• Emmanuel Macron, petit entrepreneur de l’Occident

     

    Lors de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations unies, le président français a appelé à l’union contre la Russie.

    Sous couvert d’anti-impérialisme et d’union pour la paix, il a dicté la marche à suivre aux pays qui s’abstiennent lors des votes à l’ONU.

    Paternaliste plutôt que disruptif.

     


     
     
     

    Le maître se plaint de nouveau que l’esclave ne proteste pas assez.

    Lors de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations unies, le 21 septembre, Emmanuel Macron a prétendu endosser les habits de l’anti-impérialisme, tout en pointant du doigt les pays qui refusent de s’aligner et se sont abstenus à plusieurs reprises à l’Assemblée générale lors des votes condamnant l’invasion de l’Ukraine.

    Exercice d’équilibriste ou mauvaise foi, c’est selon.

    Non sans paternalisme, le chef de l’État français a mis en garde : en piétinant la charte des Nations unies et le principe de souveraineté des États, la Russie « ouvre la voie à d’autres guerres d’annexion aujourd’hui en Europe, en Asie ou en Amérique latine ».

     

    Il a, en insistant, requis la solidarité des pays dits du Sud envers l’Europe, qui connaît les affres de la guerre sur son sol.

    Puis poursuivi  : « Ce à quoi nous assistons depuis le 24 février est un retour à l’âge des impérialismes et des colonies. »

    Avant de dicter la marche à suivre, en l’occurrence celle de l’alignement :

    «  Certains pays représentés ici sont restés dans une forme de neutralité à l’égard de cette guerre.

    Qui voudrait mimer le combat des non-alignés en refusant de s’exprimer clairement se trompe et prend une responsabilité historique », au risque d’une « complicité » avec Moscou.

     

    Une filiation coloniale

    Si le président Vladimir Poutine a incontestablement redonné vie au nationalisme grand-russe et, par là même, à ses visées impérialistes, tout, dans la politique étrangère d’Emmanuel Macron, contredit son discours.

    Celui qui prétend incarner une relation renouvelée avec le reste du monde n’a eu de cesse de faire la démonstration de sa filiation coloniale.

    N’avait-il pas, devant les militaires de l’opération « Barkhane », au Mali, loué cette « avant-garde de la République, comme avant (eux) le furent sur ce continent tant de générations de militaires »  ?

    Les mots et les actes, donc.

    Du campus de Ouagadougou en 2017, où il avait moqué le président burkinabé « parti réparer la climatisation » au sommet Afrique-France en 2021, choisissant des interlocuteurs de la société civile pour conjurer la montée du sentiment anti-Français, Emmanuel Macron est pourtant loin de la rupture.

    Il continue d’adouber les autocrates, de maintenir la soumission au franc CFA et d’intervenir militairement pour défendre ses intérêts dans des régions où la France est bousculée par la Russie et la Chine.

     

    En pleine recomposition du capitalisme, la guerre se mène sur le front économique, ­à travers la concurrence exacerbée dans les ­domaines énergétique et agroalimentaire. ­

    Si Emmanuel Macron a dit en déplorer les conséquences, il n’a pourtant eu de cesse d’alimenter la logique de blocs en validant, il y a un an, le Sommet pour la démocratie imaginé par le président états-unien, Joe Biden, contre la Chine.

    Il prend également part aux rivalités dans l’Indo-Pacifique en voulant doter l’Australie de sous-marins nucléaires face à Pékin… avant d’essuyer un revers et de faire place aux alliés états-unien et britannique pour ce contrat.

    S’il témoigne d’une prise de conscience que l’hégémonie occidentale est désormais vacillante, son discours confirme que la contestation des «valeurs universelles », foulées aux pieds lors des interventions en Irak ou en Libye, est selon lui le seul fruit des manœuvres russes.

    Malgré les apparences de « disruption », l’heure est incontestablement à la reconquête.


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  • Poutine place l’Europe sous la menace nucléaire

     

    Guerre en Ukraine 

    Dans une allocution télévisée, mercredi matin, le président russe a décrété la mobilisation partielle de 300 000 réservistes.

    Pire, il promet d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour « protéger la Russie ».

    Une escalade meurtrière qui provoque de fortes réactions parmi les citoyens du pays.

     


     
     
     

    En pleine Journée internationale de la paix, la menace nucléaire a été clairement posée.

