d’un peuple obéissant, en résumant la République à l’ordre ».

     

    République bourgeoise contre République sociale

    La République aurait-elle ainsi plusieurs visages ?

    « Évidemment.

    Ce que nous observons, c’est que les macronistes se livrent à une tentative scandaleuse de captation du mot au profit d’un seul modèle : celui de la République libérale, tout en la fragilisant en faisant la courte échelle à une extrême droite contraire aux idéaux républicains », indique Mathilde Larrère.

    L’historienne précise que, dès la Révolution, s’affrontent ainsi une République bourgeoise et une République sociale.

    Laquelle va souvent perdre des plumes : éradication des Montagnards, puis coup d’État napoléonien, ou encore victoire du parti de l’Ordre en 1848, puis, en 1871, la « République » de Thiers écrasant la Commune de Paris.

    « Les deux figures se confondent aujourd’hui, mais il y a même deux représentations bien distinctes de Marianne pendant très longtemps : l’une avec un bonnet phrygien, les cheveux détachés, le sein à l’air, montrée dans l’action combattante.

    C’est la République sociale.

    L’autre est sage, modérée, libérale, elle a le sein couvert, les cheveux attachés avec une couronne de laurier, et elle est souvent assise. C’est celle de l’ordre. »

     

    Une fois la monarchie définitivement renversée, plusieurs de ses défenseurs vont progressivement se convertir à la République, pourvu qu’elle soit dénaturée de ses principes fondateurs et garante d’un ordre autoritaire.

    C’est le cas d’Adolphe Thiers, dont les équipes d’Emmanuel Macron, refusant de commémorer les 150 ans de la Commune de Paris, assurent qu’il incarne seul la République, excluant les communards de son champ.

    « Sous la IIIe  République, les libéraux vont peu à peu laisser la place aux républicains plus radicaux, socialistes, héritiers de la Commune, qui vont adopter des réformes très liées à notre imaginaire républicain », indique Mathilde Larrère.

    Comme l’école gratuite et obligatoire ou la séparation de l’Église et de l’État.

    La République est ainsi ce que l’on en fait, et reste en perpétuelle évolution.

    Ce qui n’empêche pas de rappeler ses bases, loin d’être anodines.

     

    « Étymologiquement, la République, c’est la chose publique, la communauté de biens, l’intérêt général qu’aucun intérêt privé ne peut s’approprier.

    La démocratie pose la question de qui gouverne, quand la République représente ce qui est gouverné, à savoir le commun », poursuit Arthur Delaporte.

    Le député PS et historien note que la promesse républicaine s’est peu à peu étoffée avec la mise en place d’un État social, depuis malmené.

    « Aujourd’hui, la République se délite parce que le gouvernement ne veut plus lui donner les moyens d’accomplir ses missions d’égalité et d’émancipation, ce qui se traduit par une casse sociale et un ressentiment qui nourrit la montée du vote RN, expose l’élu.

    Or, l’extrême droite dirige cette colère contre une partie de la population qu’elle souhaite exclure de la communauté nationale, au motif de sa religion ou de ses origines.

    C’est en cela que le RN est antirépublicain.

    La Macronie refuse désormais de le voir et détruit un cordon sanitaire qui est pourtant au cœur du pacte républicain, au moins depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. »

     

    Le pouvoir joue au pompier pyromane

    Les défenseurs du projet républicain originel refusent une société de contrôle des pouvoirs et des richesses par quelques-uns, qui plus est de manière héréditaire.

    Mais ils se retrouvent rejetés du champ républicain par la Macronie.

    « En réalité, c’est parce que la gauche et son programme leur font davantage peur que le RN.

    C’est pour cela qu’ils n’ont pas appelé à voter pour nous contre l’extrême droite.

    Parce qu’ils craignaient de perdre les législatives.

    Ils sont prêts à tout, y compris à soutenir le pire, pour rester en place. C’est très inquiétant »,

    dénonce la députée FI Bénédicte Taurine.

     

    « La perte de repères au gouvernement est totale.

    Pour contrer la Nupes, la Macronie a fait le choix conscient de donner du pouvoir à l’extrême droite », s’alarme la députée EELV Sandra Regol.

     

    Et ce bal des plus indignes semble loin d’être terminé.

    Le parti présidentiel, celui des « Républicains » et le RN participent depuis plusieurs jours à un véritable jeu de dupes concernant plusieurs postes clés à l’Assemblée nationale.