    En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, Vladimir Poutine a tenu un discours des plus inquiétant, mercredi matin.

    Près de sept mois après sa déclaration d’invasion de l’Ukraine, le 24 février, le président russe a de nouveau privilégié une intervention télévisée enregistrée pour exprimer une forme d’adresse aux dirigeants occidentaux.

    Dès le début de son message à la nation, ce dernier a annoncé avoir signé un décret pour une « mobilisation militaire partielle » entrant en vigueur immédiatement afin de remplir les objectifs de son « opération militaire spéciale » en Ukraine.

    Cela concerne « les citoyens qui se trouvent sur les listes des réserves (…) et surtout tous ceux qui ont une expérience militaire pertinente », a précisé le dirigeant.

     

    Cette mobilisation des Russes en âge de combattre implique près de 300 000 personnes.

    Dans son discours, le président russe joue sur la fibre patriotique, évoquant la « souveraineté » et l’ « intégrité territoriale » afin d’assurer « la sécurité de notre peuple et des peuples dans les territoires libérés».

    Il a également condamné « l’objectif de l’Occident » qui « est de détruire la Russie », après avoir « réussi à briser l’URSS ».

    « Nous avons cherché des solutions pacifiques mais l’Occident les a rejetées », a-t-il ajouté.

     

     

    Face à ces menaces,

    Vladimir Poutine précise qu’il ne s’agit pas d’ « un bluff » et avertit :

    « Notre pays dispose également de moyens de destruction divers (…) et plus modernes que ceux des pays de l’Otan.

    Et si l’intégrité territoriale de notre pays est menacée, nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple. »

     

    Le danger nucléaire est donc clairement réaffirmé.

    Cette nouvelle escalade de la part de Moscou a débuté avec l’avancée des troupes ukrainiennes, ces dernières semaines, et les garanties de sécurité proposées par les principales puissances occidentales à Kiev.

    Les revers militaires essuyés par la Russie sur le terrain ont hâté la mise en place de référendums dans les territoires du sud et l’est de l’Ukraine. 

    Il s’agit notamment de Kherson, Zaporijjia et des deux Républiques autoproclamées de Donetsk (DNR) et Lougansk (LNR).

    La question « Approuvez-vous l’entrée de la DNR au sein de la Russie en tant que sujet de la Fédération ? » sera ainsi posée à l’ensemble des citoyens vivant dans ces zones sous contrôle russe, du 23 au 27 septembre.

    Sur place, comme à Donetsk, les sentiments alternent entrent espoir d’un meilleur sort et inquiétude face à des combats incessants et de plus en plus violents.

     

    En russie, la peur domine et la colère pointe

    Cette fuite en avant confirme que les faucons, qui ont appelé «  à frapper des infrastructures et des centres de décision sur tout le territoire ukrainien », gagnent en influence au sein du pouvoir.

     

    Ces référendums interpellent aussi bien sur la légalité que sur l’objectif d’une telle initiative.

    Car ce scrutin pourrait déboucher sur un tournant majeur dans le conflit.

    « Au regard des accords de sécurité, de leur entrée dans la Fédération de Russie, Moscou s’autorise le droit de déclencher une réponse militaire beaucoup plus dure et justifiable auprès de son opinion », analyse un journaliste russe.

     

    En Russie, dans les grandes villes, l’inquiétude et la sidération l’emportent parmi la population.

    « La peur domine. Mes amis, ma famille, mes voisins s’interrogent sur les risques de voir leurs enfants, petits-enfants être mobilisés.

    Passé cette inquiétude, une forme de colère pointe.

    Si la crainte d’être arrêté, incarcéré ou de subir de lourdes amendes empêche encore de grandes protestations, le basculement est possible.

    Avec les premiers réservistes envoyés au front et les morts, une réaction violente de la société n’est pas à exclure »,

    estime Youri, un habitant de Saint-Pétersbourg.

     

    Même phénomène dans les régions et villes limitrophes du conflit, qui subissent depuis 211 jours la réalité de la guerre, à la différence de la majorité du pays .

    « Il y a une véritable lassitude face à ce conflit et à l’escalade promise. Tout l’ouest du pays se trouve en première ligne. L’opposition y est réelle. Les gens n’acceptent plus cette fuite en avant », constate un pacifiste russe.

    Une pétition en ligne contre la mobilisation a recueilli plus de 200 000 signatures en quelques heures, le 21 septembre.

     

    Les vols directs depuis la Russie à destination de la Turquie, de l’Arménie et de l’Asie centrale ont été pris d’assaut et affichaient tous complet, mercredi et jeudi.

     

    Alors que des bombardements russes ont principalement visé Kharkiv, mercredi, dans la capitale ukrainienne, les habitants eux espèrent d’autres victoires.

    Tania, qui vit à Kiev, reste persuadée que « récupérer nos territoires demeure la priorité. La menace nucléaire ? Je ne peux l’envisager. C’est un moyen de nous faire peur ».

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a expliqué dans une interview à la chaîne allemande Bild TV : « Nous ne pouvons pas accepter ce genre de compromission » et ne pas croire à l’utilisation de telles armes.

    Sans quoi, ajoute-t-il, « demain, Poutine pourra dire : “Nous voulons une partie de la Pologne en plus de l’Ukraine, sinon nous utiliserons des armes nucléaires” ».

     

    La Chine a appelé au cessez-le-feu

    À l’Assemblée générale de l’ONU, une forme d’unanimité se dégageait parmi les Occidentaux.

    Les réponses diplomatiques émanant des ministres des Affaires étrangères et de la Défense britannique, états-unien et européens ont évoqué « l’échec de l’invasion russe », « un nouveau signe de son désarroi » ou un « aveu de faiblesse ».

    Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a qualifié la mobilisation partielle et l’annonce de référendums d’ « actes de désespoir ».

    Quant au secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, qui a quand même souligné la « rhétorique nucléaire dangereuse » du président russe, il a affirmé : « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine. »

     

    L’engrenage qui pousse au bord du gouffre n’a suscité que peu de réactions.

    Principal partenaire de la Russie depuis le début de l’invasion, la Chine a appelé au cessez-le-feu et au respect de l’intégrité territoriale des États.

    Washington a pour sa part déclaré prendre cette menace « au sérieux ».

    Sur la chaîne ABC, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a précisé : « Nous surveillons du mieux que nous le pouvons leur posture stratégique, de manière à pouvoir changer la nôtre si besoin. »

     

    Rien sur le danger nucléaire, l’élargissement continu de l’Otan à l’est qui font des États-Unis un des acteurs clefs de cette crise.

    Le président Joe Biden a lancé : « Il est impossible de gagner une guerre nucléaire », lors de son discours à l’ONU.

    Certes, mais ne serait-il pas temps de stopper cette fuite en avant inquiétante ?

     

    « Vladimir Poutine s’est enfermé dans une escalade avec les Occidentaux dont il ne peut plus sortir. Dans l’incapacité d’avouer son échec, il procède à une surenchère meurtrière », avait déjà alerté l’historien et spécialiste des relations internationales Andreï Gratchev, en mars.

    Six mois plus tard, quelle est la priorité des Nations unies et de l’Europe ?

    Le président de la campagne pour la paix, le désarmement et la sécurité, Joseph Gerson, a tenu à rappeler : « Dans cette nouvelle guerre froide 2.0, nous pouvons forcer les puissances en place à trouver un compromis » (voir l’Humanité du 21 septembre).

     

    Espérons qu’il ne soit pas trop tard.


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  • L’affaire Quatennens

    provoque des remous à la France Insoumise

     

    Les réactions de soutien au député du Nord ne sont pas du goût des féministes, jusqu’au sein du mouvement dont il s’est mis en retrait.

     

     

    L’affaire Adrien Quatennens provoque des remous jusque dans la France Insoumise.

    Le député du Nord, mis en cause pour des violences conjugales dans une main courante déposée par son épouse, s’est mis en retrait le 18 septembre du mouvement dont il était le coordinateur.

    Dans une lettre qu’il a rendue publique sur les réseaux sociaux, il reconnaît des faits de violence : notamment une gifle donnée un an auparavant.

    Ce lundi 19 septembre, le Parquet a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire sur les agissements du député.

     

    La réaction d'Osez le Féminisme

    Et les réactions de dirigeants de la France insoumise au communiqué du député du Nord dimanche sont, de leur côté, l’objet de vives critiques. 

    Jean-Luc Mélenchon a ainsi dénoncé sur twitter « la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux » qui se sont, selon lui, « invités dans le divorce conflictuel d’Adrien et Céline Quatennens ».

    L’ex candidat à la présidentielle a également redit au premier sa «confiance » et son « affection ».