    « Il est assez fou de devoir remettre les points sur les i, mais puisque c’est nécessaire, allons-y : la République, c’est un cadre de droits communs et de devoirs.

    Relisons la Constitution.

    Elle est très belle, très claire et très courte.

    Notre République est indivisible, laïque, démocratique et sociale.

    Elle s’appuie sur la Déclaration des droits de l’homme.

    L’extrême droite, elle, se fonde sur la stigmatisation et l’exclusion, sur la négation, à partir de critères arbitraires et autoritaires, du droit d’appartenir à la communauté française, ce qui divise notre société. C’est l’inverse absolu de ce qui fonde notre République », s’étouffe Sandra Regol.

     

    Pour la députée, le pouvoir joue « au pompier pyromane en détournant en permanence le sens des mots, jusqu’à carrément s’attaquer aux valeurs fondatrices de notre République, tout ça dans le seul but d’en évacuer la dimension sociale ».

     

    « Pour moi, la République, c’est évidemment la sociale.

    C’était l’objectif de Jean Jaurès, qui disait :

    “Je n’ai jamais séparé la République des idées de justice sociale, sans laquelle elle n’est qu’un mot.”

    En ce sens, la République a été largement renforcée à la Libération, avec la création de la Sécurité sociale qui, je le rappelle, est inscrite dans notre Constitution », relève Pierre Dharréville.

    Bâtir le 100 % Sécu, aujourd’hui, serait antirépublicain ?

    Défendre une autre distribution des richesses créées et une hausse du Smic, également ?

    Encourager une laïcité authentique, qui permet à chacun de croire ou de ne pas croire dans la fraternité plutôt que de stigmatiser des croyants, aussi ?

    C’est le jeu dangereux que joue la Macronie, à force de diaboliser la gauche, ce qui revient à affaiblir tout un héritage commun et républicain qu’elle prétend défendre.

     

    « Nous ne laisserons pas faire, et il reste beaucoup à conquérir. En refusant la grande privatisation du monde et en refondant la République autour de la question des biens communs, par exemple »,

    projette déjà Pierre Dharréville.

     

    « Nous devons inclure dans le logiciel républicain la question de la propriété commune et de la préservation du vivant, c’est l’urgence », abonde Arthur Delaporte.


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  • "Rébellion" ... Décision primordiale de la CEDH
     
     
     
    Décision primordiale de la CEDH :
    les juges ne peuvent plus
    condamner une personne pour rébellion
    sur le seul fondement
    des déclarations des policiers
    (parties civiles et témoins).
     
     

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  • « Macron doit tenir compte de la nouvelle donne politique »

     

    Parlement

    Insensible aux sollicitations du chef de l’État, Boris Vallaud exclut d’appliquer le projet macroniste. Le président du groupe PS met en garde sur une alliance entre LR et le RN pour la présidence de la commission des Finances.

     


     
     

    Après les premières annonces sur la loi sur le pouvoir d’achat, comprenant notamment une hausse des salaires de 3,5 % pour les fonctionnaires, Boris Vallaud déplore des mesures jugées trop tardives face à l’inflation.

    Le président du groupe PS à l’Assemblée nationale demande au chef de l’État de reprendre des propositions formulées par l’opposition.

     

    Sans majorité absolue, Emmanuel Macron charge Élisabeth Borne de passer des accords avec les groupes parlementaires, à l’exception de la FI et du RN. Êtes-vous sensible à ces sollicitations ?

     

    Je suis surtout circonspect d’entendre le président de la République réclamer aux députés de l’opposition la majorité que les électeurs lui ont refusée.

    À l’issue des législatives, la donne politique a changé.

    Emmanuel Macron devrait en tenir compte mais ne donne pas ce sentiment.

    Au contraire, il demande aux oppositions de formuler des compromis pour mettre en œuvre son programme.

    Nous n’avons pas été élus pour appliquer son projet.

    Dès lors, la vraie question est plutôt : à quoi est-il prêt à renoncer ?

    Quels compromis, lui, est-il prêt à faire ?

    Quelles sont les propositions des oppositions qu’il est prêt à reprendre ?

    De plus, renvoyer dos à dos les insoumis et le RN est grave et dangereux.

    Durant la campagne des législatives, j’avais déjà condamné la rupture du front républicain par la Macronie.

    Cette comparaison entre deux forces politiques à l’histoire aux antipodes participe toujours plus à la banalisation de l’extrême droite.