     

    Cette première réaction lui avait valu une réponse de la féministe Caroline De Haas :

    « les violences au sein du couple sont intolérables, quels que soient les conflits qui existent. J’exprime mon soutien à Céline », a notamment écrit la fondatrice d’Osez le Féminisme.

     

    Au sein de la FI, d’autres responsables ont fait part de leur soutien au député.

    C’est le cas, par exemple, de Sophia Chikirou, députée de Paris, qui a tweeté : « il y a le couple d’amis qu’on aime et que l’on déteste voir se déchirer. Il y a le dirigeant politique, Adrien Quatennens, qu’on admire pour son honnêteté et son abnégation ».

    Lundi matin, l’association Osez le Féminisme a condamné ces messages.

    « Un auteur de violences conjugales est soutenu et félicité pour son «courage », écrit OLF.

     La victime invisibilisée, les violences minimisées. »

     

    Une « minimisation des faits »

    Mais les critiques sont aussi venues de la Nupes.

    La députée écologiste Sandrine Rousseau a appelé Adrien Quatennens à « se mettre en retrait de tout », visant ainsi son mandat de parlementaire.

    Si Clémentine Autain a souligné la « juste et inévitable décision d’Adrien Quatennens », elle a aussi adressé ses « pensées à toutes les femmes qui aspirent à leur liberté ».

     

    La députée insoumise de la Dordogne Pascale Martin s’est en revanche fendue d’un communiqué lundi 19 septembre dénonçant des « réactions insuffisantes et inacceptables à plus d’un titre ».

    Elle y fustige une « minimisation des faits », et une « méconnaissance de la réalité des violences conjugales ».

    « Ces réactions sont d’autant plus insupportables que nous faisons partie d’un mouvement politique qui a placé la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au cœur de son programme », écrit encore la députée de Dordogne en visant la réaction « notamment (de) Jean-Luc Mélenchon ».

     

    Ce dernier avait corrigé son premier tweet en fin de journée le 18 septembre : « une gifle est inacceptable dans tous les cas. Adrien l’assume. C’est bien ».

    Après l’affaire visant Eric Coquerel au début de l’été, le cas d’Adrien Quatennens met à nouveau la FI, et au-delà les mouvements et partis de gauche devant leurs contradictions sur le sujet des violences sexistes et sexuelles.

     


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  • Violences sexuelles :

    la gauche doit « faire mieux »

     

    Sexisme

    Les réactions de soutien à Adrien Quatennens, qui a admis des violences conjugales, ont provoqué la naissance du mouvement #relèveféministe.

    Il pointe les limites des partis face à ce type de cas.


     
     
     

    «Plus aucun agresseur ne doit occuper de poste de pouvoir au sein des partis politiques. »

    Voilà la requête qui anime le mouvement #relèveféministe, né le 18 septembre sur les réseaux sociaux à la suite de l’affaire Adrien Quatennens.

    Le coordinateur national de la France insoumise a avoué, dimanche, des faits de violences conjugales envers son ex-conjointe qui avait déposé une main courante, et annoncé par conséquent se mettre en retrait de cette fonction.

    Le #relèveféministe réclame sa démission de son mandat de député du Nord.

    Mais, au-delà de ce communiqué, c’est la réaction de nombreux insoumis, et celle du premier d’entre eux, Jean-Luc Mélenchon, qui a déclenché sa colère.

     

    Sans un mot pour la victime présumée, le fondateur de la FI a salué la «dignité » et le « courage » d’Adrien Quatennens, préférant dénoncer «la malveillance policière » et « le voyeurisme médiatique » (l’affaire ayant d’abord fuité dans le Canard enchaîné), plutôt que les faits qui sont reprochés au député.

    Avant, face au tollé, d’assurer, trois heures plus tard, qu’il n’était pas « indifférent » à ce que peut vivre l’ex-conjointe de ce dernier.

    Une réaction symptomatique du manque de prise au sérieux des violences sexistes et sexuelles (VSS), pour les féministes.

    « Les femmes victimes de violences se sont senties trahies, a fortiori celles qui sont encartées dans un parti portant des mesures contre les VSS, lâche Fabienne El Khoury, d’Osez le féminisme.

    Le féminisme est instrumentalisé dès que ça sert un agenda politique pour atteindre un adversaire. Quand c’est un proche qui est visé, on retourne aux vieux réflexes de solidarité masculine, où on a plus de sympathie pour l’agresseur que pour la victime. »

     

    Julien Bayou se met en retrait

    Dans les rangs de la FI, le tweet de Jean-Luc Mélenchon a fait grincer des dents.

    « Ce sont ses mots, pas les miens ! » lâche la députée Clémentine Autain.

     

    Le 19 septembre, sa collègue Pascale Martin a, elle, dénoncé ses propos : « Ils minimisent les violences conjugales » et « constituent une violence de plus pour les victimes ».

     

    « C’est en effet une double violence. Non seulement l’agresseur reste en poste, car Adrien Quatennens est toujours député. 

    Mais la victime est invisibilisée, on voit que le souci premier, c’est de protéger le parti avec une com de crise », complète Yuna Miralles, du collectif #NousToutes.

     

    Dans le sillage de l’affaire Adrien Quatennens, des militantes féministes ont aussi fait ressurgir un autre cas, révélé au début de l’été mais resté en dessous des radars.

    Le 7 juillet dernier, le Figaro dévoilait que Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, faisait l’objet d’un signalement auprès de la cellule dédiée aux VSS du parti Vert.

    Son ex-compagne en est à l’origine pour des motifs inconnus.

    « Il s’agit malheureusement d’une histoire qui se termine dans la souffrance et d’une rupture qui s’accompagne de menaces à peine voilées à mon endroit et d’une forme d’instrumentalisation que je ne peux que déplorer », avait, à l’époque, répondu Julien Bayou, qui ne s’est mis en retrait de sa fonction de président du groupe EELV que mardi soir.

    Il reste secrétaire national du parti jusqu’au congrès.

     

    Une absence de sanctions qui a poussé les féministes à massivement interpeller EELV sur Twitter :

    « Comment s’assurer que les militantes soient en sécurité ? Aucune mesure ne semble avoir été prise, pourquoi ? »

    Avant que Sandrine Rousseau, députée EELV, n’accuse, sur France 5, Julien Bayou de « comportements de nature à briser la santé morale des femmes ».

    Elle raconte avoir « longuement » reçu son ex-compagne, qui « était très mal » au point de « (faire) une tentative de suicide quelques semaines après ».

    Si, pour l’heure, aucun élément ne vient étayer ces propos, les différentes affaires remettent au cœur du débat une épineuse question : la gestion par les partis politiques des VSS.

     

    « Il faut saluer l’existence de cellules d’écoute au sein de partis de gauche, rappelle Fiona Texeire, cofondatrice de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique.

    Mais elles ne suffisent pas. Il est toujours compliqué de laver son linge sale en famille. »

     

    Chez EELV, la cellule, créée en 2016 à la suite de l’affaire Denis Baupin, a pour mission d’enquêter sur de potentielles violences, d’auditionner les victimes et agresseurs présumés, puis de rédiger un rapport proposant ou non des sanctions.

    « Seuls ses dix membres connaissent le contenu du dossier et c’est normal pour protéger tout le monde », justifie Hélène Hardy, membre du bureau exécutif.

    Concernant le cas de Julien Bayou, pour qui la cellule n’a demandé aucune mesure conservatoire, la responsable de la commission féminisme d’EELV, Charlotte Minvielle, dit « comprendre les demandes des féministes » qui souhaitent davantage de rapidité, mais « cela prend du temps », plaide-t-elle, de recueillir la parole.

    « Lorsqu’elles seront portées à sa connaissance, EELV suivra les recommandations de la cellule », assure le parti dans un communiqué.

     

    « Les partis doivent se poser la question de faire appel à des structures externes pour régler ce genre de problème et éviter le soupçon d’étouffement des affaires », juge Yuna Miralles, de #NousToutes, pointant aussi les insuffisances de formation .

    « Nous avons besoin d’une politique publique globale, avec un système indépendant et transpartisan, abonde Fiona Texeire.

    Ce pourrait être une réforme de la Haute Autorité de la transparence, pour élargir ses pouvoirs à la question des violences sexistes et sexuelles.

    Si on ne fait rien pour permettre aux femmes d’exercer des fonctions dans les mêmes conditions que les hommes, on ne fera que les écœurer de la politique, c’est une question de démocratie. »

     

    Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle, lui, « à ce que l’on puisse y réfléchir collectivement, à créer un cadre avec, peut-être, une justice spécialisée, adaptée pour tenir compte de cette libération de la parole ».