     

    Pourriez-vous, par exemple, voter le projet de loi sur le pouvoir d’achat?

     

    Pour l’heure, nous ne connaissons pas le contenu de ce projet de loi !

    Et ce que j’en vois est au mieux très insuffisant.

    L’urgence sociale est considérable et nous le savons.

    C’est une réalité difficile à vivre au présent et qui offre des perspectives inquiétantes pour l’avenir si nous ne faisons rien.

    Nous déposerons, avec les autres groupes de gauche, notre propre loi sur le pouvoir d’achat.

    Nos mesures sont connues : le Smic à 1 500 euros, la revalorisation des retraites et des minima sociaux, l’ouverture des droits sociaux à 18 ans et non plus 25, ou encore le blocage des prix des produits de première nécessité et des carburants…

    Il y a urgence et nos propositions sont sur la table.

    Au gouvernement de s’en saisir.

     

    Et sur le dégel du point d’indice annoncé par Stanislas Guerini ?

     

    C’est trop peu, trop tard.

    Alors que le point était gelé depuis longtemps et que l’inflation menace encore de s’envoler…

    Cette revalorisation ne compense même pas l’actuelle inflation.

    Ce n’est pas à la hauteur de l’urgence.

     

    Comment les socialistes vont-ils parvenir à faire valoir leur singularité au sein de la Nupes ?

     

    La force de cette union, ce sont les convergences que nous avons réussi à dégager.

    Mais aussi la diversité de ceux qui la composent.

    Il nous faudra cultiver à la fois l’unité, à l’aide de l’intergroupe parlementaire, et nos singularités grâce à nos différents groupes.

    Unis et forts dans la diversité.

    Beaucoup de combats nous attendent, en priorité sur les enjeux sociaux et écologiques.

    Durant la crise du Covid, les étudiants sont venus grossir les rangs de l’aide alimentaire ; la désertification médicale et l’état inquiétant de l’hôpital public sont devenus des réalités aux yeux de tous, et la prise en charge du grand âge est l’un des défis qui se pose à notre société.

    Ces urgences n’ont pas été satisfaites lors du dernier quinquennat.

    Sans compter la nécessité de mieux partager la valeur ajoutée et de permettre une meilleure place des administrateurs salariés dans les prises de décisions des conseils d’administration…

    Voici des combats que les députés socialistes porteront.

     

    Nupes et RN réclament la présidence de la commission des Finances. N’avez-vous pas peur d’une alliance de circonstance entre LR et l’extrême droite pour vous barrer la route ?

     

    Oui, il y a un risque, et la droite comme la Macronie devraient se garder de jouer avec les allumettes car on connaît dans l’histoire le prix de l’incendie.

     

    Stéphane Le Foll semble prendre ses distances et souhaite créer une « nouvelle fédération de la gauche ». Il réunira plusieurs figures socialistes opposées à la Nupes, dont Carole Delga, le 16 juillet, dans la Sarthe. Comment abordez-vous le prochain congrès ?

     

    Cela me semble très lointain.

    En m’élisant à la tête du groupe, les députés PS m’ont confié une mission et j’entends pleinement m’y consacrer au service des Français qui ont la vie dure, en faisant vivre le groupe parlementaire le plus ancien de l’Assemblée nationale.

    Si d’autres prennent des initiatives, cela les concerne.

    La démocratie interne au PS existe, la possibilité du débat aussi et il serait bon de la respecter en toutes circonstances.

     


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  • France, portrait social

    24 % des ménages

    détiennent 68 % des logements

    possédés par des particuliers

    Insee >>>>>

     

    42 % des ménages ne possèdent pas de logement

    34% des ménages ne possèdent qu'un seul logement

    24 % des ménages détiennent au moins 2 logements               soit 68 % des logements

     

    Bruno le Maire et Montchalin essayent de nous faire croire que c’est pour les petits propriétaires qu’ils autorisent les gros à augmenter les loyers. Ils mentent. Le petit propriétaire est une créature mythique. Macron n’enrichit que les riches…

    Twitter >>>>> Marcel


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  • Le groupe GDR

    Gauche Démocrate et Républicaine 

    à l'Assemblée Nationale

    présidé par le communiste André Chassaigne

    comptera  22 députés, dont 12 communistes

     

    Présidé par André Chassaigne, le groupe Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) s'est d'abord constitué

    avec 18 premiers membres (voir ci-dessous).