    Mais un règlement en externe, au-delà des éventuelles procédures judiciaires, soulève aussi des questions.

    À l’Humanité, Clémentine Autain (FI) s’interrogeait, en juillet :

    « Quelle instance qui serait complètement extérieure pourrait gérer des règles qui régissent notre mouvement ?

    Une entité extérieure peut-elle décider des candidats que nous choisissons de présenter ou non, des militants dont nous acceptons l’adhésion ou non ? »

    Les propositions sont sur la table.

    À la gauche de s’en saisir.

    Urgemment, pressent les féministes.


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  •  Tensions Internationales

    Quels sont les points de tension

    de l' Assemblée générale des Nations unies

    La 77e Assemblée générale des Nations unies s'est ouverte mardi à New York.

    France Info >>>>>


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  • Une personne meurt de faim dans le monde

    toutes les quatre secondes,

    alertent plus de 200 ONG

    Ces organisations réclament aux dirigeants réunis à New York, à l'occasion de l'assemblée générale de l'ONU, "d'agir pour stopper la crise mondiale de la faim".

    France info >>>>>


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  • Dans une lettre ouverte,

    Madeleine Riffaud dénonce la grande misère de l'hôpital

    Au début du mois de septembre, la résistante et ancienne journaliste de l'Humanité, Madeleine Riffaud, 98 ans, a vécu un calvaire à l’Hôpital Lariboisière. Elle a été laissé seule sur un brancard sans manger pendant 24 heures. Dans cette tribune à l’intention de Nicolas Revel, directeur de l’APHP, elle dénonce l’état révoltant de l’hôpital public. 

     


     
     

    Il y a deux semaines, j’ai dû me rendre aux urgences pour un examen important dû à un covid long, variant omicron.

    Le SAMU m’a emmenée à l’hôpital Lariboisière, à midi et demi, le dimanche 4 septembre pour examens. Je me suis retrouvée couchée au milieu de malades qui hurlaient de douleur, de rage, d’abandon, que sais-je. Et les infirmières couraient là-dedans, débordées… Elles distribuaient des « J’arrive ! » et des « ça marche ! » « J’arrive, j’arrive ! ». Mais personne n’arrivait. Jamais.

    Moi-même, j’ai mis douze heures pour obtenir la moitié d’un verre d’une eau douteuse. Tiède. Je suis restée 24 heures sur le même brancard, sans rien manger, dans un no man’s land. C’était Kafka.

     

     

    Rendez-vous compte : je suis aveugle. Je sentais parfois qu’on emportait mon brancard, que je traversais une cour, peut-être ? Il faisait plus froid, c’est tout ce que je peux dire. Et puis on m’a laissée là, sans aucune affaire, sans moyen de communication avec mes proches (qu’on ne prévenait d’ailleurs pas de l’évolution de la situation, seul le docteur Christophe Prudhomme a pu avoir quelques nouvelles, je le remercie ici).

     

     

    Étais-je dans un couloir ? Dans une salle commune ? Au bout d’un moment, j’ai vraiment cru que je devenais folle. Ah, si j’avais eu un appareil photo comme quand j’étais reporter de guerre… Si j’avais pu voir ce que j’entendais… Dès l’arrivée à l’hôpital, mon ambulance est passée devant des gens d’une absolue pauvreté, qui se plaignaient à grands cris d’avoir été refoulés.

    Drogue ? Misère sociale ? 

    Ceux-là n’ont même pas été admis dans « le service-porte », la foire aux malades, l’antichambre de l’hôpital par où l’on accède aux urgences. Les infirmières, qui n’ont déjà pas assez de temps à consacrer aux malades admis entre les murs, les voient forcément quand elles vont prendre leur service.

     

    Nul doute que leur vocation est réduite en charpie depuis longtemps. D’où les « Ça marche », les « J’arrive. » J’ai entendu ça toute la nuit.

    Les infirmières et aides-soignants, je les connais bien, j’ai vécu parmi eux, je sais qu’elles auraient éperdument voulu arriver à s’occuper de chacun… Et surtout que l’hôpital marche.

    Le lendemain après-midi, l’hôpital n’ayant pas de lit disponible pour moi, on m’a transférée dans une clinique privée, sans jamais avoir prévenu mes proches. J’étais la troisième âme errante que cette clinique réceptionnait ce jour-là.

    J’avais déjà fait une enquête de l’intérieur en 1974, en m’engageant incognito comme aide-soignante dans un service de chirurgie cardio-vasculaire d’un hôpital parisien. J’avais aussi travaillé au SAMU dans le service du professeur Huguenard à l’hôpital Mondor. De cette immersion, j’ai publié le livre “Les linges de la nuit” qui s’est vendu à près d’un million d’exemplaires en 1974 (réédité chez Michel Laffont en 2021).

    Hôpital d’il y a cinquante ans ou hôpital ultramoderne, les problèmes sont toujours les mêmes : manque de personnel qualifié, manque de crédit, l’écart se creuse entre la technique de la médecine de pointe et les moyens mis à sa disposition.

    Après la sortie du livre, j’avais rencontré le directeur de l’Assistance Publique dans un face à face télévisé. Nous étions tombés d’accord sur tous les points ! Tout le monde est d’accord, sauf les gouvernements qui se suivent et qui, au mieux, ne bougent pas.

    Nous avions été nombreux, au cours des années, à témoigner sur l’état lamentable de la santé. Durant tout ce temps, aucun dirigeant n’a voulu entendre. Si la pandémie de 2020 a changé quelque chose, c’est en mal : le personnel est épuisé. L’état les a tous abandonnés, soignants comme malades.

     

    Ma mésaventure, c’est une histoire quotidienne dans l’hôpital en France.

    Mon sort est celui de millions de Parisiens et de Français.

    Ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais demandé de passe-droit de toute ma vie. Mon âge n’y change rien. Mais j’ai remarqué qu’il était presque une circonstance aggravante, et ce pour deux raisons :

    1/ On pensait que j’étais trop vieille pour que ça vaille la peine de me soigner (réflexe pris lors de l’épidémie de covid ?).

    2/ Dès que je parlais, on se disait que j’étais gâteuse et on pensait d’emblée que je racontais n’importe quoi… alors pas la peine de m’écouter.

    Pourtant, j’ai une voix. Une voix qui ne s’en est jamais prise au personnel. Ça ne changera pas.

    Évidemment, j’ai mal, mais je vais continuer à me bagarrer, comme d’habitude.

    Moi, j’ai de la chance, j’ai des amis, et des confrères journalistes. Mais tous ces pauvres gens qui n’ont personne, que peuvent-ils faire ? Quand on entre dans le circuit infernal, quand on est aspirés dans le néant des urgences, on ne peut pas en sortir indemne. Parfois même, on n’en sort pas vivant… L’infirmier libéral qui vient à mon domicile m’a dit que c’était arrivé à un de ses patients, il y a trois semaines.

    Si je peux être leur voix – comme Aubrac m’avait demandé d’être l’une de celle de la Résistance – alors je le serai.

    J’ai encore un peu de force, c’est pour la donner !

    Madeleine Riffaud

    Paris, le 19 septembre 2022


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  • Aide à mourir : attention danger

     

     

    Le Comité d’éthique a jugé qu’une « aide active à mourir » pourrait s’appliquer en France.

    Information saisie par le président de la République pour indiquer qu’une nouvelle loi pourrait être mise en chantier.

    Cette question est légitime, du fait des différences de législation en Europe, qui entraînent des déplacements en Belgique ou en Suisse pour accéder à des procédures plus actives qu’en France.

    Pourtant, la question de la fin de vie ne peut se limiter à un « pour ou contre l’euthanasie », alors qu’il existe la loi Claeys-Leonetti, pas utilisée dans toutes ses dimensions.

    Preuve en est ce médecin condamné il y a peu pour l’utilisation en ville d’un sédatif normalement réservé au domaine hospitalier.

    Aberration du système, alors que sont privilégiés les soins à domicile et que l’indication était complètement justifiée pour ce patient lors de sa fin de vie.

     

    Nous souffrons dans notre pays d’un sous-investissement dans les soins palliatifs et d’une méconnaissance de la législation, tant par les patients que par les médecins.

    Il faut que les patients désignent leur personne de confiance, discutent au sein de leur famille, avec leur médecin, pour écrire les directives anticipées les plus adaptées, correspondant aux complications qu’ils pourraient rencontrer un jour.

    En fait, avant de dire si la loi actuelle est adaptée ou pas, il faudrait déjà l’appliquer.

    Dans le débat qui va être lancé, il faut faire attention à ne pas céder aux émotions et distinguer ce qui relève du médical et du sociétal.