    Il compte désormais 22 membres (12 PCF, 10 ultramarins)

    avec 4 nouveaux membres :

     Les députés de Guyane
    M. Davy Rimane (PLD)
    M. Jean-Victor Castor (MDES).
     Les députés de Martinique
    M. Jiovanny William (DvG) 
    M. Marcellin Nadeau (Péyi-A).
     
    Composition des 18 premiers membres :
     
    Mme BOUROUAHA Soumia, députée de Seine-Saint-Denis
    M. BROTHERSON Moetai, député de Polynésie française
    M. CHAILLOUX Steve, député de Polynésie française
    M.CHASSAIGNE André, député du Puy-de-Dôme
    M. DHARREVILLE Pierre, député des Bouches-du-Rhône
    Mme FAUCILLON Elsa, députée des Hauts-de-Seine
    M. JUMEL Sébastien, député de Seine-Maritime
    Mme K/BIDI Emeline, députée de la Réunion
    Mme LEBON Karine, députée de la Réunion
    M. LECOQ Jean-Paul, député de Seine-Maritime
    M. LE GAYIC Tematai, député de Polynésie française
    M. MAILLOT Frédéric, député de la Réunion
    M MONNET Yannick, député de l’Allier
    M. PEU Stéphane, député de Seine-Saint-Denis
    M. ROUSSEL Fabien, député du Nord
    M. SANSU Nicolas, député du Cher
    M. TELLIER Jean-Marc, député du Pas-de-Calais
    M. WULFRANC Hubert, député de Seine-Maritime
     
    Ce groupe fonctionnera
    "dans le respect de la singularité de chacun de ses membres"
    et "s'inscrit dans le cadre de la NUPES à l'Assemblée nationale".

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  • Kiev affaiblie, l’Otan veut se renforcer

    Publié le Mardi 28 Juin 2022 Vadim Kamenka  - L'Humanité >>>>> 

     

    Guerre en Ukraine En ce cinquième mois de conflit, l’Alliance atlantique semble peu disposée à entendre parler de négociations de paix. La question se pose pourtant.


     
     

    Au gré d’une longue séquence diplomatique, la guerre en Ukraine continue d’occuper l’essentiel des discussions.

    Alors que la réunion du G7, rassemblant les sept grandes puissances (Allemagne, États-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) dans les Alpes bavaroises s’achève, le sommet de l’Alliance atlantique (Otan) s’ouvre, lui, ce mardi, à Madrid.

     

    Sur le terrain, au 125e jour du conflit, l’armée russe semble progresser dans le nord du Donbass.

    Après avoir pris le contrôle de Severodonetsk dans la région de Lougansk, elle tente de parvenir à celui de Lyssytchansk, Bakhmout, Kramatorsk, Sloviansk.

    Cette étape apparaît prépondérante en vue de la mainmise sur l’ensemble du bassin minier dans l’est de l’Ukraine.

    Des frappes russes ont également visé plusieurs villes à l’arrière du front – Kiev, Khmelnytskyï, Lviv, Tchernigov…

     

    L’ONU déplore la mort de 4 500 civils et 5 500 blessés à dater du 15 juin.

    Un chiffre sous-évalué et qui exclut les victimes militaires, qui avoisineraient les 30 000 à 40 000 personnes au total.

    Face à une guerre qui est entrée dans son cinquième mois depuis l’invasion russe, le 24 février, rien ne laisse présumer d’un arrêt rapide des combats.

    Une bonne partie du Donbass échappe désormais à l’Ukraine et, devant cet échec, les dirigeants présents au G7, lundi, se sont engagés, dans une déclaration commune à  « continuer à (lui) fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique (…) aussi longtemps qu’il le faudra ».

     

    Un message de soutien adressé au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, invité au sommet, qui a également pris la parole par visioconférence ce 27 juin.

    Il leur a demandé de « faire le maximum » pour mettre un terme à la guerre qui ravage son pays, avant la fin de l’année.

    Une porte ouverte à des pourparlers ?

    Bien au contraire.

    Le président ukrainien assure aux dirigeants du G7 que le temps de la négociation avec la Russie n’est pas venu.

    L’Ukraine doit d’abord consolider ses positions et réclamer encore davantage de livraisons d’armes.

     

    Les États-Unis ont répondu largement à l’appel.

    Washington avait débuté, ces dernières semaines, l’envoi de systèmes de lance-roquettes mobiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System), d’une portée de 80 kilomètres.

    À la veille du sommet de l’Otan, les autorités américaines auraient également validé, selon la chaîne de télévision CNN, l’acheminement d’un système sophistiqué de missiles sol-air de « moyenne et longue portée », Nasams (Norwegian Advanced Surface to Air Missile System), fabriqué par l’américain Raytheon et le groupe norvégien Kongsberg.

    Dans cette guerre par procuration à laquelle se livrent les États-Unis, l’Otan et la Russie, d’autres équipements doivent également être acheminés (munitions, radars, etc.)

    De nombreux militaires américains jugent que l’artillerie demeure l’atout principal dans ce conflit.

    Grâce à plusieurs témoignages, le New York Times confirme la présence de certains membres de la CIA opérant secrètement en Ukraine, principalement à Kiev.

     

    De son côté, la Russie a décidé de poursuivre cette escalade.

    Après les tensions autour de Kaliningrad, Moscou a annoncé transférer des missiles à capacité nucléaire en Biélorussie, pays frontalier de l’Ukraine – au nord – et de plusieurs pays membres de l’Otan.

    À l’occasion d’une rencontre avec son homologue, Alexandre Loukachenko, samedi, le président russe Vladimir Poutine a confirmé :

    «Dans les prochains mois, nous allons transférer à la Biélorussie des systèmes de missiles tactiques Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire. »

     

    Dans cet engrenage inquiétant, les dirigeants de l’Otan devraient acter, à Madrid, de transformer leur force de réaction et d’augmenter les 300 000 troupes à haut niveau de préparation face à la menace russe.

    Le président des États-Unis avait déjà réaffirmé au G7 l’unité de l’Alliance et des pays occidentaux.

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi promis de rencontrer ce mardi son homologue finlandais et la première ministre suédoise pour discuter des candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Otan, bloquées par Ankara.

     

    Néanmoins, en Ukraine et ailleurs, des voix discordantes se multiplient.

    Aux États-Unis, l’universitaire Gerard Toal estime que l’Occident doit aider Kiev à mettre un terme à la guerre.

    « Tout le monde veut que l’Ukraine gagne. Peu précisent en détail ce que cela signifie vraiment et combien d’Ukrainiens vont être sacrifiés pour leur idée de victoire.

    Présentant la lutte ukrainienne en termes héroïques, ils ont privilégié ce qui est souhaitable par rapport à ce qui est probable, ce qui est idéal par rapport à ce qui est réaliste.

    Avec autant de morts, c’est répréhensible », explique-t-il dans The Irish Times.

     

    Une erreur considérable pour ce spécialiste de l’Europe de l’Est :

    « Toute victoire de l’Ukraine dans sa guerre contre l’invasion russe sera relative et non absolue (…)

    Les personnes les plus proches des lignes de front et les plus vulnérables sont plus enclines à donner la priorité à un cessez-le-feu immédiat plutôt qu’à la libération d’un territoire. »

     

    « les Européens, trop inféodés aux États-Unis »

    Plusieurs sources diplomatiques laissent entendre que le déplacement des trois dirigeants (Allemagne, Italie, France) à Kiev, le 16 juin, pour soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, aurait une contrepartie : favoriser la reprise du dialogue avec Moscou.

    Une rumeur consistante puisque le plus va-t-en guerre, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a mis en garde le président français, Emmanuel Macron, contre la tentation d’une solution négociée « maintenant ».

    Dans le magazine états-unien The Nation, le journaliste britannique Anatol Lieven affirme au contraire l’urgence d’un cessez-le-feu.

    Les intérêts de « l’Ukraine et de l’humanité exigent que nous recherchions ce compromis maintenant, et non après des années de souffrance et de destruction », analyse-t-il, tout en constatant que «l’initiative devra probablement venir de Washington » et de l’ONU avec une force de maintien de la paix car « les Européens sont trop divisés et trop inféodés aux États-Unis pour adopter une stratégie indépendante efficace de paix ».

     

    Les semaines qui viennent vont être propices à une négociation.

    « Une forme de stabilisation sur le terrain peut amener la Russie à faire une pause militaire.

    Elle interviendra une fois les derniers objectifs obtenus, garantissant une certaine sécurité pour les habitants des deux Républiques (DNR et LNR) et le gain de certains buts de guerre (sécurité, Crimée…) », analyse un député russe.

    L’été s’avère décisif.


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