    C’est d’autant plus important qu’après la crise du Covid dans les Ehpad et en période de difficultés économiques, il ne faudrait pas envoyer un message suggérant qu’on peut proposer l’euthanasie en cas de grande dépendance pour des personnes dont le poids deviendrait trop lourd pour la société.

    Les soignants ne veulent pas être instrumentalisés.

    Leur rôle est de soulager les souffrances dans le cadre d’une prise en charge intégrant physique, psychologique et social.

    Ils demandent des moyens humains et matériels pour travailler sereinement dans un cadre législatif laissant la possibilité de s’adapter à chaque situation individuelle.

     

    Les premières évolutions souhaitables sont de transférer largement les soins de fin de vie aux professionnels de ville, car beaucoup de patients sont à domicile avec des pathologies chroniques à l’issue défavorable.

    Il est essentiel que les médecins traitants aient le temps de gérer ces situations.

    Ils connaissent leurs patients depuis des années, ont eu des confidences sur leurs volontés au fur et à mesure des consultations.

    Dans un tel cadre de travail commun entre médecin traitant et équipes hospitalières, on doit pouvoir répondre au mieux aux souhaits des patients.


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  • ENSEMBLE ! Tract Chômage - Septembre 2022

     


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  • Adrien Quatennens se retire de la direction de la FI

     

    À la suite d’une main courante déposée par son épouse, l’élu a précisé des faits de violences et quitte la coordination de son mouvement.

     


     
     

    Le député Adrien Quatennens se retire de sa fonction de coordinateur national de la FI.

    Cette décision fait suite à la révélation, mardi dans le Canard enchaîné, du dépôt d’une main courante par son épouse dans le cadre d’une situation de divorce.

    « Des interrogations ont été créées sur la nature des faits qui pourraient m’être reprochés.

    Je ne veux pas faire supporter ces pressions par le mouvement que je représente.

    Ni que perdurent des spéculations infamantes à mon sujet.

    Ni que mon épouse n’ait à subir des conséquences qu’elle affirme ne pas avoir souhaitées », écrit-il dans un communiqué.

     

    Souhaitant faire « toute la transparence » sur son comportement, le parlementaire fait part de « disputes » et précise :

    « Je lui ai saisi le poignet », « je lui ai pris son téléphone. Voulant le récupérer, elle m’a sauté sur le dos. Je me suis dégagé et, en me relâchant, elle s’est cogné le coude ».

    Il affirme : « Dans ce contexte d’annonce de séparation, j’ai envoyé de trop nombreux messages à mon épouse pour tenter de la convaincre que nos difficultés de couple pouvaient être dépassées. »

    Enfin, le député reconnaît avoir « donné une gifle » à sa conjointe, il y a un an.

    « Cela ne me ressemble pas et cela ne s’est jamais reproduit. J’ai profondément regretté ce geste et je m’en suis beaucoup excusé. »

    « Je sais qu’aucune explication, si dure soit-elle, et qu’aucun contexte, si complexe que fût la situation, ne justifie ces comportements », mesure l’élu qui dit détester « la violence en général et spécialement envers les femmes ».

     

    « j’en tire les conséquences »

    Fait rare pour un dirigeant politique, Adrien Quatennens écrit :

    « Je pourrais faire le dos rond, minimiser les faits et attendre que la tempête passe. Mais, parce que je suis responsable politique et que je tiens à l’exemplarité à laquelle je veux m’assigner et qui a toujours été ma ligne de conduite, j’en tire les conséquences. »

    L’élu se dit à disposition de la justice.

     

    « La malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux se sont invités dans le ­divorce conflictuel d’Adrien et Céline Quatennens. Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage »,

    a réagi Jean-Luc Mélenchon, avant d’ajouter :

    « Céline et Adrien sont tous deux mes amis. Mon affection pour lui ne veut pas dire que je suis indifférent à Céline. Elle ne souhaitait pas être citée. Mais je le dis : une gifle est inacceptable (…) ».

     

     

    « Les violences faites aux femmes prennent de nombreux visages. Aucune n’est acceptable. La justice doit se prononcer et, en attendant, Quatennens doit se mettre en retrait de tout »,

    a de son côté affirmé la députée EELV Sandrine Rousseau.

     

    Dans un communiqué, la FI salue la décision du député et indique que celle-ci a été prise en concertation avec les instances du mouvement.


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